Intégrer l'IA en mode essais et erreurs


Édition du 20 Mars 2024

Intégrer l'IA en mode essais et erreurs


Édition du 20 Mars 2024

À partir de 2021, l’entreprise décide de tester de nouvelles applications et met en branle un projet pilote pour mettre à l’épreuve une solution facilitant les audits. (Photo: 123RF)

GRANDS DE LA COMPTABILITÉ. Comme un enfant qui marche avant de courir — et qui peut trébucher quelques fois en cours de route —, le cabinet Mallette, quatrième au classement avec 1524 employés à temps plein au Québec, a procédé par essais et erreurs avant d’en arriver à une utilisation plus généralisée de l’intelligence artificielle dans ses pratiques d’affaires.

Tout a commencé en 2018, lorsque l’entreprise, qui compte aujourd’hui plus de 40 bureaux, a commencé à se poser des questions. Elle s’est alors demandé comment l’IA pourrait répondre à ses besoins et quelles solutions pourraient lui être utiles. « Quand on a commencé nos travaux, ce qui nous était proposé n’était pas suffisamment avancé, ce n’était pas convivial », se souvient Alain Fortier, associé en certification chez Mallette et président d’un comité interne dont le rôle est de déterminer les outils technologiques que l’entreprise peut intégrer dans ses pratiques.

Après plusieurs mois de recherche, le cabinet va de l’avant en 2020 avec un premier projet pilote afin de tester un outil qu’elle croit adapté à sa réalité. Mais elle déchante rapidement. « L’application ne donnait pas les résultats attendus », affirme Alain Fortier. La solution technologique est mise de côté : c’est le retour à la table à dessin.

À partir de 2021, l’entreprise décide de tester de nouvelles applications et met en branle un projet pilote pour mettre à l’épreuve une solution facilitant les audits. Elle réunit plusieurs employés ayant différentes compétences et utilise l’application à petite échelle, sur certains dossiers ciblés pour voir où se trouvent les gains et les écueils.

Les résultats étant concluants, le feu vert est donné pour mettre sur pied des formations et éventuellement intégrer formellement cet outil — et d’autres — au sein du cabinet. Cette implantation graduelle de l’IA a été rendue possible par l’émergence de nouvelles technologies beaucoup plus performantes, signale Alain Fortier. « Dans les deux dernières années, on a assisté à un progrès extrêmement rapide. »

« À l’usage, on a constaté qu’il y avait des ajustements supplémentaires à faire dans nos méthodes de travail, reconnaît-il. La difficulté qu’on a connue a été de continuer à utiliser notre approche classique en parallèle avec les nouveaux outils qui utilisent l’IA. » Mais l’adaptation, précise-t-il, s’est faite relativement rapidement.

 

De l’intelligence artificielle à toutes les sauces

Les employés de Mallette peuvent aujourd’hui compter sur quatre à cinq outils s’appuyant d’une façon ou d’une autre sur l’intelligence artificielle — selon la définition qu’on lui accole. Ils permettent d’effectuer différentes tâches qui se déclinent essentiellement en quatre volets, résume Alain Fortier.

Le premier concerne l’« intelligence d’affaires », c’est-à-dire la capacité d’analyser les données financières d’une entreprise pour lui présenter un « tableau de bord » à partir duquel Mallette peut formuler des conseils personnalisés.

Le second volet se rapporte aux audits : l’IA permet de traiter l’ensemble des transactions d’une entreprise — et non plus seulement un échantillon jugé représentatif — et classifie ensuite ces transactions selon leur niveau de risque. L’application pourrait par exemple signaler la paie versée à un employé à partir d’une division dans laquelle il n’a pas l’habitude de travailler ou encore un changement important dans la paie de ce même employé, par rapport à ce qu’il gagnait auparavant, illustre Alain Fortier. « Ça nous permet de mieux diriger nos efforts et ça nous aide à tirer les bonnes conclusions. »

Les employés de Mallette ont aussi à leur disposition des outils de reconnaissance de texte qui permettent d’analyser dans le détail et en un rien de temps des contrats ou encore des pièces justificatives dans le cadre d’un audit. Puis, finalement, des applications qui facilitent certaines tâches répétitives, comme la tenue de livres.

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