Quand «Les Affaires» célébrait les beaux jours de l'industrie automobile

Publié le 22/10/2018 à 10:40

Quand «Les Affaires» célébrait les beaux jours de l'industrie automobile

Publié le 22/10/2018 à 10:40

Par Marie-Pier Frappier

Nous apprenions ce lundi que le gouvernement Trudeau a radié un prêt de 2,6 milliards de dollars qui avait été accordé par le gouvernement Harper pour sauver le constructeur automobile Chrysler lors de la Grande Récession. 

Selon les informations obtenues par CBC News, cette annulation, une des plus importantes pour un plan de sauvetage financé par les contribuables, a été décidée «après avoir épuisé toutes les possibilités de recouvrement». 

Plans de sauvetage opaque 

En 1964, autre temps, autres mœurs... et le contraire de ces obscurs «plans de sauvetage». On annonce dans le journal Les Affaires que General Motors investit 50 millions de dollars au Québec et «provoque le déblocage de l'industrie secondaire». 

On y annonce que plus de 100 000 Chevrolet et Pontiac seront construites chaque année dans les usines de Blainville. «2 500» ouvriers qualifiés y trouveront un emploi stable et rémunérateur et permettront ainsi à des centaines d'autres d'obtenir du travail dans le commerce et les services de la région, dont l'assiette économique sera définitivement assurée.» 

Industrie magnifiée 

Déjà mystifiée, érigée en sauveuse, l'industrie automobile «apporte à l'économie du Québec une contribution dont la valeur dépasse largement les intérêts de la région de Sainte-Thérèse», célèbre-t-on. 

Le journaliste de Les Affaires pousse encore plus loin: «La Société General Motors a droit à la reconnaissance du Québec, mais également à celle du pays tout en entier.» 

Cette histoire d’amour a été rendue possible grâce au Pacte de l'automobile, signé en 1965. Cette entente canado-américaine contraignait les constructeurs automobiles américains à s'installer en territoire canadien, permettant ainsi la création de 100 000 emplois directs et indirects. 

L'entente a permis à General Motors, Ford et Daimler Chrysler d'importer au Canada des voitures en provenance de n'importe quel pays sans payer de tarif douanier. 

Ce Pacte a fait l'objet d'importantes critiques de la part de plusieurs pays et a été aboli en 2001 après que l'Organisation mondiale du commerce l'ait déclaré illégal. 

L'amour dure 40 ans 

L’usine General Motors de Sainte-Thérèse a donc été inaugurée le 12 octobre 1965, à Sainte-Thérèse-Ouest, qui deviendra Boisbriand en mars 1974. 

Contrairement aux espérances de Jean Lesage en 1964, ce sera la seule de General Motors au Québec. Sa construction a coûté 65 millions de dollars et plus de 4 millions de véhicules ont été produits au cours de ses 37 années d’existence. 

Le 27 août 2002, l’usine de Boisbriand a produit ses dernières Firebird et de Camaro. Ce jour-là, c'est 1200 emplois fort bien payés qui disparaissent dans la région.

 

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