Le modèle québécois a-t-il un avenir?

Publié le 13/02/2013 à 15:52, mis à jour le 21/02/2013 à 12:50

Le modèle québécois a-t-il un avenir?

Publié le 13/02/2013 à 15:52, mis à jour le 21/02/2013 à 12:50

Par Les Affaires

L'ancien directeur du Devoir analyse une période déterminante dans l'évolution du Québec, la révolution tranquille. Il en tire cinq défis et une grande conclusion. Cet texte a été publié il y a 10 ans à l'occasion du 75e anniversaire du journal Les Affaires.

Par Claude Ryan

La nouvelle norme devint le droit de chaque individu à établir lui-même ses opinions et ses valeurs.

En une période où il est de mode de remettre en question l'héritage de la révolution tranquille, le 75e anniversaire de fondation du journal LES AFFAIRES nous fournit une excellente occasion de faire le bilan économique de ce chapitre mouvementé de notre histoire et sur les leçons qu'il peut être indiqué d'en retirer pour l'avenir.

La révolution tranquille - laquelle couvre, pour les fins de cet article, la période allant de l'élection du gouvernement Lesage, en 1960, à la fin du premier mandat du gouvernement Lévesque, en 1981 - se caractérisa autant par l'ampleur et la diversité des champs qu'elle embrassa que par la nature radicale des réformes auxquelles elle donna lieu. Peu de domaines échappèrent à son influence. Là où se fit sentir le vent de réforme qu'elle véhicula, les institutions en furent profondément modifiées.

Pendant cette période d'effervescence, un grand nombre de contraintes qui avaient pesé sur la conduite des personnes et la définition des valeurs jugées essentielles furent levées l'une après l'autre. Tour à tour, la liberté de penser, la liberté d'expression, la liberté d'association, la liberté de publication, la liberté de conscience et la liberté de religion furent affirmées avec force. Il y eut une véritable renaissance de la liberté dans les organes de presse, les établissements d'enseignement, les associations de toute sorte, le cinéma et les oeuvres littéraires. Le même phénomène se manifesta dans les attitudes et les modes de comportement des personnes. À une orthodoxie sociale efficacement préservée et transmise par les institutions pendant plusieurs générations, succéda abruptement un climat où la nouvelle norme devint le droit de chaque individu à établir lui-même ses opinions et ses valeurs.

Ce serait toutefois se méprendre sur l'esprit de la révolution tranquille que de souligner uniquement les horizons élargis qu'elle permit d'ouvrir pour la liberté. De fait, la volonté de promouvoir une meilleure égalité des chances pour toutes les personnes fut une seconde caractéristique tout aussi importante de cette période fertile en changements. Les promoteurs de la révolution tranquille étaient férus de liberté. Mais ils voulaient aussi l'égalité des chances pour le plus grand nombre possible de personnes. D'où les réformes qui affirmèrent l'égalité juridique de l'homme et de la femme dans le mariage et favorisèrent l'accès des classes moins fortunées à des services gratuits dans les secteurs de l'éducation et de la santé. D'où aussi la création du Régime de rentes du Québec, garantissant le droit à une rente assurée pour tout travailleurs parvenu à l'âge de la retraite.

L'influence politique

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