Charl-Pol: loin des grosses mains de Jos Tremblay

Publié le 14/05/2021 à 15:08

Charl-Pol: loin des grosses mains de Jos Tremblay

Publié le 14/05/2021 à 15:08

Par Emmanuel Martinez
Le président de l’entreprise Charl-Pol, Richard Tremblay

Le président de l’entreprise Charl-Pol, Richard Tremblay (Photo: Jécénia Girard Photographe)

SPÉCIAL 300. Jos Tremblay n’aurait probablement pas pu s’imaginer que son entreprise lancée en 1921 à La Baie, au Saguenay, survivrait si longtemps et qu’elle serait encore dans sa famille cent ans plus tard.

«Je me souviens de ses grosses mains de forgeron. C’était immense. Il avait tout une pogne. Il a eu 21 enfants. La forge, c’était un moyen de subvenir à ses besoins», raconte son petit-fils Richard Tremblay qui est président de l’entreprise Charl-Pol, à l’origine appelée Les Ateliers Jos Tremblay et Fils.

«Il serait fier de nous, de voir où c’est rendu aujourd’hui», raconte Richard Tremblay qui s’apprête à laisser sa place pour qu’une quatrième génération de dirigeant fasse sa marque. Ses deux enfants qui oeuvrent déjà dans cette entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces mécanosoudées vont prendre le relais avec deux autres membres de la direction.

Avec des revenus de 50 millions $ annuellement et environ 400 employés, Charl-Pol en a fait du chemin. Elle possède ses propres installations à Saguenay et à Portneuf en plus d’être copropriétaire d’installations à Sept-Îles, Baie-Comeau et à Kitimat en Colombie-Britannique. Ce modèle de copropriétés avec des acteurs locaux a été très judicieux, selon Richard Tremblay.

«C’est une bonne façon de s’implanter pour favoriser l’acceptation dans la communauté. Cela a bien réussi. Les entreprises veulent encourager l’achat local. Quand tu viens de l’extérieur, c’est plus difficile de décrocher des commandes, d’embaucher de la main-d’œuvre et de se faire aider parce que l’on connaît moins les élus de l’endroit», dit-il.

 

Les États-Unis?

Le patron de Charl-Pol voit grand pour son entreprise qui fournit des pièces et des équipements de métal pour les alumineries, les minières et les compagnies forestières.

«On a des projets d’acquisition. On a des ambitions au-delà de 100 millions $ de chiffre d’affaires. Mais cela ne se fera pas demain. On veut optimiser nos marchés du Québec et du Canada. Et j’aimerais bien m’installer quelque part aux États-Unis.»

Au pays, il compte sur le secteur naval pour croître. Il souligne qu’Ottawa investira des milliards de dollars pour renouveler sa flotte de navires.

«Le naval va prendre un essor fulgurant avec la Davie et la stratégie navale canadiennes. Ce sera un moteur économique impressionnant», précise Richard Tremblay.

Son expansion passe par un lien étroit avec ses clients pour qui elle fabrique des équipements d’exploitation neufs, tout en fournissant par la suite des pièces et un service de maintenance.

«On est en contact constant avec nos clients avec qui on échange de l’information pour faire mieux et s’adapter aux nouvelles technologies. On va se moderniser au même titre qu’eux. On va aller sur la Lune s’ils vont sur la Lune!» souligne-t-il.

L’intelligence artificielle et la robotisation font ainsi partie des nouvelles solutions à développer.

«Ce sera la prochaine génération de relever ce défi. Ils sont bien armés pour des années et des années. L’entreprise est solide. J’espère qu’il va y avoir une 5e génération.»

 

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