Josée Lavigueur, celle qui a su nous faire bouger

Publié le 24/09/2023 à 16:00

Josée Lavigueur, celle qui a su nous faire bouger

Publié le 24/09/2023 à 16:00

Par Dominique Talbot

«Si je suis devenue une leader, d’une certaine façon, c’est parce que j’ai peut-être lancé une tendance» de mise en forme, dit Josée Lavigueur.

LEADERSHIP FÉMININ DANS LE SPORT (3 de 3). En regardant le curriculum vitæ de Josée Lavigueur, on se dit qu’heureusement, son métier est de bouger et d’inciter les autres à le faire, car autrement, elle n’aurait pas eu beaucoup de temps pour l’activité physique.

Depuis plus de trois décennies, entre la télévision, la radio, les médias écrits, la production de DVD et les conférences données un peu partout dans la province, elle a réussi à rendre l’activité physique plus accessible et surtout plus joyeuse pour des milliers et des milliers de Québécoises et de Québécois. Pour faire bouger tant de gens en n’ayant pas toujours de contact direct avec eux la plupart du temps, quelle forme doit prendre le leadership? Nous lui avons demandé dès le début de notre entretien.

«Je ne sais pas si je peux appeler ça du leadership. C’est peut-être une sorte de belle influence. Je ne pourrai jamais me comparer à des athlètes de haut niveau. Je me considère comme quelqu’un qui a peut-être inspiré, donné le goût ou démocratisé l’entraînement. D’ailleurs, c’est un mot qui fait encore peur. Je préfère parler d’activité physique», répond humblement celle qui est diplômée en éducation physique.

Josée Lavigueur est arrivée sur nos écrans en 1991 avec l’émission Superforme, diffusée sur les ondes de RDS. Une sorte d’accident de parcours pour celle qui pensait faire sa carrière en danse — elle a une formation collégiale dans le domaine —, pour ensuite se diriger vers l’éducation physique, où elle s’est découvert une passion pour le workout et la danse aérobique.

«Si je suis devenue une leader, d’une certaine façon, c’est parce que j’ai peut-être lancé une tendance. Un style de mise en forme. J’avais du fun. Je voulais informer, utiliser mon baccalauréat. C’était important de donner la bonne information, mais ça devait être agréable. Et je n’ai jamais décroché», poursuit-elle. De manière toute simple, elle enchaîne avec une définition de sa conception du leadership féminin dans le sport. «Je pense qu’être leader, c’est d’avoir une influence sur un groupe de gens qui ont un intérêt dans ta mission. Toi, comme leader, tu as cette possibilité, ce privilège d’amener ces gens dans la même direction et la même philosophie que toi.»

Si elle se définit elle-même comme une «influenceuse» de l’activité physique, il est important de rappeler qu’à ses débuts au petit écran dans les années 1990, très peu de femmes prenaient les devants pour proposer une marche à suivre pour vivre en santé.

«C’est drôle, parce que j’ai toujours un peu peur du mot leader. Pourquoi j’ai une certaine gêne à dire qu’aujourd’hui, je gagne ma vie avec ma passion ? Pourquoi être gênée de ça ?»

«Parce que vous êtes une femme?» lui demandons-nous. «Je pense que oui. C’est encore très fort, tous ces clichés.»

 

L’exercice, c’est pas juste pour le bikini

Après nombre d’émissions à la télévision et plus de 700 000 DVD de mise en forme vendus, force est de constater que Josée Lavigueur a répondu et comblé une forte demande qui était en dormance. Parce que pour elle, l’activité physique n’est pas une question de muscles.

«C’est beaucoup ça, mon discours. On bouge pour vieillir en santé. On ne bouge pas pour être cute dans son bikini. On est tannées de ça. Les femmes en ont assez de ça. […] C’est ça être leader. Les gens qui me suivent ont déjà un certain intérêt à rester et à vieillir en santé.»

Un message aussi bon pour les hommes, par ailleurs. «Ce que j’essaie de faire, c’est d’utiliser l’influence que je peux avoir sur les gens pour qu’ils réalisent que le bien-être, c’est une espérance de vie plus longue, oui, mais en santé.» Finalement, en plus d’être une forme d’influence, le leadership est pour elle une mission.

«Je le dit souvent aux gens qui m’écoutent, tant dans des conférences que sur les réseaux sociaux: ‘‘Vous êtes pour moi des ambassadeurs. Je n’ai plus besoin de vous convaincre de bouger plus, de manger mieux. Votre rôle maintenant, c’est d’influencer d’autres personnes autour de vous’’.»

«Le but est de créer d’autres leaders», poursuit-elle. C’est ce qu’elle fait maintenant avec son entreprise, Ma Zone Fit, présente sur le Web depuis 2018. «C’est ma première entreprise. Elle nous permet d’être présents dans toute la francophonie. Toujours avec le même désir d’influencer les gens positivement.»

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