Gérer adéquatement le risque de longévité

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Novembre 2020

Gérer adéquatement le risque de longévité

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Novembre 2020

Par Stéphane Rolland

LE COURRIER DU «CASH». Vos interrogations. Stéphane ­Rolland cherche les réponses.

Q – ­« ­J’approche de la retraite et je me questionne s’il vaut encore la peine d’acheter une rente viagère au moment où les taux sont très bas. » – Claude

R. – ­Il est vrai que plus les taux d’intérêt sont bas, plus le capital nécessaire pour obtenir une rente d’un montant X sera élevé. En revanche, les gens font une erreur quand ils pensent que les taux d’intérêt jouent un rôle déterminant dans la décision de prendre une rente ou non, commente ­Daniel ­Laverdière, directeur principal du ­Centre d’expertise à la ­Banque ­Nationale ­Gestion privée 1859.

Pour illustrer son propos, il donne l’exemple de l’­assurance-vie, un produit financier aussi influencé par les taux d’intérêt. « ­Il n’y a personne qui a besoin d’une ­assurance-vie qui se demande si elle doit en prendre une quand les taux sont bas, ­constate-t-il. Ce devrait être la même chose pour les rentes. La question est de savoir si on a un risque de survivre à son capital et de comment gérer ce risque de longévité. »

Avant d’envisager l’achat d’une rente, il existe d’autres stratégies permettant de réduire le risque de longévité, ajoute sa collègue ­Mélanie ­Beauvais, conseillère principale au sein de la même institution financière. « ­Une première piste serait de reporter les rentes gouvernementales, soit le régime de rentes du ­Québec (RRQ) et la pension de la ­Sécurité de la vieillesse (PSV), explique celle qui a aussi les titres d’actuaire, de fiscaliste et de planificatrice financière. Ce sont des rentes pleinement indexées. L’idée est de les reporter le plus loin possible (les rentes mensuelles sont plus élevées lorsqu’on les reporte) et de voir si on a assez d’épargne ­entre-temps pour financer ses dépenses. »

Prenons l’exemple d’un épargnant qui a droit aux rentes maximales du ­RRQ et de la ­PSV. S’il les demande à l’âge de 65 ans, cela lui apportera un revenu annuel de près de 21 500 $. En reportant la demande des deux rentes à l’âge de 70 ans, cela pourrait lui donner un montant d’environ 30 000 $. « ­Pour une personne qui prendrait sa retraite à 60 ans, il lui faudrait environ 300 000 $ pour financer un train de vie de 30 000 $ pendant 10 ans, mais, après, elle peut compter sur 30 000 $ à vie, commente ­Daniel ­Laverdière. C’est plus simple à gérer et c’est plus prudent pour une personne qui a un risque de survivre à ses épargnes. »

À cette stratégie, on pourrait envisager l’achat d’une rente pour une personne qui a un train de vie plus élevé et des épargnes plus importantes, mais qui a tout de même un risque d’épuiser son capital avant son décès, ­ajoute-t-il. « ­Dans ce cas, on pourrait, oui, prendre une rente pour combler une partie du train de vie. On tiendra compte de plusieurs facteurs, dont le profil d’investisseur, pour voir si la personne en sortirait gagnante. »

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