Une conjoncture qui promet

Offert par Les Affaires


Édition du 25 Mars 2017

Une conjoncture qui promet

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Édition du 25 Mars 2017

Par Pierre Théroux

Les perspectives de croissance de l'économie américaine, l'entrée en vigueur de l'Accord économique et commercial global (AECG) entre le Canada et l'Union européenne (UE), de même que l'essor continu de pays comme la Chine et l'Inde ont de quoi réjouir les entreprises canadiennes qui misent sur l'exportation pour leur croissance.

«Les prochaines années sont de bon augure. Les marchés traditionnels d'exportation du Canada, de même que certains pays dits émergents, reprennent de l'élan et offrent d'excellentes occasions de développement», constate Peter Hall, vice-président et économiste en chef des services économiques d'Exportation et développement Canada (EDC).

Les États-Unis restent en tête de liste des pays qui devraient être dans la ligne de mire des exportateurs canadiens. La faiblesse du dollar canadien, de même que l'accélération anticipée de la cadence économique, stimuleront la demande pour des produits d'ici.

«L'économie américaine sera une locomotive pour les trois à cinq prochaines années, et le Canada est bien positionné pour s'y accrocher», illustre Peter Hall.

Peter Hall, vice-président et économiste en chef des services économiques d’Exportation et développement Canada [Photo : Sébastien D’Amour]

La forte croissance des mises en chantier devrait profiter à l'industrie forestière ou aux fabricants de produits liés à la construction. Peter Hall ne s'inquiète pas outre mesure d'un nouveau conflit sur le bois d'oeuvre. «Il y a un certain risque, mais les États-Unis n'ont pas assez de bois pour soutenir la cadence, et l'imposition de tarifs entraînerait une hausse des coûts», fait-il valoir.

La renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) ne serait pas plus préoccupante, selon lui. «Au bout du compte, ce sont les consommateurs américains qui risqueraient d'écoper. Et les contraintes en matière de capacité de production des fabricants américains ne leur permettent pas à court terme d'offrir des produits de substitution», explique M. Hall, en précisant que l'attention est surtout portée vers le Mexique.

Ces contraintes de production offrent d'ailleurs des perspectives intéressantes pour les fabricants canadiens de machinerie et d'équipements industriels. La bonne performance du secteur de l'automobile devrait aussi entraîner une croissance des expéditions de la part de fournisseurs canadiens.

De nouvelles occasions en Europe

L'entrée en vigueur de l'Accord économique et commercial global entre le Canada et l'Union européenne, qui donne un meilleur accès à un marché de 500 millions d'habitants, suscite aussi beaucoup d'espoir.

D'autant que «l'économie européenne, après plusieurs années de stagnation, montre des signes encourageants de reprise. Et l'abolition des tarifs entraîne de nouvelles occasions d'affaires», constate M. Hall.

L'UE est déjà le deuxième marché d'exportation du Québec. Ses cinq principaux partenaires économiques, l'Allemagne, le Royaume-Uni, la France, les Pays-Bas et l'Italie, représentent près de 75 % du commerce entre le Québec et l'UE.

Ces pays resteront les cibles privilégiées des exportateurs tant québécois que canadiens, indique M. Hall, qui note des occasions particulières dans les secteurs de l'aérospatiale et de l'agroalimentaire.

Chine, Inde et autres pays

Les exportations québécoises en direction de la Chine se sont stabilisées depuis 2012, mais ce pays restera un partenaire commercial de choix au cours des prochaines années.

«La classe moyenne s'accroît annuellement de plus de 30 millions de personnes en Chine, l'équivalent de la population canadienne. Elle consomme donc davantage et recherche plus de produits de qualité, ce que le Canada peut lui offrir», constate M. Hall.

L'Inde, qui continue de s'imposer comme l'économie la plus résiliente des pays BRICA, «est la Chine de l'avenir», estime Peter Hall. Les besoins en infrastructures, en produits agroalimentaires et en technologies propres y sont grandissants et offrent un potentiel de développement pour les exportateurs canadiens.

Les économies du Brésil et de la Russie suivent des trajectoires irrégulières et sont aux prises avec des problèmes politiques. Toutefois, «les entreprises ont intérêt à garder un oeil sur ces pays et à se positionner en vue d'un revirement de situation», signale M. Hall.

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