Trump: «On n'a pas besoin de s'en faire avec le Canada»

Publié le 03/08/2017 à 14:44

Trump: «On n'a pas besoin de s'en faire avec le Canada»

Publié le 03/08/2017 à 14:44

La transcription d'une conversation téléphonique que le président américain aurait eue avec son homologue mexicain en janvier contient des commentaires positifs sur le commerce avec le Canada. Depuis, le ton de Donald Trump évolue en montagnes russes.

Le Washington Post a obtenu une transcription d'une conversation téléphonique entre Donald Trump et Enrique au moment où le président américain s'installait à la Maison-Blanche.

Les relations commerciales des États-Unis avec le Mexique étaient à ce moment au plus mal, alors que M. Trump proposait de construire un mur entre les deux pays, et d'en refiler la facture aux Mexicains. Le président PeIna Nieto avait même annulé sa visite officielle de courtoisie à Washington.

Selon cette transcription, le président Trump a rappelé à son homologue qu'il avait pu attirer d'immenses foules lors de sa campagne, et qu'il avait promis aux électeurs américains que les Mexicains paieraient la note pour l'érection du mur. Il demande même à M. Peña Nieto de ne pas le contredire publiquement sur cette promesse.

Le président Peña Nieto tente de ramener M. Trump à de meilleurs sentiments et à des discussions plus positives, en invitant le président américain à renégocier avec ses deux partenaires l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA).

Selon la transcription, M. Trump rétorque alors que le problème ne vient pas du Canada, avec qui les relations commerciales sont justes, il ne veut même pas en discuter avec son voisin du nord, dit-il.


« C'est un dossier distinct, ils sont très bien, et nous entretenons des relations très justes avec le Canada »

«Ne vous en faites pas avec le Canada, n'y pensez même pas. C'est un dossier distinct, ils sont très bien, et nous entretenons des relations très justes avec le Canada. Beaucoup plus équilibrées et équitables. On n'a pas besoin de s'en faire avec le Canada, on n'y pense même pas, d'ailleurs.»

Cet état d'esprit du président Trump à l'aube de son mandat à la Maison-Blanche était toujours présent quelques jours plus tard lorsque le premier ministre Justin Trudeau s'est rendu à Washington. Depuis ce temps, le ton adopté par M. Trump pour parler du Canada a évolué en montagnes russes, au gré des auditoires. Il a ainsi soutenu devant des agriculteurs du Wisconsin, en avril, que le Canada avait été un partenaire «injuste» dans le secteur des produits laitiers.

La renégociation de l'ALÉNA devrait s'amorcer le mercredi 16 août à Washington. Les négociateurs américains arriveront à la table avec une liste d'objectifs qui reprend les revendications traditionnelles des États-Unis en matière de commerce avec le Canada _ quelque part entre les extrêmes de la rhétorique en dents de scie adoptée par le président Trump.

Les Américains souhaitent depuis longtemps un accès accru aux secteurs du lait, du vin, des télécommunications et des institutions financières, un resserrement des règles entourant les brevets pharmaceutiques, et une réduction des taxes à l'importation sur le commerce en ligne, notamment. L'administration Trump aimerait aussi discuter des règles sur les pièces d'autos et sur le mécanisme de règlement des litiges commerciaux entre les partenaires.

Vite fait, bien fait

Si une entente n’est pas conclue d’ici la fin de 2017, voire au début de 2018, les pourparlers pourraient s’étirer jusqu’en 2019, voire 2020. Or, 2020 est l’année de la prochaine élection présidentielle aux États-Unis. Donald Trump pourrait tenter de se faire réélire, et l’ALÉNA serait à nouveau un enjeu électoral, comme en 2016.

Le protectionnisme progresse aux États-Unis, en premier lieu sous la précédente administration Obama. Aussi, le prochain candidat démocrate aura lui aussi selon toute vraisemblance un discours protectionniste.

Ce qui ne laisse rien présager de bon pour l’ALÉNA. Voilà pourquoi Ottawa aurait tout intérêt à renégocier l’accord rapidement, et ce, dans le meilleur intérêt des Canadiens.

C’est d'ailleurs l’ex-ambassadeur américain à Ottawa, Bruce Heyman, qui a donné ce conseil au gouvernement canadien lors d’un entretien exclusif à Les Affaires au début de l'été.

 

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