ALENA: pas une renégociation, mais une modernisation

Publié le 13/06/2017 à 12:48

ALENA: pas une renégociation, mais une modernisation

Publié le 13/06/2017 à 12:48

Photo: 123rf

Quoi qu'en dise le président américain Donald Trump, c'est une modernisation et non une renégociation de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) qui s'apprête à débuter à la mi-août, estiment les représentants du Québec à New York et Mexico.

Invités dans le cadre d'une discussion organisée mardi à la Conférence de Montréal, le délégué général du Québec à New York, Jean-Claude Lauzon, ainsi que son collègue au Mexique, Éric Mercier, ont voulu se montrer rassurants à l'égard de ce dossier qui préoccupe de nombreux gens d'affaires au pays.

«Dans l'agenda républicain, de la Maison-Blanche et du Congrès, c'est la troisième priorité (derrière) la réforme fiscale et (...) la réforme de la santé», a expliqué M. Lauzon, devant un parterre de gens d'affaires.

En plus de MM. Lauzon et Mercier, des représentants de la province à Bruxelles, Londres, Tokyo ainsi qu'en Chine, étaient venus brosser un portrait de la situation commerciale dans chacune de ces juridictions. La relation commerciale canado-américaine a toutefois été abordée à plus d'une reprise.

Le délégué général du Québec à New York a expliqué que la renégociation de l'ALÉNA revenait à déchirer l'entente pour recommencer et que ce n'était pas ce que l'administration Trump souhaitait faire avec le Canada et le Mexique.

Selon lui, les discussions visent plutôt à encadrer des dossiers qui n'existaient pas, comme le commerce en ligne, lorsque l'ALÉNA est entré en vigueur en 1994.

«Comment traite-t-on Google, Microsoft et Uber?», a demandé M. Lauzon. Ces questions n'existaient pas lorsque l'accord a été signé.

M. Mercier a abondé dans le même sens, affirmant que le gouvernement mexicain voulait une mise à jour tripartite, et non par l'entremise de négociations bilatérales.

Il a également suggéré que les trois parties devront procéder rapidement pour amender l'accord commercial.

«Nous avons à peu près jusqu'au mois de décembre parce que le Mexique est (en campagne) au niveau présidentiel en 2018, a dit M. Mercier. Cela nous laisse peu de temps pour apporter des amendements.»

En 2015, selon le ministère de l'Économie, le Québec a exporté pour 59,4G$ de marchandises aux États-Unis, ce qui représente plus de 72% de ses exportations internationales.

Pour cette raison, M. Lauzon comprend pourquoi l'avenir de l'ALÉNA inquiète de nombreuses entreprises et associations patronales.

Questionné en marge de l'événement, le délégué général du Québec à New York a estimé qu'un scénario dans lequel une taxe serait imposée à la frontière canado-américaine a peu de chance de se concrétiser.

«D'après notre lecture, cela ne passera pas au Sénat, a-t-il dit, au cours d'un entretien. Il faut aller (plus loin) que les grands slogans que l'on entend et les 140 caractères (sur Twitter). »

M. Lauzon a rappelé qu'environ 9 millions d'emplois chez nos voisins du sud dépendent de la relation commerciale avec le Canada. Selon lui, M. Trump n'a pas l'intention de les faire disparaître.

Le Royaume-Uni continue d'intéresser

Par ailleurs, malgré les turbulences découlant des récents attentats terroristes, du Brexit et de l'incertitude entourant l'avenir de la première ministre Theresa May, le Royaume-Uni suscite toujours de l'intérêt auprès de la communauté d'affaires, croit le délégué général du Québec à Londres, Christos Sirros.

«Notre tâche est peut-être un peu plus compliquée étant donné que les décideurs sont actuellement préoccupés par plusieurs dossiers», a-t-il expliqué, au cours d'un entretien, en marge de l'atelier.

Même si le Royaume-Uni a voté pour une sortie de l'Union européenne (UE), M. Sirros a rappelé qu'il s'agissait d'un marché d'environ 60 millions de personnes qui n'est pas prêt de disparaître.

Le délégué général du Québec à Londres a expliqué que l'Accord économique commercial et global (AECG) conclu avec l'UE allait être en vigueur jusqu'en 2019.

«Advenant que le Royaume-Uni quitte complètement l'Union européenne (...), il pourrait se tourner vers d'autres pays comme le Canada pour négocier d'autres accords de libre-échange, a expliqué M. Sirros. Dans ce cas, l'AECG pourrait servir de modèle.»

 

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