Louer un local : guide de survie


Édition du 02 Avril 2016

Louer un local : guide de survie


Édition du 02 Avril 2016

Emménager dans son premier local est crucial dans le démarrage d’une entreprise. C’est l'étape ultime qui permet de prendre son envol. Guide pratique pour y arriver sans faux pas.

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1-Garder la tête froide

Plusieurs raisons peuvent pousser un entrepreneur à quitter son sous-sol pour avoir pignon sur rue. « Si on doit recevoir des clients ou d’éventuels partenaires d’affaires, ce n’est pas l’idéal de le faire dans sa résidence. Cela ne fait pas tellement crédible », soutient Édouard Bonaldo, directeur général du Centre d’aide aux entreprises de la Haute-Montérégie (CAEHM). En plus d’offrir des services-conseils, l’organisme est aussi à la tête d’incubateurs. De plus, le fait d’avoir une place d’affaires à domicile peut contrevenir à la réglementation municipale, ajoute-t-il. Il n’y a alors pas d’autres options que de déménager dans un endroit dont le zonage permet ce genre d’usage.

Surtout, il faut garder la tête froide et cerner ses besoins avant même toute démarche, indique pour sa part Daniel Rigaud, directeur général du SAJE Montréal Centre. L’organisme offre, entre autres, des services d’accompagnement au démarrage d’entreprise à une clientèle issue majoritairement de l’immigration. Chaque cas est unique, ou presque et les choix dépendent d’une foule de facteurs. « Ai-je besoin d’un local de 500 p2 ou de 1000 p2? Est-ce qu’un agrandissement est possible? Ai-je besoin d’un stationnement, d’un espace d’entreposage, de lieux partagés avec d’autres locations? » Des informations qui devraient se retrouver dans le plan d’affaires, ajoute-t-il. Car plus vos besoins seront réfléchis, plus vous éviterez les décisions impulsives et… d’éventuels regrets.

2— Faire du repérage

Daniel Rigaud se rappelle l’histoire d’un entrepreneur qui s’était lancé dans la vente en ligne de maillots de bain. Mais il s’est laissé tenter par l’ouverture d’un commerce ayant pignon sur rue, sur un coup de tête. « C’était un merveilleux local, mais il n’était pas du tout bien situé, à côté d’une sortie d’autoroute, par rapport à son produit. Une grave erreur qui l’a mené à la faillite. »

Pour minimiser le risque d’erreurs, il faut analyser de fond en comble son emplacement géographique, conseille-t-il. D’abord, il existe plusieurs études statistiques pour déterminer le profil démographique des habitants, cibler ses clients, prévoir ses dépenses et même ses revenus au pied carré. Le directeur général suggère également de sillonner son quartier et de consulter des cartes, pour cerner la concurrence, identifier les obstacles au commerce, une voie ferrée qui coupe le secteur en deux, etc.

Les entreprises qui ne s’adressent pas directement aux consommateurs ont aussi tout avantage à se rapprocher le plus possible de leur bassin de clientèle, indique Édouard Bonaldo. Par exemple, une compagnie de service en haute technologie pourrait s’installer près des grands centres. « Au début, il vaut mieux viser la périphérie pour maintenir des coûts abordables. »

« Si nos clients se déplacent pour nous voir, il faut aménager dans un immeuble facile d’accès et, si possible, près des grandes artères, incluant du stationnement facilement disponible », ajoute Édouard Bonaldo. À Montréal, l'accessibilité en transport en commun constitue un atout, notamment pour attirer ses futurs employés.

Autre élément à prendre en compte : la proximité de certaines entreprises utiles à son développement. « Par exemple, une jeune femme qui vend des bijoux en ligne pourrait louer un bureau près d’une compagnie offrant des services de développement de site web ou de marketing sur les médias sociaux », explique Daniel Rigaud.

3— Attention aux baux à longue durée

En matière de bail, il faut éviter les coups de tête, soutient Nathalye Laliberté, conseillère aux entreprises au CAEHM. « Parfois, on se ferme les yeux sur certains aspects consciemment ou inconsciemment. On se dit qu’on prend le risque, mais dans le cas d’un bail il faut que ce soit un risque calculé. » En effet, les baux commerciaux et industriels ne sont pas régis par les mêmes règles que dans le domaine résidentiel. Ils s’étendent souvent sur de longues périodes et peuvent comporter de lourdes pénalités si l’entreprise décide de quitter son local avant le terme.

En plus d’une portion de loyer mensuel, d’autres frais peuvent s’ajouter au cas par cas : taxes, entretien du bâtiment, énergie, etc. Des clauses parfois ambigües, précise la conseillère. Elle donne l’exemple d’une de ces connaissances. « Elle se visualisait tellement dans le local qu’elle a signé, même s’il y avait plusieurs clauses qui n’étaient pas claires. Elle s’est retrouvée prise comme dans un piège à rats et a fait faillite. » Dans le contrat, elle devenait responsable de tout : taxes, entretien, etc.

C’est pourquoi il faut toujours demander l’avis d’une personne qui s’y connait, comme un conseiller aux entreprises, avant d’apposer sa signature, affirme Édouard Bonaldo. Dans des cas plus pointus, un notaire ou un avocat peuvent aussi valider les différentes clauses au préalable. Un coup de fil aux locataires, actuels ou anciens, permet également d'en savoir plus sur le propriétaire des lieux.

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