Une stratégie d'intégration gagnante chez JMJ

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Juin 2016

Une stratégie d'intégration gagnante chez JMJ

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Édition du 11 Juin 2016

Par Benoîte Labrosse

[Photo : Shutterstock]

Même si les sociétés du secteur de l'aérospatiale recrutent souvent directement à l'étranger, il arrive qu'elles embauchent des immigrants déjà installés au Québec. C'est le cas d'Eman Mehrez, une Égyptienne titulaire d'un MBA en marketing de l'université américaine du Caire, arrivée à Montréal en 2013, avec huit années d'expérience dans son domaine. Elle travaille depuis près de deux ans pour JMJ Aéronautique, une PME de Saint-Hubert spécialisée en gestion de sous-traitance et en assistance technique sur site. Elle occupe le poste de gestionnaire du programme de partage automatisé de ressources dans les communautés (PARC).

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JMJ Aéronautique - dont le nombre d'employés varie de 20 à 30 selon les projets - compte une poignée de travailleurs immigrants, principalement originaires d'Afrique. Ils ont été précédés par des Latino-Américains. «Ce que j'apprécie ici est que tout le monde comprend et accepte le fait que chacun vient d'un endroit différent, dit Mme Mehrez. Je n'ai pas vécu de contraintes en matière de différences culturelles.»

«C'est agréable de constater les compétences des personnes qui arrivent de l'étranger, dit la directrice des opérations de la PME, Angelika Wojcik, elle-même d'origine polonaise. Ils introduisent une nouvelle façon de faire, une vision et des opinions qui peuvent alimenter les débats. Comme nous avons beaucoup de clients à l'international, le fait que ces employés possèdent une expertise acquise à l'extérieur contribue à assurer une belle croissance à l'entreprise.»

Le recrutement de personnel spécialisé est un enjeu crucial du secteur aérospatial au Québec, où le nombre de travailleurs expérimentés disponibles n'est pas toujours suffisant. «C'est un domaine qui requiert des compétences pointues. Les entreprises doivent se tourner vers l'immigration, en provenance entre autres des grands pôles aérospatiaux comme Toulouse et Seattle», dit Suzanne Benoît, pdg d'Aéro Montréal.

Les grandes sociétés recrutent également des ingénieurs et des techniciens dans certains pays d'Europe de l'Est. «Ils sont reconnus pour être très proactifs et minutieux, ce qui est primordial en aéronautique, où l'on n'a pas le droit à l'erreur», note Mme Benoît.

Près de 47 % des ingénieurs en aérospatiale de la région de Montréal sont des immigrants, soit près du double de la moyenne des professions (24,4 %). «Les travailleurs immigrants sont une solution au problème de recrutement, dit-elle. Surtout si l'on inclut l'immigration temporaire des "supertalents", ces experts que des entreprises comme Bombardier et Pratt & Whitney vont chercher partout dans le monde pour quelques mois afin de régler un problème précis.»

Stratégie d'intégration

Selon Mme Benoît, JMJ Aéronautique constitue un cas d'exception. «En règle générale, c'est plus difficile d'intégrer des immigrants dans les PME que dans les grandes entreprises, parce qu'il y a eu de mauvaises expériences avec des employés surqualifiés ou qui n'arrivaient pas à suivre la cadence. Il y a aussi eu des difficultés concernant certaines différences culturelles qui créent de petits malaises dans les relations interpersonnelles, et les PME n'ont pas toujours les outils pour favoriser l'intégration.»

La stratégie d'intégration de JMJ Aéronautique repose sur la flexibilité des horaires et la communication entre les employés. «Une incompréhension peut souvent se régler par deux ou trois questions», fait valoir Mme Wojcik. «Aucune culture n'est meilleure qu'une autre, dit Eman Mehrez. Il suffit de poser des questions, d'être respectueux et de ne pas prendre les choses personnellement.»

La pdg d'Aéro Montréal juge que cette attitude a beaucoup à voir avec celle des patrons, qui doivent sensibiliser leurs employés. «Les dirigeants de JMJ sont très ouverts, ils ont créé l'ambiance multiculturelle qui permet d'intégrer les immigrants, dit-elle. En retour, ceux-ci développent un plus grand sentiment d'appartenance à l'égard de l'entreprise.»

«Quand on commande des lunchs, les autres me demandent ce que je mange et ce que je ne mange pas, illustre Eman Mehrez, qui est musulmane. C'est une chose que j'apprécie.»

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