Transfert d'entreprise: la grande mobilisation

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Avril 2017

Transfert d'entreprise: la grande mobilisation

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Édition du 22 Avril 2017

Vincent Lecorne, PDG du CTEQ

Le vieillissement des entrepreneurs québécois fait craindre un manque de relève. Pour y remédier, plusieurs initiatives surgissent pour repérer des repreneurs, mais surtout pour les mettre en contact avec des cédants et les accompagner dans le transfert d'entreprise.

En mars 2015, le gouvernement du Québec crée le Centre de transfert d'entreprise du Québec (CTEQ), qui remplace les centres de transfert d'entreprise régionaux (CTE), comme l'explique son PDG, Vincent Lecorne. «Le gouvernement voulait une approche forte et harmonieuse pour intervenir en transfert d'entreprise sur l'ensemble du territoire, explique-t-il. Désormais, toutes les régions ont accès à des conseillers et aux meilleures pratiques.»

Le CTEQ offre des formations sur la préparation de la relève, l'acquisition ou la cession d'une entreprise ou encore la réussite d'un transfert de direction. Il propose aussi le Programme de soutien à la reprise collective, qui accorde un appui financier d'un million de dollars sur quatre ans, afin d'aider des employés à racheter leur entreprise.

Le CTEQ sera l'hôte, en mai 2017, à Montréal, du premier Sommet international du repreneuriat. Des chercheurs québécois, canadiens et internationaux y présenteront notamment les plus récentes études sur les différents volets du transfert d'entreprise. Son outil le plus remarquable est son Index, une banque de données de cédants et de repreneurs. L'accès à ces données confidentielles se fait par l'intermédiaire d'un conseiller du CTEQ et vise à mettre en contact les repreneurs et les cédants.

«L'Index comprend près de 3 200 repreneurs, qui ont été rencontrés et dont l'intérêt, les moyens financiers et les compétences ont été validés par nos conseillers, soutient M. Lecorne. La banque de données compte aussi 300 cédants. Donc, bien que les statistiques fassent craindre une pénurie de repreneurs, c'est plutôt de cédants que nous manquons. Le prochain grand défi du CTEQ sera d'amener les cédants à se manifester.» L'Index comporte également 500 experts pouvant intervenir dans le cadre d'un transfert d'entreprise.

L'accompagnement au coeur de la réussite

Du côté du Réseau M, on met le cap sur l'accompagnement grâce à une brigade d'une soixantaine de mentors accrédités en transfert d'entreprise. «Pour être accrédités, ils doivent eux-mêmes avoir vécu ce processus, explique le directeur général Pierre Duhamel. Il ne s'agit pas d'être directifs ou même d'agir comme des consultants. Nos mentors sont simplement là pour échanger avec les repreneurs et les cédants, discuter des différentes options, de leurs motivations, de leurs craintes, des meilleures approches, etc.»

L'accompagnement est d'ailleurs au coeur de plusieurs initiatives en transfert d'entreprise, affirme Louise Cadieux, professeure titulaire en management à l'Université du Québec à Trois-Rivières. Elle cite la plateforme JOII, conçue par Maxime Paulhus Gosselin. Cet entrepreneur a vécu un transfert d'entreprise familiale avorté en raison d'une communication difficile. Il a conçu une plateforme aidant à aligner la vision du cédant et celle du repreneur, afin de favoriser un transfert harmonieux.

Louise Cadieux, professeure en management à l’UQTR

«Dans un transfert d'entreprise, l'intangible est souvent plus fort que le tangible, précise Louise Cadieux. S'il n'y a pas une bonne entente entre le repreneur et le cédant dès le départ, en général, le transfert n'aboutit pas.»

Toujours dans une optique d'accompagnement, Chanel Alepin, avocate au cabinet Alepin Gauthier Avocats, Edith Arsenault, vice-présidente de Landco Group (propriétaire des boutiques Séduction et Romance), et Alexandre Raymond, de Raymond recherche de cadres, ont lancé le Groupe La Relève. Il s'agit d'un réseau d'une vingtaine de jeunes entrepreneurs définis comme la relève de leur entreprise familiale. Ils se rencontrent pour échanger, assister à des formations et à des conférences.

Message reçu

Récemment, HEC Montréal lançait un MOOC (un cours en ligne ouvert et gratuit) sur les entreprises familiales. Conçu par le Centre des familles en affaires et des professeurs de HEC Montréal, le cours vise à démystifier les entreprises familiales et à offrir un espace de réflexion à ceux qui les dirigent ou à la relève. HEC Montréal propose aussi des déjeuners-causeries, des formations et des colloques aux repreneurs. D'autres organisations, comme la Fondation des familles en affaires, dispensent des formations, alors que le Groupement des chefs d'entreprise du Québec a une cellule réservée au transfert d'entreprise qui mise beaucoup sur le mentorat et le coaching. Tout le monde se mobilise.

«On n'a plus le même discours qu'il y a une vingtaine d'années, quand j'ai commencé à travailler dans le domaine du transfert d'entreprise, reconnaît Louise Cadieux. De plus en plus de gens, dans le privé comme au gouvernement, comprennent qu'il faut donner des outils aux cédants et aux repreneurs d'entreprise pour qu'ils réussissent. Le message est passé, et ces outils se multiplient.»

Pierre Duhamel
Pierre Duhamel, directeur général du Réseau M

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