Troquer le propane pour l’électricité

Publié le 15/06/2022 à 15:10

Troquer le propane pour l’électricité

Publié le 15/06/2022 à 15:10

Par Claudine Hébert

Marie-Josée Daguerre, propriétaire des Jardins de la Pinède. (Photo: courtoisie)

DOSSIER L'EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE, C'EST PAYANT! Il y a encore deux ans, il était impensable pour un maraicher d’envisager un système de chauffage à l’électricité pour ses productions en serre. Après tout, une facture de consommation énergétique alimentée par des énergies fossiles coûtait, au bas mot, 25% moins cher qu’un branchement au plus imposant réseau électrique de la province. Mais voilà qu’un récent coup de pouce d’Hydro-Québec, assorti d’alléchantes subventions de la part de l’organisme Transition énergétique Québec (TEQ), incite de plus en plus de maraîchers à faire le saut vers une solution plus propre.

C’est ce qu’a fait notamment Marie-Josée Daguerre, propriétaire des Jardins de la Pinède, à Oka. Devenue maraîchère biologique en 2016, l’ex-enseignante au primaire vient d’investir 4 millions de dollars dans un projet de transition qui lui permet de troquer son chauffage au propane pour une formule alimentée à l’électricité. L’agricultrice en a aussi profité pour tripler la superficie de ses serres à près de 75 000 pieds carrés. Son nouveau système plus performant lui permet justement d’augmenter sa capacité de production sans que ça lui coûte plus cher au prorata.

« En fait, cette transition énergétique devrait se traduire par une réduction de près de 50 % sur la facture de consommation annuelle dans le cas où la productrice aurait conservé son chauffage au propane », soutient Guillaume Proulx-Gobeil, président et directeur général de la firme Gobeil Dion & Associés, qui a conseillé et guidé la maraîchère tout au long du processus. Grâce à son nouveau système, l’entreprise d’Oka émettra à peine une quarantaine de tonnes de gaz à effet de serre, indique l’ingénieur, soit 14 fois moins de GES si la ferme avait continué d’utiliser du propane.

 

Un retour sur investissement rapide

Depuis sa création en 2014, cette firme de génie-conseil, établie à Saint-Lambert, a contribué à la mise en place d’une centaine de projets de serre liés à l’horticulture et à la production maraîchère au Québec. « Au départ de nombreux projets mettaient de l’avant un système de biomasse. Mais depuis l’offre de tarif préférentiel d’Hydro-Québec, plusieurs maraîchers effectuent un virage vers l’électricité », mentionne l’ingénieur. Son entreprise travaille d’ailleurs avec des dizaines de producteurs maraîchers, dont les Productions horticoles Demers et Savoura.

Grâce à la subvention Écoperformance de TEQ et le programme PSER MAPAQ (un programme de soutien au développement des entreprises serricoles), la maraîchère Daguerre a déjà récupéré le quart de son investissement, soit un million de dollars. Et d’ici un an, elle en aura récupéré un autre. « À terme, le projet représentera un investissement de 2 millions de dollars, soit la moitié des coûts initiaux, pour l’achat des équipements, l’agrandissement de la capacité de production et l’expertise reçue tout au long du processus. Quatre années devraient donc suffire pour réaliser notre retour sur l’investissement », signale Marie-Josée Daguerre.

Notez que la maraîchère doit tout de même conserver une bouilloire alimentée au gaz propane afin de faire face à d’éventuelles pannes électriques. « Tout n’est pas parfait », énonce-t-elle.

Le choix de la nouvelle énergie a été mûrement réfléchi, insiste la maraîchère qui a visité au moins une dizaine d’autres installations avant d’entamer son projet. « Ce qui est merveilleux avec le nouveau système, c’est qu’il permet des agrandissements subséquents sans en modifier les composantes. Nous prévoyons ainsi ajouter 150 000 pieds carrés de serre additionnels au cours des trois prochaines années. La transition énergétique, bonifiée de l’agrandissement des infrastructures, permettra à notre entreprise d’ajouter de nouvelles productions. Notamment des plants de framboises qui pourront être récoltés à l’année », mentionne l’agricultrice qui produit déjà plus d’une centaine de variétés de fruits et légumes sur ses terres du rang de l’Annonciation.

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