Dans les coulisses d'un rapport ESG

Offert par Les Affaires

Publié le 26/10/2021 à 18:00

Dans les coulisses d'un rapport ESG

Offert par Les Affaires

Publié le 26/10/2021 à 18:00

Par Jean Décary

Mais qui tient la plume si une entreprise ne peut compter sur une équipe vouée spécialement à ces questions? Cela peut être la responsabilité d’une équipe de communications, de développement durable, du secrétariat général ou des relations avec les investisseurs. (Photo: 123RF)

INVESTISSEMENT RESPONSABLEAutrefois exercice qui se faisait davantage en parallèle aux autres processus de reddition de comptes, la production d’un rapport ESG touche aujourd’hui à l’ensemble des directions et doit être approuvée, en dernière instance, par le conseil d’administration, qui représente les actionnaires. 

Le processus de production d’un tel rapport est très hétérogène, il varie beaucoup d’une entreprise à l’autre, selon Marie-Josée Privyk, directrice de l’innovation ESG à Novisto. « Cela diffère beaucoup et c’est correct, car cela témoigne aussi de l’évolution de ces enjeux et de comment l’entreprise a pris le virage. » Elle croit que tout cela est appelé à évoluer encore avec la normalisation de l’information et la demande grandissante des investisseurs pour ces données. 

 


«Demandez à des PDG. Les considérations ESG étaient l’un des derniers sujets sur la liste lors des rencontres avec des investisseurs il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, la rencontre commence avec ça.»— Charles Emond, président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec

« Demandez à des PDG. Les considérations ESG étaient l’un des derniers sujets sur la liste lors des rencontres avec des investisseurs il n’y a pas si longtemps. Aujourd’hui, la rencontre commence avec ça », confiait Charles Emond, président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, au journaliste Gérald Fillion en juin dernier dans le cadre du balado « Que$tion d’Intérêt », à Radio-Canada. 

« Dans le passé, peu de gens posaient des questions sur ces enjeux et le rapport se faisait par une petite équipe consacrée au développement durable », explique Marie-Josée Privyk. De nos jours, ce rapport suit le même processus que celui des résultats financiers. « Les responsables des finances, des relations avec les investisseurs et la haute direction sont impliqués et le conseil d’administration approuve la portée et la divulgation du rapport. » 

Signe des temps et de l’importance grandissante des enjeux ESG, une membre du comité de direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Kim Thomassin, est à la fois première vice-présidente et cheffe de la Division des placements au Québec et de celle de l’investissement durable. 

Signe des temps et de l’importance grandissante des enjeux ESG, une membre du comité de direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Kim Thomassin, est à la fois première vice-présidente et cheffe de la Division des placements au Québec et de c

À la Caisse, qui représente six millions de déposants (les Québécois), les critères ESG sont devenus omniprésents dans les décisions d’investissement et le sont tout autant pour la bonne gouvernance de l’organisme. Son président, Charles Emond, affirmait à Radio-Canada que 25 employés possédant une expertise ESG se consacraient exclusivement à ces enjeux, qu’ils veillent à intégrer dans les processus de l’organisme. « Parmi nos pairs à travers le monde, c’est inégalé », confiait-il. La Caisse publie depuis 2018 un rapport d’investissement durable qui présente ses engagements ESG. 

Mais qui tient la plume si une entreprise ne peut compter sur une équipe vouée spécialement à ces questions ? Cela peut se faire par différentes personnes, selon la directrice de l’innovation ESG à Novisto. Cela peut être la responsabilité d’une équipe de communications, de développement durable, du secrétariat général ou des relations avec les investisseurs. 

« La meilleure pratique, à mes yeux, c’est d’avoir un comité ESG », explique Marie-Josée Privyk. Parce que les enjeux sont variés et touchent des volets différents de l’entreprise (santé et sécurité, recrutement de personnel, gestion environnementale, culture et éthique, cybersécurité, gestion des risques, gouvernance, réflexion stratégique, etc.). Même si une personne ou un groupe est chargé d’écrire le rapport, l’information doit provenir de diverses sources. Par définition, l’approche de reddition de comptes ESG préconisée est une démarche collaborative. « Il arrive aussi régulièrement que les entreprises fassent appel à des firmes de services-conseils pour les aider. » 

Une fois que la formule est trouvée, la production du rapport suit les étapes normales de production d’un document de reddition de comptes. « On doit d’abord récolter rigoureusement les données et ensuite articuler une narration autour à l’aide d’outils. » Il en existe plusieurs qui sont répandus, selon Mme Privyk. Les trois-quarts des entreprises qui font des rapports de développement durable utilisent les normes GRI (Global Reporting Initiative). Il en existe d’autres, et qui sont complémentaires à celles du GRI, dont les normes du SASB (Sustainability Accounting Standards Board) et le référentiel de la TCFD (Task force on Climate Related Financial Disclosures ou Groupe de travail sur l’information financière relative aux changements climatiques.

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