Des partenariats qui font briller le Québec sur la scène internationale


Édition du 30 Juin 2018

Des partenariats qui font briller le Québec sur la scène internationale


Édition du 30 Juin 2018

Par Claudine Hébert

L’Institut Néomed forme un réseau qui assure la relève des sociétés pharmaceutiques dans la découverte de nouveaux médicaments.

La nouvelle stratégie de collaboration mise de l'avant au sein de l'industrie pharmaceutique permet le développement de partenariats québécois qui attirent l'attention des grandes pharmas internationales. Voici trois d'entre eux.

La formule Néomed

La fermeture du centre de recherche et de développement de la pharma britannique AstraZeneca, en 2012, qui s'est soldée par la perte de 135 emplois, n'avait rien pour remonter le moral de l'industrie pharmaceutique, déjà en chute libre. Pourtant, les locaux de ce laboratoire de l'arrondissement Saint-Laurent abritent aujourd'hui deux fois plus d'employés. Et la construction d'un nouveau bâtiment voisin de 50 000 pieds carrés, un projet estimé à 20 millions de dollars, est désormais nécessaire pour accueillir quelque 200 employés additionnels.

Comment expliquer ce tour de force ? La création de l'Institut Néomed. Jouissant d'un financement de départ de 36,5 M$ provenant d'AstraZeneca, de Pfizer Canada et du gouvernement du Québec, cet organisme forme un réseau de PME qui assurent la relève des sociétés pharmaceutiques dans la découverte de nouveaux médicaments.

Actuellement, l'Institut - qui dispose aussi des anciennes infrastructures de GSK à Laval jusqu'en 2020 -, réunit une trentaine de PME, dont trois entreprises européennes. Outre l'accès à des services connexes tel l'usage de la cafétéria, ces entreprises profitent de laboratoires de très grande qualité, indique Donald Olds, président et chef de la direction de l'Institut Néomed. «Elles peuvent également recourir aux conseils de deux chimistes et louer un appareil NMR qui permet l'analyse des molécules. Ces services représentent aisément une économie d'investissement de plus de 1 M$ pour des PME en démarrage», souligne M. Olds.

L'Institut, poursuit-il, constitue un bon coup de pouce pour des PME qui veulent faire le pont entre leur innovation en recherche et les besoins de l'industrie. «Des PME qui répondent parfaitement aux changements des modèles d'affaires en R-D de l'industrie pharmaceutique», conclut M. Olds.

Donald Olds, président et chef de la direction de l’Institut Néomed

S'illustrer aux stades précoces

Chaque année, le Canada est le théâtre de près de 5 000 études cliniques pharmaceutiques toutes phases confondues. De ce nombre, plus de 40 % sont réalisées au Québec. Mais ce n'est pas suffisant.

«Nous avons l'écosystème qui rassemble les établissements de santé et les grandes pharmas pour accueillir davantage de recherches cliniques. Pour parvenir à augmenter ce nombre, on souhaite attirer beaucoup plus d'études de phases précoces, c'est-à-dire des recherches cliniques de phase I et II, ce qui explique la création de Catalis», indique Danika Laberge, directrice générale. Créé il y a un an, Catalis est une initiative gouvernementale et privée qui dispose d'un budget d'un peu plus de 6 M$ pour justement stimuler ce type de recherche.

Ces études cliniques, explique Mme Laberge, ont la particularité d'être complexes. Elles requièrent un degré d'expertise médicale et administrative plus pointu. L'organisme et ses partenaires travaillent justement à développer des outils pour rendre la gestion administrative de ces études encore plus efficace en matière de mesures de performance.

«Il s'agit d'un positionnement de niche très spécialisé de l'industrie pharmaceutique au sein duquel on compte très peu de joueurs. La concurrence, provenant entre autres des États-Unis, de la France et de l'Espagne, est cependant très féroce», précise-t-elle. Actuellement, le Québec recense plus ou moins 550 études précoces par année. Le mandat de Catalis est de doubler le nombre d'études financées par les entreprises privées d'ici 2022.

Quand la pharma internationale sert de levier financier

Trouver le financement de projets de recherche pharmaceutique peut prendre des années. Sauf si une grande pharma fait partie de l'équation, indique Stéphanie Lord-Fontaine, directrice générale de l'Oncopole, à Montréal, depuis sa création, en février 2017. Soutenu par le Fonds de recherche du Québec - Santé, ce pôle québécois de recherche, de développement et d'investissement pour accélérer la lutte contre le cancer a l'avantage d'avoir comme principal partenaire Merck Canada. Cette société pharmaceutique, considérée comme parmi les cinq plus grandes au monde, a accordé un montant initial de 15 M$ à l'organisme québécois pour agir comme catalyseur en innovation oncologique. «Un levier financier exceptionnel», insiste Mme Lord-Fontaine.

«Il n'aura fallu que trois mois pour trouver des partenaires financiers pour notre premier concours EMC2, qui totalise des investissements de 12 M$. En se joignant à ce concours, la Société de recherche sur le cancer, le CQDM et IRICoR (Institut de recherche en immunologie et en cancérologie - Commercialisation de la recherche) ont permis de doubler le budget initial de 6 M$ soutenu par Merck», indique la directrice de l'Oncopole.

À peine ces investissements annoncés, l'Oncopole travaille déjà sur un autre projet de financement pour augmenter le nombre d'essais cliniques au Québec. «Au cours des trois dernières années, le nombre d'essais cliniques activés au Québec est passé de 127 à 203, soit une augmentation de 60 %», souligne Mme Lord-Fontaine. Une lancée que veut poursuivre l'Oncopole.

Par ailleurs, la notion de partenariat au sein de l'Oncopole ne se limite pas au financement de la recherche. Elle est également tangible sur le volet entrepreneurial. L'organisme, en collaboration avec IRICoR, remet désormais huit bourses de 6 000 $ par année à des doctorants et postdoctorants qui veulent suivre le nouveau programme d'entrepreneuriat en oncologie, offert par l'Université Concordia. «Conscient qu'à peine 20 %, tout au plus 30 % des étudiants pourront poursuivre une carrière universitaire, on souhaite mieux outiller les chercheurs de la relève en oncologie avec des compétences d'affaires pour qu'ils amènent leur innovation du labo jusqu'au marché», explique Mme Lord-Fontaine. Ce nouveau mini MBA d'un an a été développé par Montréal InVivo, en partenariat avec la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal et le Centre des dirigeants John-Molson de l'Université Concordia.

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