Un projet d'aciérie de 800 M$ à Baie-Comeau


Édition du 06 Avril 2019

Un projet d'aciérie de 800 M$ à Baie-Comeau


Édition du 06 Avril 2019

Par Pierre Théroux

[Photo: 123RF]

INDUSTRIE MINIÈRE. Depuis plus de 20 ans, Enrico Di Cesare souhaite implanter un projet de transformation du fer dans la région de la Côte-Nord. Le PDG de North Shore Green Iron (NSGI Steel) dit avoir enfin trouvé le bon filon : l'exploitation du gisement de fer et d'ilménite Nathalie. Situé à quelque 50 km au nord-est de Baie-Comeau, ce gisement lui permettra d'aller de l'avant avec la construction d'une aciérie dans la zone industrialo-portuaire de cette ville.

La mine Nathalie n'est pas un gisement comme les autres. «C'est un dépôt qui s'est complètement recristallisé de façon naturelle, ce qui permet de concasser plus facilement le minerai de fer pour récupérer les cristaux d'ilménite et d'oxyde de fer. Sinon, ça coûte trop cher à exploiter», explique M. Di Cesare. Autre particularité : le gisement affiche un ratio un pour un d'oxyde de fer et de titane. «On a le potentiel de faire du concentré d'ilménite de plus grande pureté», affirme-t-il. L'ilménite (ou dioxyde de titane) sert principalement pour le pigment blanc utilisé par l'industrie de la peinture.

Le gisement, connu depuis plusieurs années, a aussi l'avantage d'être maintenant plus facilement accessible. «L'épidémie de tordeuse des bourgeons de l'épinette a amené des entreprises forestières à trouver du bois ailleurs, donc à faire des chemins sur le territoire de la mine», précise M. Di Cesare. Enfin, la mine se trouve sur le territoire ancestral de la Première Nation Pessamit, qui serait favorable au projet. «On les tient informés au fur et à mesure de l'avancement du projet», indique-t-il.

Partenaire chinois

De plus, la mise en valeur du projet minier Nathalie repose sur la construction d'une aciérie dont les technologies de production sont plus performantes et plus vertes. «Le projet est basé sur un procédé générant de 20 % à 30 % moins de dioxyde de carbone que la concurrence. C'est un atout majeur par rapport aux aciéries traditionnelles», affirme M. Di Cesare.

Le projet est aussi rendu possible grâce à un partenariat technologique et financier établi avec la société chinoise Beijing Shoughang International Engineering Technology Company (BSIET), une société d'ingénierie qui est la propriété du géant Shougang spécialisé dans la fabrication et la commercialisation de produits d'aciers.

D'autres acteurs sont liés à cette entente qui a mené à la création, l'automne dernier, de la société de développement du projet Baie-Comeau Minerals Partnership. Il s'agit des sociétés minières Barlow Mine et Fancamp Exploration, lesquelles agiront comme investisseurs et développeurs pour le volet minier, de même que la Ville de Baie-Comeau, la Corporation de gestion du Port de Baie-Comeau et Innovation et développement Manicouagan. Outre sa proximité avec la mine, «la ville de Baie-Comeau a l'avantage d'avoir de grands terrains vacants qui sont près d'un port en eaux profondes», explique M. Di Cesare.

Le projet Nathalie, qui entraînera des investissements de 800 M $ et la création de 300 emplois, devrait produire un million de tonnes d'acier et 300 000 tonnes d'ilménite. L'entreprise entend aussi récupérer le phosphate pour le convertir en fertilisant. Elle prévoit terminer les études de faisabilité d'ici la fin de 2019 et commencer les travaux de construction au début de l'année prochaine.

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