Des bâtiments carboneutres inspirants

Offert par Les Affaires


Édition du 10 Mars 2021

Des bâtiments carboneutres inspirants

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Édition du 10 Mars 2021

Collège Sainte-Anne

La facade du nouveau Collège Sainte-Anne, situé à Dorval, qui est construite en suivant la norme à carbone zéro. (Photo: courtoisie)

INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION. Les nouvelles normes en matière d'efficacité énergétique représentent un bond en avant pour le Québec, qui avait un retard à rattraper par rapport au reste du Canada. Cependant, certains vont déjà plus loin que ces exigences et construisent des bâtiments carboneutres, avec l’objectif de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le PDG du Collège Sainte-Anne, situé à Dorval, Ugo Cavenaghi, a décidé de suivre cette voie. «Nous construisons une école à carbone zéro qui doit consommer au maximum 34 kilowattheures au mètre carré, alors qu’un nouveau bâtiment normal en consomme le double ou le triple», précise-t-il.

Les travaux sont effectués par JCB Construction Canada. Le pavillon de l’école secondaire devrait ouvrir ses portes pour la rentrée en 2022. L’école primaire, dont une partie a récemment été ravagée par un incendie, sera également reconstruite en suivant la norme à carbone zéro, sur le même terrain que l’école secondaire.

Ugo Cavenaghi explique que l’enveloppe du bâtiment sera «mieux faite», avec des murs mieux isolés et des fenêtres triple vitrage. Il y aura également des systèmes mécaniques qui permettront du chauffage et de la climatisation au sol, et une climatisation partielle qui permettra de dépenser moins d’énergie.

«Nous devons aussi produire 5 % des énergies consommées avec de l’énergie renouvelable. Dans notre cas, ce sera grâce à des panneaux solaires», ajoute-t-il. Une «fleur solaire intelligente» sera notamment construite. «C’est une grosse fleur en panneau solaire de cinq mètres de haut qui s’ouvre et qui se ferme le soir, et qui suit le soleil toute la journée», illustre le PDG.

 

Le Québec pourrait être un leader

Hugo Lafrance, associé en stratégies durables à la firme d’architecture Lemay, estime que la province pourrait être un «champion du monde» de la carboneutralité dans les bâtiments. «Au Québec, nous avons de l’électricité verte et un cocktail de sources énergétiques renouvelables», rappelle-t-il.

Pour l’instant, les normes en efficacité énergétique au Canada se concentrent sur la consommation d’énergie par la performance de l’enveloppe du bâtiment et des systèmes mécaniques, mais ne considèrent pas l’émission de GES.

Le Conseil du bâtiment durable du Canada a instauré, en 2017, la Norme des bâtiments à carbone zéro (BCZ). Cette certification évalue le bilan carbone d’un bâtiment dans son cycle de vie, incluant la construction et l’exploitation, et vise l’élimination des émissions de GES. Elle dépasse le Code national de l’énergie pour les bâtiments 2015 (CNEB), duquel résultent les nouvelles exigences à suivre au Québec en matière de construction.

«Avec le carbone zéro, l’intention est de créer un nouveau standard pour montrer une nouvelle réalité dans le marché, avance Hugo Lafrance. C’est pour ça que le Conseil du bâtiment durable a réuni des ingénieurs, des architectes, des législateurs, des opérateurs de bâtiments et des constructeurs pour s’entendre sur quelque chose de raisonnable et de faisable, mais de plus ambitieux que le Code, pour inclure la lutte aux changements climatiques.»

Il souligne que les promoteurs immobiliers vont par exemple trouver moins coûteux d’installer un système qui fonctionne au gaz naturel plutôt qu’un système électrique, mais au prix d’une plus grande émission de GES. La norme BCZ peut donc changer cette dynamique, estime le spécialiste des stratégies durables.

Ugo Cavenaghi insiste sur le fait que des bâtiments carboneutres demandent plus d’investissement, mais que le jeu en vaut la chandelle. «On va rentrer rapidement dans notre argent grâce à une baisse de consommation en énergie, en six ou huit ans, soutient-il. En 2021, nous sommes rendus là. Et c’est important de faire un effort et de sensibiliser nos jeunes.»

 

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