Emballages Carrousel: d'intermédiaire à influenceur du marché

Publié le 13/04/2022 à 15:00

Emballages Carrousel: d'intermédiaire à influenceur du marché

Publié le 13/04/2022 à 15:00

Par Léa Villalba

(Photo: 123RF)

DÉVELOPPEMENT DURABLE. Au fil des années, les Emballages Carrousel — l’un des plus gros distributeurs indépendants d’emballages au Canada, fondé en 1971 — s’est adapté à son marché et a suivi les tendances. Ainsi, depuis 2018, l’entreprise de 450 employés mise davantage sur les produits recyclables et compostables, dans le but d’«avoir un impact positif pour la planète».

«On a voulu se concentrer dans l’écoresponsabilité de nos produits pour influencer le monde», précise Michel Bourassa, chef de la direction. Toutefois, trouver le bon positionnement d’entreprise n’a pas été simple. «On est conscient qu’il y a eu de l’abus, du suremballage, poursuit-il. On est contre ça, mais on veut tout de même ne pas tomber dans l’erreur du manque de protection.»

D’où la recherche d’un juste milieu afin d’encourager l’«emballage nécessaire». «Si c’est mal emballé ou pas emballé du tout, ça peut créer du gaspillage alimentaire ou endommager des biens durables, fait remarquer Brigitte Jalbert, qui a succédé à son père à la direction de l’entreprise en 2011. L’impact sur l’environnement est alors aussi négatif que d’utiliser un emballage en plastique.»

En mars 2019, les Emballages Carrousel ont décidé de lancer l’Engagement 500 Plus «On voulait informer et conscientiser nos clients sur les produits qui pouvaient limiter leurs impacts sur l’environnement», explique Michel Bourassa. Depuis, chaque année, la PME ajoute 500 produits écoresponsables à son offre destinée aux secteurs industriels, de l’alimentation, des produits sanitaires et de l’hôtellerie. «Notre travail est de convaincre nos clients de favoriser des produits écoresponsables. Certains sont plus réticents, mais d’autres demandent eux-mêmes ce genre de produits.»

L’entreprise a aussi mis en place plusieurs pratiques en développement durable dans ses différentes installations. Elle a par exemple ajouté des stations de recharge pour les voitures électriques et a instauré un incitatif au covoiturage. «Une partie du toit du siège social et dans notre entrepôt à Boucherville est un toit vert et une membrane réfléchissante blanche a été ajoutée pour éviter les ilots de chaleur», énumère le chef de la direction.

Depuis l’amorce de leurs initiatives écoresponsables, les dirigeants de la PME ont constaté un réel engouement de la part de leurs employés. Un avantage notable «qui encourage à poursuivre les efforts». «Notre communauté partage le même rêve que nous, influencer l’industrie pour faire écho au monde d’aujourd’hui et de demain. On veut préserver les ressources de notre planète, et ça, c’est très rassembleur», se réjouit Michel Bourassa.

 

Quelques défis

L’aspect financier est l’un des défis d’un virage vert. «Oui, il y a un coût pour les initiatives écoresponsables, mais il faut qu’on aille de l’avant», affirme Michel Bourassa. En effet, pour l’entreprise, il est désormais indispensable de penser plus vert afin d’assurer un meilleur avenir. «Ce n’est pas une dépense ponctuelle ; on l’échelonne sur plusieurs années», poursuit Brigitte Jalbert en soulignant que «la démarche écoresponsable est plus importante que le coût». Sans compter qu’au fil des années, l’écart entre les produits jetables et réutilisables s’est réduit.

La réglementation est un autre obstacle, comme les consignes concernant le recyclage et le compostable diffèrent selon les municipalités et que l’entreprise fait des affaires partout au Québec. «Quand nos clients se retrouvent dans plusieurs villes à travers la province, c’est difficile de suivre les réglementations, note le chef de la direction. Donc, on fait de notre mieux pour les accompagner dans ces apprentissages.»

 

Des partenariats pour aller plus loin

Alors qu’elle travaille à l’écoquartier de Villeray tout en terminant sa maîtrise en environnement, en 2018, Aurore Courtieux-Boinot constate un nouveau besoin chez les commerçants: une solution pour remplacer les gobelets en plastique. Elle décide de concrétiser son projet de maîtrise, baptisé La Tasse, basé sur un contenant réutilisable consigné. En peu de temps, la popularité de ce système prend de l’ampleur. «Des commerçants d’Abitibi en voulaient, de Gaspésie, de partout au Québec!», se souvient-elle. 

«Il nous fallait un distributeur et les Emballages Carrousel voulaient des initiatives écoresponsables [à proposer à leurs clients]. On avait besoin l’un de l’autre finalement», raconte la fondatrice de La Vague, l’organisme sans but lucratif (OBNL) spécialisé dans les solutions écoresponsables pour le secteur de la restauration, qui chapeaute alors le projet.

Les Emballages Carrousel proposent donc La Tasse dans leur catalogue depuis 2019, et en assurent la livraison à travers la province. Une bonne chose pour l’OBNL, qui se déploie ainsi tout en restant fidèle à ses valeurs. «Ça aurait été ridicule de mettre en place de nouveaux camions sur la route alors que les Emballages Carrousel avaient déjà toute la logistique en place», pointe Aurore Courtieux-Boinot.

Un autre partenariat, avec le fabricant de sacs en plastique Polykar, a débouché sur le projet Carrou-cycle, qui permet la réutilisation de pellicule étirable dans une logique d’économie circulaire. «Au Québec, c’est difficile de recycler la pellicule étirable, précise Michel Bourassa. [Avec Carrou-cycle,] on la récupère usagée chez nos clients et on l’amène chez notre collaborateur qui recycle la matière et l’incorpore à ses produits. Ensuite, on ramène les produits finis dans nos entrepôts pour les revendre à nos clients.»

Enfin, la PME est également en pleine démarche pour acquérir des camions électriques, en 2023 si tout va bien. «Dans notre cas, c’est ce qui pollue le plus, mais le service de transports électriques reste assez limité. On se renseigne depuis plusieurs années et il y a eu des retards en plus avec la pandémie, conclut-il, mais ça s’en vient!»

 


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