Bilan énergétique neutre pour le pavillon du Parcours Gouin

Offert par Les Affaires


Édition du 02 Juin 2018

Bilan énergétique neutre pour le pavillon du Parcours Gouin

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Édition du 02 Juin 2018

Stantec a conçu les systèmes électromécaniques de ce bâtiment intelligent, performant et responsable.

CATÉGORIE VISIONNAIRE - Un bâtiment autosuffisant produisant autant d'énergie qu'il en consomme ? Encore rare au Québec, c'est le cas du pavillon d'accueil du Parcours Gouin qui, en plus d'être certifié LEED, est le premier immeuble « net-zéro » de Montréal. Inauguré en 2017, ce bâtiment s'élève sur les berges de la Rivière-des-Prairies, dans l'arrondissement Ahuntsic-Cartierville, en plein coeur d'un parc. « C'est un magnifique site sillonné par une piste cyclable fréquenté par plus d'un million de personnes par année. Avant ce projet, il n'y avait pas d'installation pour les accueillir. La construction du pavillon permet donc d'améliorer l'accès à l'eau », explique Alexandre Jean, ingénieur mécanique chez Stantec, qui a travaillé à la conception de ce pavillon.

Pas question toutefois pour la Ville d'ériger un simple chalet de parc. Financé dans le cadre du 375e anniversaire de Montréal, ce chantier a plutôt été l'occasion de créer une véritable vitrine en matière de développement durable. D'où l'idée d'implanter un immeuble au bilan énergétique neutre, certifié net-zéro, une norme assez récente. Tout un défi pour les ingénieurs de Stantec, qui ont travaillé en collaboration avec BBBL Architectes et Groupe Rousseau-Lefebvre dans ce dossier. En effet, si le concept est séduisant, il n'est pas si simple à appliquer, soutient M. Jean. « On s'imagine que pour obtenir un bilan neutre, il suffit d'ajouter assez de panneaux solaires pour alimenter le bâtiment en énergie. Ce n'est pas tout à fait juste. Si on ne fait pas d'effort pour concevoir un édifice très efficace sur le plan énergétique, ce sera carrément impossible d'y arriver. » À titre d'exemple, il faudrait installer l'équivalent de quatre fois la superficie d'un immeuble traditionnel en panneaux solaires pour atteindre cette cible. L'équipe n'a donc pas lésiné sur les moyens pour réduire cette consommation au maximum. Par exemple, tous les équipements mécaniques, comme le chauffage et la ventilation, sont reliés à un système de contrôle centralisé. Ce dernier permet d'optimiser les séquences de démarrage des équipements, d'utiliser des horaires de fonctionnement et des détecteurs de présence pour s'assurer qu'aucun équipement ne fonctionne pour rien. Ainsi, il est possible de suivre la consommation énergétique et d'eau en temps réel. Un écran d'affichage permet aussi aux visiteurs de suivre les indicateurs clés de consommation et de production d'énergie du bâtiment. De plus, le pavillon est doté d'un système de thermopompe avec échangeur géothermique, une des nombreuses autres mesures implantées.

Esthétique et confort

En plus du rendement, il fallait aussi tenir compte de la beauté des paysages dans la conception. « Par exemple, lorsqu'on installe des plaques photovoltaïques, il faut qu'elles soient placées dans un certain angle par rapport au soleil. Mais en les intégrant ainsi, il fallait changer la direction de l'édifice et perdre la vue sur la rivière », raconte M. Jean. Finalement, les 120 panneaux solaires sont construits à même une structure indépendante du bâtiment. Cette solution améliore leur exposition et leur aération, ce qui augmente leur rendement et offre un espace ombragé aux utilisateurs du parc.

Combiner les certifications LEED or et nette-zéro n'était pas simple non plus. « Plusieurs critères du programme LEED touchent le design ou le confort des usagers, ce qui signifie souvent une dépense énergétique. Ces différents éléments ont donc dû être pondérés, résume le concepteur. Il a fallu déconstruire nos réflexes, puisque nous travaillons plus souvent sur des projets LEED. »

Par exemple, certaines mesures visent l'économie d'eau, notamment en récupérant la pluie. Toutefois, il faut installer pompes et filtres pour cette réutilisation, ce qui demande de l'énergie. « Pour diminuer cette consommation, nous avons ajouté des dispositifs qui permettent de réduire l'utilisation de l'eau de 30 %. De plus, la pluie est recueillie dans des bassins et sert à l'arrosage du jardin. De ce fait, on peut l'utiliser directement », détaille l'ingénieur. L'eau circule aussi à travers un chauffe-eau solaire sur le toit.

En mettant toutes ces mesures bout à bout, le bâtiment de 425 mètres carrés consomme 66 % moins d'énergie que s'il avait été conçu de façon traditionnelle. Ainsi, les 120 panneaux photovoltaïques suffisent à l'alimenter. « Il y a également un aspect éducatif très intéressant à ce projet, qui sert à faire découvrir aux usagers les différentes technologies qui y sont implantées, en plus d'offrir un toit à un organisme communautaire », ajoute M. Jean. Un projet qui, espère-t-il, sera source d'inspiration pour d'autres...

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