Terres rares : les projets progressent

Publié le 29/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:40

Terres rares : les projets progressent

Publié le 29/10/2011 à 00:00, mis à jour le 07/02/2012 à 10:40

Par Suzanne Dansereau

Sortez votre tableau périodique, il n'y pas que de l'or, du fer et du cuivre dans le sous-sol québécois. Des sociétés d'exploration ont découvert des métaux stratégiques et des terres rares qui diversifient notre panier de ressources naturelles. Malgré une baisse du prix des terres rares, l'exploration continue.

PROJET MINÉRAL

MINE ARNAUD

APATITE

Investissement Québec et Yara

Le projet Arnaud, le plus avancé des projets présentés ici, est une mine à ciel ouvert d'apatite, située à deux pas de la route 138, à Sept-Îles, tout près du port. L'apatite contient du phosphate qui sert à la fabrication d'engrais. Crise économique ou non, les engrais seront nécessaires pour nourrir la population. L'usine produirait 1,4 million de tonnes d'apatite par année pendant 22 ans et créerait 200 emplois locaux. Un grand projet, nécessitant 800 millions de dollars (M $) d'investissements, fruit d'un partenariat entre Investissement Québec et de la multinationale norvégienne Yara, laquelle s'est engagée à acheter 100 % de la production. On extraira aussi un résidu composé de magnétite et de titane, pour lequel on cherche un acheteur.

Le grand avantage de Mine Arnaud est logistique : l'usine serait adjacente au port, à la voie ferrée et à la ligne électrique. Le projet exige toutefois de déplacer la voie ferrée (appartenant à une autre minière, Consolidated Thomson) ainsi qu'une des lignes électriques d'Hydro-Québec.

La préoccupation de la population concerne le bruit et la poussière. Le gisement a été découvert en 1995 par la Société québécoise d'exploration minérale. Sa mise en exploitation est prévue pour 2015. L'étude de faisabilité du projet sera publiée dans les prochaines semaines.

MONTVIEL

NÉODYME

Geomega

Le néodyme fait partie de ce qu'on appelle les «terres rares». La plupart de ces métaux ont vu leur prix chuter cet été, mais le président de la société d'exploration québécoise Geomega, Simon Britt, fait valoir que celui du néodyme n'a baissé que de 15 % (contrairement à une moyenne de 50 %) et qu'une pénurie est attendue pour 2015. Le néodyme sert à la fabrication de voitures électriques et d'éoliennes.

Geomega est propriétaire du gisement Montviel, près de Lebel-sur-Quévillon, où un récent calcul donne des ressources indiquées de 184 millions de tonnes à une teneur de 1,45 %. Montviel est un gros gisement facilement accessible, dit-il. Jusqu'à maintenant, la Chine a eu le monopole de l'exploitation et de l'utilisation des terres rares. Mais elle a resserré ses règles environnementales et limité ses exportations. Geomega, comme d'autres, veut combler le manque. La course a démarré entre une vingtaine de projets sérieux dans le monde. Geomega veut être parmi les premiers arrivés sur le marché. Elle vient tout juste de signer une entente avec les Cris de Waswanipi.

En décembre, elle amorcera son étude économique préliminaire. La société vient également de changer son conseil d'administration pour mieux s'outiller en prévision de la prochaine étape, celle du développement.

CREVIER

TANTALE ET NIOBIUM

MDN

Crevier sera-t-elle la première mine de tantale du Québec ? Le gisement situé à Girardville, près de Roberval, contient aussi du niobium. Ces deux métaux stratégiques sont utilisés dans la fabrication de produits électroniques, notamment les portables. Mais alors que le prix du niobium n'a pas beaucoup bougé, oscillant entre 50 $ et 60 $ le kilo, celui du tantale a presque doublé depuis 2009, passant de 150 $ à 275 $ le kilo, à cause d'une pénurie attendue et de nouvelles applications. Le coût du projet Crevier est évalué à 330 millions de dollars (M $), dont 65 pour la construction d'une ligne électrique. La mine produirait 178 000 kilos de tantale et 1,8 million de kilos d'oxyde de niobium par an. L'étude de faisabilité est attendue au cours des prochains mois.

Le gisement Crevier est détenu à 72 % par MDN, une des plus anciennes minières québécoises cotées en Bourse, qui exploite aussi un gisement d'or en Tanzanie. Une partie des redevances de MDN a contribué à financer l'exploration de Crevier, mais MDN veut maintenant séparer les deux projets en deux entreprises distinctes. «Les investisseurs préfèrent les pure play», explique Serge Bureau, président de MDN. On recherche donc activement un partenaire stratégique avec qui créer une entreprise consacrée à Crevier. MDN cherche aussi du financement pour la ligne électrique dans le cadre du Plan Nord. La mine créerait 150 emplois directs. Parmi ses actionnaires, MDN compte les fonds Sidex et Sodemex.

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