Sam Hamad reproche à Jacques Parizeau son jugement hâtif sur le Plan Nord

Publié le 21/11/2011 à 13:47, mis à jour le 16/03/2012 à 16:16

Sam Hamad reproche à Jacques Parizeau son jugement hâtif sur le Plan Nord

Publié le 21/11/2011 à 13:47, mis à jour le 16/03/2012 à 16:16

Par La Presse Canadienne

Le ministre du Développement économique, Sam Hamad, reproche à l'ancien premier ministre du Québec Jacques Parizeau d'avoir posé un jugement hâtif et incomplet sur le Plan Nord.

"Il n'a pas fait le tour complet de la question, malheureusement. Il est allé survoler, il a nommé des projets et dans son hypothèse de base que dans ces projets-là, toutes les infrastructures sont payées par le Québec, ce n'est pas le cas", a rétorqué lundi le ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation.

Pour ce qui est des redevances, il a rappelé que le gouvernement Charest les a haussées. Le vérificateur général avait d'ailleurs déjà dénoncé la faiblesse de ces redevances.

"La dernière année, nous avons recueilli 300 millions $ de redevances, ce qui correspond à l'ensemble des 10 dernières années", a fait valoir M. Hamad, en entrevue après une conférence de presse donnée sur un investissement dans le dossier des jeux électroniques.

Il a réitéré l'argument du gouvernement voulant que le Québec se situe maintenant au-dessus de la moyenne canadienne en la matière. "Nous prévoyons dans les prochains cinq ans que le Québec va recueillir 4 milliards $", a-t-il précisé.

Le ministre Hamad s'est aussi défendu de ne pas investir dans le capital-actions des minières, comme le lui reproche M. Parizeau. "Nous investissons déjà en équité, nous avons des prises de participation dans plusieurs compagnies minières au Québec: Stornoway 37 pour cent, Osisko 75 millions $, Agnico-Eagle 20 millions $, la mine Arnaud 62 pour cent de participation", notamment, a-t-il souligné.

"Nous allons continuer à investir dans les industries minières pour que les Québécois aient une participation dans leurs ressources naturelles", a-t-il assuré.

Il a rappelé que ces mines génèrent également beaucoup de retombées ailleurs, comme des usines de bouletage et d'autres industries connexes.

Dans une entrevue accordée au quotidien Le Devoir, l'ancien premier ministre Parizeau déplore le manque de réciprocité entre le gouvernement du Québec et les minières, notamment le fait que l'aide publique ne soit pas assujettie à une participation équivalente dans leur actionnariat.

M. Parizeau dit craindre que le gouvernement du Québec se fasse avoir.

Il dénonce également le fait que ce soit le gouvernement du Québec qui paie pour les routes menant à la région, alors que, selon M. Parizeau, il avait été établi comme principe qu'une mine qui s'installe dans le Nord doit payer pour les infrastructures nécessaires.

Jacques Parizeau rappelle que le gouvernement du Québec est pourtant en position de force, puisque les entreprises doivent exploiter ces richesses là où elles se trouvent: dans le sol québécois du Nord.

ADQ

De son côté, le chef de l'Action démocratique, Gérard Deltell, avait une position plus mitigée. "Monsieur Parizeau a son point de vue, mais nous, on est davantage du côté de laisser le marché s'organiser comme il se doit", a-t-il commenté.

À la question de savoir si la Caisse de dépôt et placement du Québec et Investissement Québec doivent jouer un rôle plus actif dans le développement minier pour que les contribuables québécois touchent leur part, M. Deltell en laisse le choix aux organisations visées. "La Caisse de dépôt peut jouer un rôle là-dedans, mais ce n'est pas à l'État à dire à la Caisse quoi faire. La Caisse de dépôt doit être autonome dans ses décisions", a plaidé le chef de l'ADQ.

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