Les jeunes prêts à travailler pour le Plan Nord... à certaines conditions

Publié le 11/02/2012 à 00:00, mis à jour le 09/02/2012 à 14:38

Les jeunes prêts à travailler pour le Plan Nord... à certaines conditions

Publié le 11/02/2012 à 00:00, mis à jour le 09/02/2012 à 14:38

Photo : MDDEP Stéphane Cossette

«Le Plan Nord, le chantier d'une génération !» Ce slogan, le premier ministre Jean Charest l'a répété à satiété. Mais cette génération, celle de la jeunesse québécoise active, embrasse-t-elle les ambitions du programme gouvernemental ?

Le Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ) a voulu brosser un tableau de la situation, à partir d'un sondage réalisé en janvier dernier par Desjardins marketing stratégique et l'agence SOM.

Premier constat : la génération Y semble avoir du mal à se brancher sur le Plan Nord, puisque 80 % des sondés disent le connaître peu, voire pas du tout.

«Des publications sont réalisées par le gouvernement, mais nous aimerions en voir qui ciblent davantage les 25-35 ans. Dans notre réseau, on voit de jeunes professionnels qui veulent s'investir en faveur du Plan Nord, mais ils ne savent pas encore comment. Il y a du travail à faire de ce côté-là», commente Christian Bélair, directeur général de la RJCCQ, organisme qui regroupe 7 000 jeunes gens d'affaires.

Les sciences et techniques à l'affût

En outre, 78 % des répondants se sentent peu ou pas concernés du point de vue professionnel. Échec de la promotion gouvernementale ? Pas nécessairement, puisque le désaveu est loin d'être total : plus d'un tiers des Québécois interrogés se disent intéressés à participer au projet provincial.

Certains sous-groupes, comme les personnes oeuvrant dans les secteurs scientifique et technique, s'avèrent particulièrement motivés. «Pour nous, cet intérêt est le fait marquant du sondage. C'est ce que l'on sentait sur le terrain parmi nos membres, confirme M. Bélair, mais peut-être pas dans des proportions aussi importantes.»

Rendre le Nord plus attirant

Cependant, les instigateurs du Plan auront intérêt à prévoir des «carottes» s'ils veulent rendre le Nord séduisant. Car la jeunesse québécoise réclame des avantages bien précis, comparables aux mesures incitatives (notamment fiscales) destinées aux travailleurs relocalisés dans le cadre de l'exploitation de la Baie James,.

Conditions familiales

«Ces conditions sont surtout familiales, comme la garantie d'un travail pour le conjoint, ainsi que salariales», mentionne Annie Lessard, associée chez Desjardins marketing stratégique.

En effet, près des trois quarts des répondants considèrent ces éléments comme des incitatifs convaincants pour travailler dans les régions concernées.

«Cela envoie un signal fort aux entreprises et au gouvernement s'ils veulent pousser les jeunes à se déplacer vers le Nord», renchérit M. Bélair.

D'autres enjeux entrent en ligne de compte, tels que les impacts environnementaux : si des mesures sont prises pour atténuer ces derniers, 65 % des Québécois interrogés se disent en faveur du Plan Nord.

«La main-d'oeuvre disponible est une priorité, et il faut que les jeunes soient impliqués, car c'est cette génération-là qui est concernée», conclut Mme Lessard.

Ce sondage a été réalisé à partir d'un échantillon de 730 Québécois âgés de 25 à 35 ans, partout dans la province. Sa marge d'erreur est de 2,2 %.

INCITATIFS QUI POURRAIENT CONVAINCRE LES JEUNES

Un salaire de 15 % à 25 % supérieur à celui que vous gagnez actuellement

Beaucoup 28 %

Assez 40 %

Peu 21 %

Pas du tout 11 %

Un travail garanti pour le (la) conjoint(e) afin qu'il (elle) vous accompagne

Beaucoup 41 %

Assez 31 %

Peu 16 %

Pas du tout 12 %

Un horaire de travail qui permet de concilier le travail et la vie familiale

Beaucoup 32 %

Assez 33 %

Peu 21 %

Pas du tout 14 %

Des infrastructures de logement de qualité afin d'avoir le même confort qu'à la maison

Beaucoup 24 %

Assez 40 %

Peu 22 %

Pas du tout 14 %

Des frais de déplacement (avion, train ou autres) remboursés afin de revenir 4 fois par année à votre domicile

Beaucoup 23 %

Assez 32 %

Peu 28 %

Pas du tout 17 %

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