L'homme qui multiplie les poissons... et les occasions d'affaires

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 02/10/2012 à 09:46

L'homme qui multiplie les poissons... et les occasions d'affaires

Publié le 29/09/2012 à 00:00, mis à jour le 02/10/2012 à 09:46

Par Suzanne Dansereau

Un quart de siècle plus tard, en 2002, c'est encore lui qui à titre de Grand chef a signé la Paix des Braves, et a ainsi ouvert la voie à la multiplication d'entreprises cries, locales cette fois, relevant des conseils de bande.

Ted Moses a aussi pris la tête de Petronor, le grand distributeur de produits pétroliers, et du Cree Nation Trust, qui gère les indemnités fédérales de 1,2 G$ reçues dans le cadre de la Paix des Braves.

Plus récemment, c'est lui qui, à titre de président du Secrétariat des alliances de la Nation crie Abitibi-Témiscamingue, a donné une nouvelle impulsion à des partenariats d'affaires avec les entreprises du Sud. Si on se fie à l'odomètre de son camion, qui affiche 83 000 kilomètres en moins d'un an, il y travaille fort.

Maintenant âgé de 62 ans, Ted Moses a été l'un des premiers Cris à détenir des parts - parfois 100 % - d'une entreprise crie. Son parcours d'homme d'affaires a commencé avec la firme de construction Apitsiu, qui s'est associée avec Laval Fortin Adams, une firme de génie du Saguenay.

Par la suite, Ted Moses a créé une demi-douzaine d'entreprises. La plus récente est un partenariat avec CMAC-Thyssen, l'un des trois plus importants entrepreneurs canadiens dans le secteur minier. Le but évident est de tirer profit du Plan Nord. « Mais je ne vais pas soumissionner sur des projets juste pour avoir des contrats, explique-t-il, je le ferai si je peux faire un bon travail et être profitable. » Allusion voilée à des pratiques d'affaires observées à Eeyou Istchee ? « Disons que ce n'est pas parce que je fais du bon travail que le Conseil de bande de Eastmain va me donner un contrat », répond-il.

Même s'il est fier de ce qu'il a accompli, Ted Moses éprouve de l'amertume devant la façon dont il se fait parfois traiter chez lui. Certains lui reprochent de ne pas avoir créé beaucoup d'emplois pour les Cris dans ses entreprises. D'autres l'ont traité de « vendu » après la signature de la Paix des Braves.

« Certains ont même dit que j'avais empoché 50 millions de dollars. Insensé ! J'ai eu des contrats, au même titre que d'autres entreprises cries, se défend-il. Je n'en reviens pas de voir à quel point les gens peuvent être ingrats. Dès que quelqu'un réussit, on pense qu'il est un voleur. »

Quelle ironie ! L'homme qui a livré à sa communauté des milliards de bénéfices - 3,6 G$ de Québec et 1,2 G$ d'Ottawa avec la Paix des Braves - a du mal à se faire aimer.

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