De coûteuses infrastructures à construire

Publié le 11/02/2012 à 00:00, mis à jour le 09/02/2012 à 10:05

De coûteuses infrastructures à construire

Publié le 11/02/2012 à 00:00, mis à jour le 09/02/2012 à 10:05

Par Suzanne Dansereau

Les projets miniers au Nunavik nécessiteront des infrastructures coûteuses pour être rentables dans cette région où il n'y a ni routes, ni chemin de fer, ni branchement au réseau électrique de la province et un seul port en eau profonde.

Établie dans la partie ouest de la baie d'Ungava, la minière Oceanic Iron Ore, qui envisage l'ouverture d'une mine de fer en 2017, cherche à faire construire un port en eau profonde dans la pointe de Breakwater, près du village d'Aupaluk. Des approches ont été faites auprès d'Ottawa. Évaluation du coût du port : 350 millions de dollars (M$).

Oceanic réclame également une ligne de transmission d'hydroélectricité à partir de la centrale La Forge 2, à 800 km de son gisement de Hope's Advance. Évaluation du coût : environ 700 M$.

La société Adriana, le principal promoteur minier du Nunavik, prévoit exploiter un gisement de fer au coût de 13 milliards de dollars (G$). Elle envisageait de créer un lien ferroviaire jusqu'à Kuujjuaq et un port dans la région. Elle a finalement opté pour la construction de son propre chemin de fer vers le sud jusqu'à Sept-Îles.

Projets de Québec

Le gouvernement du Québec envisage pour sa part la construction d'un lien terrestre - route ou lien ferroviaire - de près de 250 kilomètres reliant Schefferville à Kuujjuaq. Évaluation du coût : de 635 M$ à 1 G$ pour la route; 2,5 G$ pour le chemin de fer.

À présent qu'Adriana rejette l'idée de payer pour une voie ferrée vers le Nord, la question se pose de savoir qui, dans le secteur privé, pourrait contribuer de façon significative au financement d'un tel lien.

Selon Marc Dorion, avocat chez McCarthy Tétrault, cette question est cruciale pour fixer les priorités en infrastructures du Plan Nord. Car les gouvernements devront faire des arbitrages, étant donné l'état des dépenses publiques.

Par exemple, Ottawa privilégiera-t-il le financement de l'agrandissement du port de Sept-Îles plutôt que celui de la construction d'un port en eau profonde au Nunavik ? En plus de la demande de la minière Oceanic, Québec évalue toujours la construction d'un port à Whapmagoostui-Kuujjuarapik, dans la baie d'Hudson, à la frontière de la Baie-James.

Même question pour l'accès terrestre ou le branchement électrique au Nunavik : Québec préférera-t-il soutenir les projets d'infrastructures plus au sud avant de se lancer dans de grosses dépenses au Nunavik ? Selon Me Dorion, la Société du Plan Nord, qui devrait être créée sous peu, sera chargée de ces arbitrages. Mais à son avis, «Québec choisira les projets censés générer rapidement des revenus qui pourront ensuite soutenir les autres projets».

Saviez-vous que ?

Toute la production actuelle de nickel, de cobalt et de platine provient du Nunavik.

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