Couche-Tard se prépare-t-elle pour une acquisition?

Publié le 09/07/2020 à 13:44

Couche-Tard se prépare-t-elle pour une acquisition?

Publié le 09/07/2020 à 13:44

Par La Presse Canadienne

(Photo: Roméo Mocafico)

Après avoir vu son nom récemment circuler comme acquéreur potentiel d’un géant des stations-service aux États-Unis, Alimentation Couche-Tard serait en train de placer ses pions en vue de réaliser ce qui pourrait sa plus importante prise.

La multinationale québécoise aurait discrètement mis de l’avant un processus visant à se départir de 1250 stations-service situées à proximité de sa concurrente Speedway, selon le quotidien « New York Post », ce qui devrait apaiser les craintes des autorités réglementaires advenant la conclusion d’un accord.

Cela pourrait aussi permettre à la société établie à Laval d’obtenir jusqu’à 4 milliards $ US.

« Nous ne discuterons pas publiquement de ce type d’activité, que des processus d’acquisition soient en cours ou non », a répondu par courriel, jeudi, une porte-parole de Couche-Tard, Laurence Myre Leroux, à propos des informations avancées par le quotidien new-yorkais.

Le nom du détaillant québécois circule depuis quelques semaines, alors que la société pétrolière américaine Marathon envisagerait de se défaire de Speedway, l’une des plus importantes chaînes de dépanneurs et de stations−service au sud de la frontière.

Une acquisition de cette envergure s’accompagnerait toutefois d’une facture salée. Marathon avait déjà fait savoir, l’automne dernier, alors qu’elle envisageait la cession de Speedway, que cet actif pourrait valoir entre 15 milliards $ US et 18 milliards $ US – avant que la pandémie de COVID-19 ne vienne tout changer.

« À notre avis, récolter 4 milliards $ US en vendant des stations-service permettrait de surmonter deux obstacles majeurs (les liquidités et les préoccupations des autorités réglementaires), a estimé l’analyste Chris Li, de Desjardins Marchés des capitaux, jeudi, dans une note envoyée à ses clients. Le principal obstacle demeure le prix (de la transaction). »

À la fin de son exercice financier, le 26 avril, Couche-Tard avait accès à des liquidités et des facilités de crédit d’environ 5,7 milliards $ US, selon les informations figurant dans ses états financiers.

Selon M. Li, des enjeux fiscaux entourant la transaction ainsi que la présence d’autres acquéreurs potentiels comme 7 -Eleven pourraient également compliquer la tâche à Couche-Tard, qui souhaite doubler sa taille d’ici la fin de 2023. Marathon pourrait également opter pour un essaimage de sa filiale.

Speedway exploite un réseau de quelque 3900 dépanneurs et stations-service au sud de la frontière. En territoire américain, Couche-Tard est présente dans 48 États avec plus de 7700 magasins. L’entreprise québécoise est aussi présente au Canada ainsi qu’en Europe. Son réseau compte environ 16 000 points de vente.

Avant d’être associée à Speedway, Couche-Tard avait mis de côté ses ambitions, en avril dernier, visant à percer le marché australien à cause de la crise sanitaire. La compagnie avait proposé 7,9 milliards $ CAN dans l’espoir d’acquérir Caltex, notamment propriétaire d’un réseau de quelque 2000 stations-service dans ce pays d’Océanie.

Si elle s’était concrétisée, cette transaction aurait été la plus importante de l’histoire de l’entreprise québécoise.

Une sanction

Cette semaine, Couche-Tard et son ancien partenaire CrossAmerica Partners LP ont reçu une tape sur les doigts de la part de la commission fédérale du commerce États-Unis (FTC) — qui s’est accompagnée d’une pénalité de 3,5 millions $ US — pour tourner la page sur des allégations à l’effet que des règles n’auraient pas été respectées à la suite de l’acquisition de la chaîne Holiday annoncée en 2017.

Selon le communiqué publié par la FTC, les deux entreprises n’auraient notamment pas respecté l’échéance fixée au 15 juin 2018 pour la cession de 10 stations-service dans les États du Minnesota et du Wisconsin. De plus, elles n’auraient pas respecté les demandes de la commission dans des rapports détaillant les efforts déployés pour se départir des sites concernés.

Les cinq membres de la FTC qui se penchaient sur le dossier avaient voté en faveur de l’imposition d’une pénalité.

Sur le parquet de la Bourse de Toronto, jeudi avant-midi, l’action de catégorie B de Couche-Tard cotait à 45,20 $, en hausse de 1,47 $, ou 3,36 %.

 

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