Entrepreneure, de mère en fille

Publié le 01/03/2018 à 14:55

Entrepreneure, de mère en fille

Publié le 01/03/2018 à 14:55

Par Pierre Théroux

Brigitte Jalbert, Emballages Carrousel (© Jérôme Lavallée)

FOCUS MONTÉRÉGIE - L’une souhaitait devenir photographe, l’autre a étudié en arts plastiques.

Brigitte Jalbert dirige depuis 2011 l’entreprise Emballages Carrousel, fondée à Boucherville par son père au début des années 1970, qu’elle a rejoint dès la fin de ses études en 1986.

À 21 ans, Julia De Vette lançait la même année le Saint-Laurent café boutique, à deux pas du fleuve dans une vieille maison du vieux Boucherville. Et ce, après avoir obtenu un diplôme collégial en arts plastiques et avoir amorcé des études universitaires en enseignement de l’art qu’elle a cessé après seulement un mois.

Rencontre autour d’un chaï latte, entre une mère et sa fille dont le parcours artistique a rapidement bifurqué vers l’entrepreneuriat.

Les Affaires - Êtes vous devenues entrepreneures par défaut ? 

Brigitte Jalbert (BJ) - Je voulais faire tout, sauf travailler chez Caroussel. J’avais un profil artistique et le travail de secrétariat ou de bureau était le seul que j’aurais pu faire. Je ne voyais pas ce que je pouvais apporter à l’entreprise. Au début, j’étais là en attendant. Je souhaitais ouvrir une boutique de décoration ou de vêtement. Sans le savoir vraiment, je devais avoir ce côté entrepreneure

Julia De Vette (JDV) - Je ne pensais pas devenir entrepreneure. À l’université, je me cherchais un peu et j’ai fait une liste de projets que je voulais faire, à court, moyen et long terme. J’ai vite réalisé que j’avais besoin de lancer des projets. Puis, je me suis souvenu que ma mère avait déjà fait un plan d’affaires pour un café, qui était resté sur une tablette dans l’armoire de la cuisine. Comme j’abandonnais mes études, j’ai eu peur de sa réaction. Mais elle était vraiment enthousiaste à l’idée.

BJ - Aujourd’hui, j’assume le fait d’être entrepreneure. J’ai découvert avec les années que j’avais les habiletés nécessaires, les connaissances aussi, et qu’il faut combler ses lacunes en sachant bien s’entourer. J’avais la volonté de voir grandir l’entreprise bâtie par mon père, même l’amener encore plus loin.

JDV - Je me vois aussi de plus en plus comme une entrepreneure. J’aime avoir des idées et les voir se réaliser. C’est comme mes petites oeuvres d’art. Dans le livre d’Alexandre Taillefer, que je lis en ce moment, il dit qu’il y a autant de façon d’entreprendre que d’entrepreneurs.

Brigitte, vous êtes dans l’entreprise familiale depuis une trentaine d’années et vous avez investi dans le café-boutique de Julia. Avez-vous des discussions d’affaires ensemble ?

JDV - Quand j’ai des interrogations sur n’importe quel aspect concernant le café, c’est sûr que j’en parle à mes parents. Mon père est à la retraite et vient ici 3-4 fois par jour. Je soupe chez ma mère une ou deux fois par semaine et on en discute ensemble.

BJ - La première année, on s’en parlait plus souvent, mais on a moins besoin maintenant. On a aussi une rencontre ensemble avec le comptable, à tous les trois mois, pour faire le point.

Quel est le meilleur conseil que vous avez reçu ?

JDV - Chaque fois qu’il y a des moments difficiles, mes parents sont là et m’écoutent. Ils me disent de me faire confiance. Ce soutien-là m’aide beaucoup.

Comment s’assurer qu’il n’y a pas d’ingérence ?

BJ - Parfois, je donne mes opinions, surtout quand je trouve que les choses ne vont pas assez vite à mon goût. Mais j’ai surtout tendance à laisser faire, parce que Julia est assez mature, responsable et autonome. 

Le café tient des rencontres en soirée, autour de différents thèmes. La prochaine portera sur le leadership au féminin. Quelle en est votre définition?

JDV - C’est assumer sa place comme femme, même quand les émotions prennent plus de place que le cérébral. On dit que j’ai un côté maternel, mais ce n’est pas une façon d’être qui mène à l’échec, loin de là ! À chaque jour, chaque épreuve, j’en apprends toujours un peu plus sur ma personnalité, sur ma capacité de gérer et d’être une entrepreneure.

BJ - Ce qui nous distingue des hommes, c’est justement qu’on dirige un peu plus avec notre coeur et nos émotions, plutôt qu’avec nos diplômes ou nos connaissances techniques. Je suis contente de voir que de plus en plus de femmes se lancent en affaires et qu’il y a aussi plus de modèles féminins, comme Christiane Germain ou Caroline Néron. À l’époque, à l’exception de Lise Watier, c’était principalement des hommes.

Pourquoi avoir choisi de vous installer dans le vieux Boucherville ?

JDV - J’ai un grand attachement et un sentiment d’appartenance. J’habite à deux pas du café, dans une autre vieille maison. Mes parents et mes grands-parents se sont mariés à l’église tout près. Mes grands-parents paternels ont quitté la Hollande et avaient une ferme sur l’île Grosbois, presqu’en face du Vieux Boucherville. C’était aussi pour contribuer à la revitalisation du quartier.

BJ - On a d’ailleurs un autre projet de commerce. On vient d’acheter la maison en face du café pour y installer une boutique de décoration intérieure, probablement en 2019.

 

Entretemps, Julia De Vette accueille chaleureusement les clients venus au café pour y manger des grilled cheese, du pain perdu maison, et boire des smoothies, cafés, thés ou des bières de micro-brasseries. Pendant que Brigitte Jalbert s’affaire à l’implantation en avril d’un centre de distribution d’Emballages Carrousel à Boisbriand, sur la Rive-Nord.

 

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