Utiliser l'intelligence artificielle pour réduire les coûts de santé

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Décembre 2021

Utiliser l'intelligence artificielle pour réduire les coûts de santé

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Édition du 15 Décembre 2021

L’équipe fondatrice de Lumed, de gauche à droite : Louis Valiquette M.D., M. Sc., Vincent Nault Ph.D., et Mathieu Beaudoin Ph.D (Photo: courtoisie)

FOCUS RÉGIONAL: ESTRIE. L’administration d’antibiotiques inadéquats coûte une petite fortune chaque année. Non seulement le choix d’un mauvais médicament ou un dosage inexact gonfle les coûts du système de santé, mais il contribue aussi à augmenter le nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques. Lumed, une PME de Sherbrooke, propose de corriger la situation et promet aux hôpitaux des économies qui se chiffrent en millions de dollars (M$).

Quel antibiotique utiliser et quelle dose administrer pendant combien de temps font partie des questions que doivent se poser les médecins devant un patient aux prises avec un pathogène. L’éventail des possibilités qui se présentent à eux peut rapidement devenir complexe. « Dans les hôpitaux, il y a plus de 80 molécules utilisées, et il y a plein de critères qui font qu’une ordonnance pourrait être meilleure », explique Louis Valiquette, directeur du Département de microbiologie et d’infectiologie de l’Université de Sherbrooke et directeur médical de Lumed.

Devant tous ces choix, certains professionnels jouent parfois de prudence, constate-t-il. « Souvent, les médecins ont leurs recettes qu’ils savent efficaces, mais dans le fond, ce n’est peut-être pas la meilleure solution quand on regarde l’ensemble des paramètres d’une antibiothérapie optimale. »

C’est à ce moment que le logiciel d’aide à la prise de décision développé par Lumed entre en jeu. « Notre logiciel intègre des informations cliniques qui viennent du dossier informatisé du patient et d’autres sources de données. Il les met en relation avec des algorithmes intelligents qui identifient les ordonnances qui sont sous-optimales et qui pourraient être améliorées », détaille Dr Valiquette. 

Une fois le traitement des données terminé, le système émet une alerte qui informe le pharmacien de l’hôpital qu’une ordonnance d’antibiotique est sous-optimale, lui indique pourquoi et propose d’autres traitements possibles. Le pharmacien peut alors contacter le médecin afin de modifier le traitement du patient.

 

Le chemin du pèlerin

Le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) utilise le logiciel d’aide à la prise de décision de Lumed depuis 2010. « Juste dans les trois premières années, le CHUS a économisé plus de 1 M$ en antibiotiques », soutient le docteur Valiquette. Il précise également que « le logiciel se rentabilise après sa première année d’utilisation ».

L’hôpital de Chicoutimi, le Centre hospitalier universitaire McGill, les trois hôpitaux du Hamilton Health System, en Ontario, et une douzaine d’établissements de la région de Vancouver utilisent aussi la solution développée par Lumed. 

La PME de 17 employés a cependant dû faire preuve de patience avant d’arriver à pénétrer les marchés des hôpitaux canadiens, explique Vincent Nault, son PDG. Il a effectivement fallu sept années de recherche universitaire avant d’atteindre la phase de commercialisation, en 2012. 

Les négociations avec les hôpitaux publics peuvent s’étendre sur 12 à 18 mois, sans compter que les gestionnaires de fonds publics restent frileux devant les jeunes pousses qui se présentent à eux. « On a expérimenté la réponse à des appels d’offres à l’extérieur du Québec de façon indépendante : quand le demandeur a constaté la taille de notre entreprise, il a annulé l’appel d’offres », raconte Vincent Nault. Lumed s’est alors associée avec la multinationale bioMérieux pour assurer sa distribution au Canada. « Quand ils ont vu qu’on avait signé une entente avec un gros distributeur, ils ont relancé l’appel d’offres et on l’a gagné. Avec le même logiciel. »

La PME entend maintenant s’attaquer au marché des hôpitaux québécois, après un moratoire de près de six ans sur l’achat de ce type d’équipement imposé par le gouvernement provincial. Le logiciel de Lumed fait également l’objet d’une évaluation dans un établissement de santé à Nancy, en France.

 

L’administration d’antibiotiques inadéquats coûte une petite fortune chaque année. Non seulement le choix d’un mauvais médicament ou un dosage inexact gonfle les coûts du système de santé, mais il contribue aussi à augmenter le nombre de bactéries résistantes aux antibiotiques. Lumed, une PME de Sherbrooke, propose de corriger la situation et promet aux hôpitaux des économies qui se chiffrent en millions de dollars (M$).
Quel antibiotique utiliser et quelle dose administrer pendant combien de temps font partie des questions que doivent se poser les médecins devant un patient aux prises avec un pathogène. L’éventail des possibilités qui se présentent à eux peut rapidement devenir complexe. « Dans les hôpitaux, il y a plus de 80 molécules utilisées, et il y a plein de critères qui font qu’une ordonnance pourrait être meilleure », explique Louis Valiquette, directeur du Département de microbiologie et d’infectiologie de l’Université de Sherbrooke et directeur médical de Lumed.
Devant tous ces choix, certains professionnels jouent parfois de prudence, constate-t-il. « Souvent, les médecins ont leurs recettes qu’ils savent efficaces, mais dans le fond, ce n’est peut-être pas la meilleure solution quand on regarde l’ensemble des paramètres d’une antibiothérapie optimale. »
C’est à ce moment que le logiciel d’aide à la prise de décision développé par Lumed entre en jeu. « Notre logiciel intègre des informations cliniques qui viennent du dossier informatisé du patient et d’autres sources de données. Il les met en relation avec des algorithmes intelligents qui identifient les ordonnances qui sont sous-optimales et qui pourraient être améliorées », détaille Dr Valiquette. 
Une fois le traitement des données terminé, le système émet une alerte qui informe le pharmacien de l’hôpital qu’une ordonnance d’antibiotique est sous-optimale, lui indique pourquoi et propose d’autres traitements possibles. Le pharmacien peut alors contacter le médecin afin de modifier le traitement du patient.
Le chemin du pèlerin
Le Centre hospitalier universitaire de Sherbrooke (CHUS) utilise le logiciel d’aide à la prise de décision de Lumed depuis 2010. « Juste dans les trois premières années, le CHUS a économisé plus de 1 M$ en antibiotiques », soutient le docteur Valiquette. Il précise également que « le logiciel se rentabilise après sa première année d’utilisation ».
L’hôpital de Chicoutimi, le Centre hospitalier universitaire McGill, les trois hôpitaux du Hamilton Health System, en Ontario, et une douzaine d’établissements de la région de Vancouver utilisent aussi la solution développée par Lumed. 
La PME de 17 employés a cependant dû faire preuve de patience avant d’arriver à pénétrer les marchés des hôpitaux canadiens, explique Vincent Nault, son PDG. Il a effectivement fallu sept années de recherche universitaire avant d’atteindre la phase de commercialisation, en 2012. 
Les négociations avec les hôpitaux publics peuvent s’étendre sur 12 à 18 mois, sans compter que les gestionnaires de fonds publics restent frileux devant les jeunes pousses qui se présentent à eux. « On a expérimenté la réponse à des appels d’offres à l’extérieur du Québec de façon indépendante : quand le demandeur a constaté la taille de notre entreprise, il a annulé l’appel d’offres », raconte Vincent Nault. Lumed s’est alors associée avec la multinationale bioMérieux pour assurer sa distribution au Canada. « Quand ils ont vu qu’on avait signé une entente avec un gros distributeur, ils ont relancé l’appel d’offres et on l’a gagné. Avec le même logiciel. »
La PME entend maintenant s’attaquer au marché des hôpitaux québécois, après un moratoire de près de six ans sur l’achat de ce type d’équipement imposé par le gouvernement provincial. Le logiciel de Lumed fait également l’objet d’une évaluation dans un établissement de santé à Nancy, en France.

 

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