Pour une meilleure reconnaissance des médias locaux

Publié le 13/02/2024 à 10:50

Pour une meilleure reconnaissance des médias locaux

Publié le 13/02/2024 à 10:50

Par Courrier des lecteurs

«Aujourd’hui plus que jamais, il est vital de se mobiliser pour nos médias locaux. J’ai l’ultime conviction que nous pouvons collectivement encourager une industrie médiatique dynamique, qui reflète la richesse et la diversité de nos communautés.» (Photo: courtoisie)

Un texte de Luis Areas, administrateur et président du Comité permanent des directeurs média de l’Association des agences de communication créative (A2C), vice-président pour la stratégie de canaux et le développement des affaires, associé, Cartier

 

COURRIER DES LECTEURS. Imaginez un monde où vos nouvelles locales, ces histoires qui façonnent l'identité de votre communauté, ne vous parviennent plus. Ce scénario, loin d'être une dystopie, se dessine à l'horizon avec les récentes suppressions d'emplois chez Bell Canada, Radio-Canada et Groupe TVA. Ces coupes sont une attaque directe au tissu même de notre culture locale et de notre démocratie. 

La transformation numérique redéfinit notre paysage médiatique, entraîne un exode publicitaire vers les géants du numérique, et prive nos médias locaux des ressources vitales à leur mission. C'est pourquoi je considère le soutien à ces médias non pas comme une option, mais comme un devoir.

 

Maximiser la répercussion et la portée avec des médias locaux performants 

Il est possible de mieux valoriser nos médias d’ici. Je suis convaincu que les médias canadiens peuvent offrir une performance supérieure, selon les indicateurs sélectionnés et atteindre des objectifs d’affaires visés. À l’heure où le développement durable est essentiel, de nombreuses études ont prouvé que les médias locaux représentent une excellente solution pour réduire votre empreinte carbone. 

De plus, saviez-vous que la moyenne d’écoute de la télévision chez les 18 ans et plus est de 28 heures par semaine au Québec? Bien qu’il y ait une tendance de fond forte des habitudes des consommateurs vers le numérique, il faut encore mentionner un temps très louable aux médias dits traditionnels. 

Les marques surinvestissent dans les plateformes mondiales, malgré le temps réel que les utilisateurs y consacrent. En plus, les médias canadiens offrent des environnements plus sécuritaires et l’attention des consommateurs y est souvent supérieure, ce qui mène à une meilleure réceptivité aux messages et augmente l’effet durable auprès de l’auditoire. D’après une étude sur l’attention publiée par Tvision, Lumen and Adelaide, les placements publicitaires vidéos dans des médias locaux vont avoir un niveau d’attention de 2,8 fois supérieur à certains environnements numériques des GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft). 

En mai 2020, porté par mon engagement au sein de l’A2C, j’ai activement participé au lancement de l’initiative du Mouvement média d’ici, un appel à l’action pour souligner l’importance d’investir dans les médias locaux. Depuis, un engagement public à consacrer au moins 25% des budgets numériques aux médias locaux a rassemblé plus de 150 signataires, dont plusieurs annonceurs et agences. 

Récemment, j'ai eu l'immense privilège, avec trois autres de mes collègues de l’industrie, de prendre part au développement de la Certification Média d’ici. Cette certification se présente comme une solution supplémentaire qui s’offre aux professionnels et aux professionnelles des médias et du marketing pour les aiguiller et leur offrir tous les outils pour ancrer les médias locaux au cœur de leur stratégie et ce, en assurant une performance égale, voire supérieure. 

Aujourd’hui plus que jamais, il est vital de se mobiliser pour nos médias locaux. J’ai l’ultime conviction que nous pouvons collectivement encourager une industrie médiatique dynamique, qui reflète la richesse et la diversité de nos communautés. 

Je lance donc un appel à tout le monde. Investissons un minimum de 25% de nos budgets numériques dans les médias d’ici et optimisons nos investissements hors lignes. C’est la clé pour atteindre une meilleure performance dans un écosystème médiatique local en santé.

 

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