L'économie et l'électricité plombent les résultats de Montréal International

Publié le 26/02/2024 à 15:17, mis à jour le 26/02/2024 à 19:41

L'économie et l'électricité plombent les résultats de Montréal International

Publié le 26/02/2024 à 15:17, mis à jour le 26/02/2024 à 19:41

Par Dominique Talbot

Stéphane Paquet, président-directeur général de Montréal International (Photo: La Presse Canadienne)

Le ralentissement économique mondial et le manque d’électricité au Québec ont eu de lourdes répercussions sur les résultats de Montréal International (MI) en 2023, qui a vu les investissements étrangers chuter de 23% par rapport à 2022.

Au total, l’organisme économique a accompagné 87 projets dans la grande région de Montréal, pour une valeur de 2,74 milliards de dollars. Ces mêmes investissements étaient de 3,58 milliards en 2022 et de 3,76 milliards en 2021.

«Concrètement, notre engagement se traduit par une augmentation du nombre de projets visant à renforcer nos industries et décarboner notre économie», a déclaré le président-directeur général de MI, Stéphane Paquet, lors de la présentation des résultats lundi matin à l’hôtel de ville de Montréal.

Selon Stéphane Paquet, le ralentissement économique à l’échelle internationale a eu des répercussions importantes sur les résultats de son organisation, dont le mandat est d’attirer et de retenir les investissements étrangers dans la région métropolitaine.

Rappelant que des pays comme l’Allemagne, la Grande-Bretagne et le Japon étaient en récession, le PDG de Montréal International a tenu à souligner que selon un rapport des Nations unies, «les nouvelles implantations [d’entreprises] sont en baisse de 16%» dans le monde. «Nous sommes à -8%. Donc, nous avons fait deux fois mieux que le reste de la planète.»

Le ralentissement dans le secteur des technologies de l’information a aussi fait mal à Montréal International. «C’était la folie furieuse pendant la pandémie. [...] Quand les taux ont commencé à monter, plusieurs entreprises dans ces domaines n’étaient pas profitables, et elles ont ralenti la croissance pour miser sur la profitabilité.»

«Pour nous, ce que ça veut dire, c’est que nous avons dû repousser deux gros projets qui [finalement] ne se feront pas. Un en début d’année, en provenance des États-Unis, et l’autre à l’automne. Du jour lendemain, il a été annulé», regrette Stéphane Paquet.

 

Manque d’électricité

La fin de l’ère des surplus d’électricité dans la province et la demande de plus en plus forte des entreprises pour de l’énergie propre et renouvelable cause aussi des maux de tête à Montréal International, qui a vu plusieurs entreprises forcées de plier bagage de la métropole sans même avoir eu le temps d’y amener leurs valises.

Stéphane Paquet donne l’exemple de l’entreprise Vantage, qui avait un projet de centre de données sur la Rive-Sud, mais qui n’a pas reçu les blocs d’électricité nécessaires à son projet.

Rappelons que depuis l’année dernière, tous les projets industriels de plus de 5 mégawatts (MW) doivent être approuvés par le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

«On parle pour les centres de données, mais pour tous les secteurs qui sont le moindrement énergivores, la demande est plus forte que l’offre», dit le PDG de Montréal International.

Quand les projets d’investissements dépassent les 5 MW, «on demande aux entreprises ce qu’elles peuvent mettre d’autre sur la table. Parfois c’est une chaire de recherche à l’université, parfois c’est d’en faire plus pour la décarbonation de l’économie. On dit aux entreprises de mettre leurs plus beaux atours pour augmenter leurs chances».

 

Les résultats de Montréal International en chiffres

Montréal: 2 milliards $

Couronne Sud: 269 millions $

Longueuil: 244 millions $

Couronne Nord: 140 millions $

Laval: 12 millions $

Total: 2,74 milliards $

 

Retombées fiscales pour le Québec: 245 millions $

Retombées fiscales pour la Communauté urbaine de Montréal: 63 millions $

 

Cinq principaux secteurs d’investissement

Technologies propres et services environnementaux: 643 millions $

Sciences de la vie et technologies de la santé: 421 millions $

Cybersécurité et services informatiques: 346 millions $

Effets visuels: 266 millions $

Jeux vidéo: 197 millions $

 

Salaire moyen des 5983 emplois créés par les investissements de 2,74 milliards: 97 000$

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