" Oui, le ''pas de profits, pas de bonis'' peut sembler radical, mais ça a le mérite d'être clair ", commente Michel Magnan, professeur à l'École de gestion John-Molson. Exiger un rendement minimal équivalant au coût du capital est, selon lui, justifié dans la mesure où la règle est appliquée à tous les membres de la direction, ce qui semble être le cas chez Canam.
M. Magnan apprécie également la conversion en actions d'une partie des bonis accordés aux dirigeants. " C'est bon pour l'esprit d'équipe. " De façon générale, la gouvernance s'est renforcée au moment de la transition du père au fils à la tête de l'entreprise, observe l'expert.
Comme dans la plupart des organisations, les politiques de rémunération ont évolué au cours des années chez Canam. " Le régime actuel est le fruit de plusieurs années d'expérience à des comités de ressources humaines ; le nôtre, mais aussi celui d'autres entreprises ", dit M. Dutil.
Ces expériences ont mené le conseil d'administration à éliminer complètement les options au milieu des années 2000. Vue la nature cyclique de l'industrie de la construction, les options n'offraient pas la motivation voulue. " Un cadre qui arrivait dans le haut du cycle voyait la valeur de ses options réduite à néant dans le bas du cycle ", explique M. Dutil. À entendre son ton, les investisseurs n'ont pas à s'inquiéter : les options ne sont pas sur le point de réapparaître chez Canam !
Ce n'est pas Yvan Allaire, président du conseil d'administration de l'Institut sur la gouvernance d'organisations privées et publiques, qui s'en plaindra, au contraire : " La rémunération chez Canam est assez raisonnable, et j'aime ça. "