" Les CA devraient faire plus de développement "

Publié le 06/11/2010 à 00:00, mis à jour le 02/12/2010 à 13:42

" Les CA devraient faire plus de développement "

Publié le 06/11/2010 à 00:00, mis à jour le 02/12/2010 à 13:42

Par Marie-Claude Morin

Pierre Lortie, Conseiller principal, affaires, Fraser Miller Casgrain. La réglementation gruge une trop grande partie du temps des administrateurs, déplore l'ancien dirigeant.

Vous dites que l'accent a été trop mis sur le rôle fiduciaire des conseils d'administration au détriment du volet de développement des entreprises. Comment cela se traduit-il concrètement ?

Dans certains conseils, 80 ou 90 % du temps de réunion se passe à " surveiller " l'entreprise. Les dirigeants aimeraient aborder d'autres sujets, mais le nombre d'éléments qui doivent être revus par le conseil est tel que l'agenda est presque plein. Il faut trouver le juste milieu. La dimension fiduciaire est très importante, mais ce n'est pas la seule : l'aspect développement de l'entreprise est extrêmement important. Par ailleurs, est-ce que les exigences de gouvernance conduisent aux résultats visés ? Ce n'est pas clair. Elles sont peut-être intéressantes en théorie, mais la réalité des entreprises varie beaucoup. Imposer des règlements détaillés amène les gens à cocher les cases plutôt qu'à se préoccuper des questions de fond.

Les administrateurs sont-ils en mesure de réellement contribuer au développement de l'entreprise ?

Lorsqu'on les sonde, les administrateurs disent manquer d'information sur l'entreprise, son marché ou ses stratégies. C'est normal qu'il y ait une asymétrie d'information : un administrateur participe aux réunions trimestrielles et se prépare pendant peut-être deux jours, alors que le pdg travaille 12 heures par jour dans l'entreprise. De plus, la réglementation a accru la proportion d'administrateurs indépendants, ce qui n'aide pas à la compréhension. Il faut réussir à communiquer aux administrateurs l'information qui les familiarisera avec l'entreprise, tout en respectant le temps généralement alloué. Ce n'est pas qu'on veuille que les administrateurs soient dans la cuisine et qu'ils gèrent activement l'entreprise, mais ce serait bien qu'ils connaissent la recette.

Les entreprises cotées en Bourse ont-elles réellement un ras-le-bol de la réglementation ?

Les pdg de ces entreprises reconnaissent les bénéfices de la réglementation, par exemple une plus grande discipline, mais ils disent que ça commence à être lourd. Les sociétés qui veulent croître rapidement ont besoin des marchés publics, mais à force d'exiger plein de choses, on finit par rendre la Bourse moins attrayante. Ce n'est certainement pas dans le meilleur intérêt de l'économie, et probablement pas non plus dans celui de la société en général. Il y a un angélisme qui est un peu préoccupant.

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