OVA avale Replay

Publié le 18/10/2023 à 11:04

OVA avale Replay

Publié le 18/10/2023 à 11:04

Par Emmanuel Martinez

Au centre, le fondateur d’OVA Harold Dumur, entouré de Simon Drouin St-Pierre et Vincent Drouin, qui ont crée Replay. (Photo: Ova)

L’entreprise de technologies immersives OVA de Québec met la main sur sa jeune concurrente Replay de Montréal qui avait été fondée en janvier dernier, a appris «Les Affaires».

Il s’agit d’une première acquisition pour la PME qui fêtera son dixième anniversaire en février prochain. Celle qui commercialise des outils pour mettre sur pied des formations, des entrainements et des simulations en ayant recours à la réalité virtuelle, augmentée et mixte voit plusieurs avantages à intégrer la start-up montée par Vincent Drouin et Simon Drouin St-Pierre.

«C’est une entreprise familiale comme nous et sa mission ainsi que sa vision ressemble à la nôtre, explique le fondateur d’OVA, Harold Dumur, en entrevue téléphonique. Simon, qui se joint à notre équipe en tant que conseiller en partenariat stratégique, a déjà connu des succès par le passé et il a beaucoup de contacts. Replay a développé de la propriété intellectuelle et se trouve dans la même verticale d’affaires que nous. Cela nous amènera des ventes supplémentaires. C’était logique de les acquérir.»

Conquérir les consommateurs

La petite équipe de cinq personnes de Replay viendra appuyer celle d’OVA sur StellarX, un logiciel de contenu 3D guidé par de l’intelligence artificielle qui s’adresse avant tout aux consommateurs.

«C’est un peu le PowerPoint de la réalité virtuelle mixte et augmentée. Pas besoin de coder pour créer du contenu 3D. On a eu plus de 50 000 téléchargements partout à travers le monde depuis le lancement cette année sur la plateforme Meta Quest», se réjouit Harold Dumur.

La version de base est gratuite, mais il en coûte 14,99 dollars américains par mois avec 5 gigs de stockage. Une formation disponible pour 99 $US est aussi offerte. Ces revenus récurrents sont intéressants pour OVA qui espère accroitre le créneau de la vente aux consommateurs, elle qui est surtout centrée sur les entreprises depuis sa fondation.

«D’ici trois ans, on voudrait avoir 20% de nos revenus provenant des consommateurs, explique le patron. Donc un 20% récurrent.»

Les yeux vers les États-Unis

OVA a le vent dans les voiles après avoir été sélectionnée dans le Plan de la commercialisation du gouvernement fédéral qui lui ouvre la porte pour de nombreux contrats étatiques.

La PME a notamment décroché un contrat de 2,5 millions de dollars avec la Marine royale canadienne ainsi qu’un autre de 500 000$ avec le ministère fédéral de la Sécurité publique. Et d’autres sont dans son collimateur.

«Cela a été un changement à 180 degrés, note le dirigeant d’OVA. On a vraiment eu un décollage avec les contrats gouvernementaux. On peut mieux évaluer notre croissance et donc prendre un certain risque. On a aussi eu plusieurs ententes avec des entreprises privées comme  ArcerlorMittal et  Groupe Ocean.»

En effet, ses outils permettant de faire des formations virtuelles ou des simulations sont très prisés.

«C’est utile pour des formations lors de situations dangereuses ou pour des endroits difficiles d’accès, soutient Harold Dumur. Avec la Marine, c’était pour apprendre comment mettre une ancre à l’eau. C’est bien moins cher de l’effectuer virtuellement que de faire déplacer des gens et immobiliser un énorme navire pour ça. Pour certaines entreprises, elles ont l’avantage de s’exercer en cas de catastrophe, quelque chose qui est impossible ou très coûteux à pratiquer dans le réel.» 

L’entrepreneur estime maintenant être prêt à faire des affaires au sud de la frontière où d’immenses occasions se présentent.

«On cherche à faire une autre acquisition, confie Harold Dumur. On vise surtout les États-Unis, car le marché gouvernemental est très important pour nous. Pour y arriver, il faut être présent chez nos voisins.»

OVA espère profiter du ralentissement économique, des baisses de valorisation des sociétés et des difficultés de certaines start-ups à se trouver du capital de risque pour acheter sur une petite boite américaine qui deviendrait sa filiale.

«J’ai une rencontre demain avec Investissement Québec pour évaluer nos avenues, affirme le patron. On est sérieux dans nos démarches pour mettre la main d’ici 12 mois sur une firme qui travaille dans l’IA, mais qui n’est pas encore au stade de la commercialisation. Ce serait dans une optique gagnant-gagnant, en allant s’allier avec une start-up qui veut avancer, mais qui manque de fonds. On espère avoir un coup de chance.»

Si tout va bien, Harold Dumur désire réaliser une première ronde de financement en 2026 pour amener sa PME d’une quarantaine d’employés à un autre niveau.

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