Des recettes à succès dans d'autres pays

Offert par Les Affaires


Édition du 15 Octobre 2016

Des recettes à succès dans d'autres pays

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Édition du 15 Octobre 2016

[Photo : 123RF/dolgachov]

L'écosystème entrepreneurial de la Silicon Valley demeure une référence. En 2015, celle-ci se maintenait en tête du Global Startup Ecosystem Ranking publié par la firme Compass. New York, Los Angeles et Boston suivaient derrière. Mais hors des États-Unis, certains autres endroits réussissent à stimuler l'entrepreneuriat. Coup d'oeil sur quelques modèles qui se distinguent.

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Israël : Tel-Aviv valorise l'échec

Israël s'est taillé une réputation internationale en matière de démarrage d'entreprise au cours des dernières années. En novembre prochain, la Ville de Montréal effectuera d'ailleurs une mission économique dans ce pays. Un des objectifs : rencontrer des acteurs de l'écosystème entrepreneurial qui y a été développé.

Selon des chiffres diffusés par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), un des organisateurs de cette mission, le pays possède la plus grande densité de jeunes pousses par personne, avec une par 2 000 habitants. Plus précisément, Tel-Aviv constituait la ville à l'extérieur des États-Unis la plus haute dans le palmarès du Global Startup Ecosystem Ranking de 2015, en se hissant au cinquième rang. Un rapport de 2015 du Centre for Digital Entrepreneurship + Economic Performance y a dénombré 1 200 entreprises de haute technologie. Selon la CCMM, on y trouve une cinquantaine d'accélérateurs et d'incubateurs. De plus, à la fin du troisième trimestre de 2015, les jeunes entreprises israéliennes avaient levé 3,2 milliards de dollars américains en financement.

Luis Felipe Cisneros Martinez, directeur de l'Institut d'entrepreneuriat Banque Nationale - HEC Montréal, a visité à plusieurs reprises ce pays. Selon lui, l'un des secrets de cette réussite réside dans la valorisation de l'échec chez les acteurs de l'écosystème, qu'il s'agisse des investisseurs, des banquiers, des incubateurs et des accélérateurs. S'il remarque qu'au Québec des entrepreneurs commencent à parler de leurs échecs lors d'événements, il observe que le sujet reste tabou auprès des bailleurs de fonds et des investisseurs en capital de risque. À Tel-Aviv, il a constaté au contraire que l'échec constituait parfois un critère de sélection.

«J'ai été dans des accélérateurs de haut niveau et je leur ai demandé quels étaient leurs critères pour accepter des projets : les entrepreneurs doivent montrer qu'ils sont passés par au moins deux échecs et expliquer ce qu'ils en ont appris, raconte-t-il. Même à l'université, ils préparent des pitchs [argumentaires] sur cette question.» M. Cisneros souligne la complicité entre les gouvernements, les entreprises et les universités, qui ont su bien coordonner leurs efforts en se concentrant sur quelques secteurs clés d'activité, comme la sécurité et les technologies propres.

Grande-Bretagne : Londres attire les gros acteurs pour aider les petits

Aux lendemains de la crise financière, la Grande-Bretagne a décidé de stimuler l'écosystème entrepreneurial de Londres pour éviter qu'elle ne soit trop dépendante économiquement de son secteur financier. L'ancien premier ministre David Cameron a lancé en 2010 l'organisme Tech City UK pour faire la promotion de la ville, en vue de favoriser l'émergence d'entreprises technologiques et numériques dans le quartier de Shoreditch, dans l'est de Londres.

«Ils ont intéressé de grands joueurs de l'innovation - comme Google et Microsoft - à financer des lieux qui sont des incubateurs ou des maisons d'innovation ouverte, où les gens iraient tester leurs idées avec d'autres, indique Michel Leblanc, président et chef de la direction de la CCMM. Il soulève le fait que les sommes investies par les gouvernements ont été minimes, mais qu'elles ont créé «un énorme effet de levier avec les partenaires privés».

Résultat : «une concentration, dans un quartier, d'innovateurs et de jeunes entrepreneurs, qui vont se rencontrer». Il précise avoir constaté qu'on a apporté un soin au design des nouveaux bâtiments et au renouvellement des devantures de ceux existants. Lors d'une visite en 2012, M. Leblanc avait déjà observé une transformation. «On sait qu'on est dans un quartier innovant, car l'innovation est aussi dans le design et les lieux physiques, dit-il. Je pense que ça peut être inspirant, pas juste pour l'innovation, mais pour l'entrepreneuriat dans le domaine de l'innovation.»

La démarche semble avoir porté ses fruits. La métropole britannique s'est hissée au sixième rang du Global Startup Ecosystem Ranking en 2015. L'organisme Tech City UK a élargi son mandat et soutient aujourd'hui les démarches des jeunes pousses du secteur dans la région métropolitaine, tandis qu'un organisme frère, Tech North, a été mis sur pied pour favoriser une émulation similaire dans les environs de Manchester. Les technologies numériques représentent aujourd'hui 328 000 emplois à Londres et 1,5 million de dollars en Grande-Bretagne. Le chiffre d'affaires dans ce secteur a augmenté de 101 % entre 2010 et 2014 dans la métropole britannique.

Australie : Sydney consolide ses incubateurs

Une activité entrepreneuriale émerge à Sydney et à Melbourne, en Australie. Ces deux métropoles seraient aujourd'hui la terre d'accueil de plus de 1 500 jeunes pousses et d'un réseau de plus d'une centaine d'accélérateurs et d'incubateurs soutenant les entreprises en démarrage, selon le rapport de 2015 du Centre for Digital Entrepreneurship + Economic Performance. Sydney a par contre baissé dans le Global Startup Ecosystem Ranking de la même année, pour se retrouver au 16e rang. La presse australienne rapportait dans les dernières semaines que le gouvernement du pays annonçait un nouvel investissement d'environ 23 M$ dans un programme de soutien aux incubateurs de start-up.

Luis Felipe Cisneros Martinez attire néanmoins l'attention sur une initiative en particulier, qu'il juge inspirante : l'incubateur ATP Innovations, qui a notamment obtenu le titre d'incubateur de l'année en 2014, remis par l'International Business Innovation Association. Quatre établissements d'enseignement supérieur de Sydney, soit la University of New South Wales, l'Australian National University, la University of Technology Sydney et la University of Sydney, se sont regroupés pour créer cet établissement et cet accompagnement destiné aux entreprises technologiques en démarrage issues de tous les secteurs industriels confondus.

M. Cisneros Martinez trouve intéressant que, plutôt que de se concurrencer dans l'expertise offerte, comme dans la recherche de fonds auprès de partenaires, les établissements d'enseignement supérieur ont plutôt décidé de travailler ensemble. «La vision qu'ils ont eue, c'est que le concurrent ne doit pas être l'université d'en face, mais l'autre écosystème entrepreneurial, remarque-t-il. On ne va donc pas entrer en compétition entre nous, mais avec la Silicon Valley ou Shanghai.»

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