Leader dotée d'une personnalité plutôt réservée, Lena Swennen s'est toujours considérée comme une personne assez timide. «Je n'aime pas être à l'avant-plan. Je n'ai jamais couru après la visibilité ni les honneurs. En revanche, je déteste les stéréotypes, les préjugés. Alors, si mon parcours peut inspirer d'autres femmes et les aider à éliminer les faux mythes sur les secteurs d'emplois dits féminins ou masculins, je veux bien, cette fois-ci, faire une exception», avoue l'entrepreneure qui a accepté de rencontrer Les Affaires dans son usine du boulevard Industriel, à Sherbrooke.
L'entrepreneure a-t-elle justement déjà senti des barrières au sein du secteur industriel en raison de sa condition féminine ? Quels sont ses conseils à cet égard ? «En général, ce ne sont pas les hommes qui nous mettent des obstacles. Ce sont nous, les femmes, qui les créons nous-mêmes», déclare-t-elle. La femme d'affaires se souvient néanmoins d'avoir vécu deux situations en 20 ans dans lesquelles ses interlocuteurs ont ressenti un malaise face à sa personne. Quels étaient les motifs de ces messieurs ? Leur religion ? Un blocage de génération ? Elle l'ignore. «Mais j'en ai déduit qu'en affaires il y a des personnes, peu importe le sexe, avec qui on ne peut tout simplement pas travailler», indique Mme Swennen.
Son prochain défi ? Gérer la croissance de l'entreprise. Depuis 2011, le nombre d'employés de Composites BHS est passé de 35 à plus de 60. La création de deux services, ingénierie et développement des affaires, a donné de nouvelles ailes à l'entreprise sherbrookoise. Une croissance dont elle refuse toutefois d'accorder le crédit à la conjoncture économique. Lena Swennen préfère associer le récent succès au contexte familial actuel. «Jacques et moi avons fait évoluer l'entreprise au même rythme que notre famille. On a toujours voulu garder un bel équilibre entre les enfants et le travail. On s'est partagé les tâches à la maison tout comme au boulot. Aujourd'hui, les enfants sont dans la jeune vingtaine, on a donc plus de temps pour développer de nouvelles avenues», explique l'entrepreneure dans la cinquantaine.
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