Les batteries de stockage, un secteur d’avenir

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Septembre 2021

Les batteries de stockage, un secteur d’avenir

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Édition du 22 Septembre 2021

Hydro-Québec installera notamment un « système Evlo » de 4 mégawattheures à sa nouvelle centrale solaire de La Prairie. (Photo: courtoisie)

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE. Le développement des batteries de stockage, essentielles pour emmagasiner l’énergie provenant de sources solaire et éolienne, va bon train au Québec. Le besoin est nouveau dans la province, mais Hydro-Québec s’attend à ce que le marché du stockage « explose » un peu partout dans le monde. 

Après 40 ans de R-D, la société d’État a lancé, il y a moins d’un an, sa nouvelle filiale, Evlo. Celle-ci conçoit, vend et exploite des systèmes de stockage d’énergie. Hydro-Québec compte utiliser de plus en plus cette technologie sur son territoire. Elle installera notamment un « système Evlo » de 4 mégawattheures (MWh) à sa nouvelle centrale solaire de La Prairie.

« Les énergies renouvelables variables et intermittentes, comme le solaire ou l’éolien, ne vont pas nécessairement produire l’électricité au moment où nous en avons besoin. Il faut agencer la production et la consommation », explique Jonathan Côté, porte-parole d’Hydro-Québec.

Un nuage suffit effectivement pour perturber la production de la centrale et la faire chuter en une fraction de seconde. « Peut-être de moitié, parfois même plus, précise-t-il. Cela peut causer des perturbations très importantes sur le réseau, qui pourraient endommager des équipements ou causer des pannes. »

D’où l’importance d’avoir accès à un dispositif de stockage, qui agit comme tampon. Dans le cas d’une batterie, elle est d’abord rechargée par la centrale, avant d’injecter le courant sur le réseau de façon constante, donc sans intermittence causée par des perturbations. La batterie s’ajuste en temps réel à ce que l’installation électrique produit, et les systèmes de stockage conçus par Hydro-Québec fonctionnent avec un logiciel qui ajuste la production en fonction des besoins. 

Au Québec, ce sont les nombreux réservoirs d’eau qui permettent de faire face aux fluctuations dans la production d’énergie éolienne. D’autres pays qui n’ont pas développé l’hydroélectricité doivent actuellement se tourner vers des centrales au gaz ou au charbon pour équilibrer leur production électrique. « Maintenant, il est possible de le faire grâce aux batteries » et donc de manière plus verte, fait remarquer Jonathan Côté.

C’est pour cette raison qu’Hydro-Québec a mis sur pied Evlo. « Différentes analyses ont montré que, dans les prochaines années, le marché du stockage va exploser, souligne-t-il. On le voit déjà. Partout dans le monde, des batteries géantes représentant des centaines et des centaines de mégawatts sont construites. »

 

Regard tourné vers l’international

Un projet de système de stockage d’énergie de 9 MWh, nommé Tonnerre, est présentement en construction en France. Il s’agit du premier gros contrat à l’international de la société d’État québécoise. Evlo a signé un protocole d’entente en ce sens avec Innergex énergie renouvelable, une entreprise longueuilloise qui exploite des centrales hydroélectriques, des parcs éoliens et des parcs solaires. 

Innergex et Hydro-Québec pourraient s’allier pour d’autres projets semblables. « Nous travaillons avec eux pour essayer de trouver d’autres endroits aux États-Unis pour installer la batterie », affirme Michel Letellier, président et chef de la direction d’Innergex. 

« Je pense que dans un avenir assez rapproché, le prix, la technologie et la composition chimique des batteries vont grandement s’améliorer », ajoute-t-il. Selon lui, le Québec représente un marché où il y a moins de possibilités, à cause des «batteries semi naturelles» que sont ses grands réservoirs d’eau. Ces derniers assurent un approvisionnement constant et fiable en hydroélectricité, contrairement à l’éolien ou au solaire. « Ce qu’Hydro-Québec pourrait faire à moyen terme, c’est augmenter la capacité instantanée de ses centrales », estime-t-il.

Michel Letellier pense que la meilleure stratégie est d’utiliser de l’énergie l’éolienne, moins chère que l’hydroélectricité. La capacité de production d’énergie de la province est suffisante pour l’instant, mais des batteries de stockage à échelle industrielle pourraient être utiles à des endroits ou à des moments très précis. « Au Québec, les batteries vont avoir de l’avenir, mais surtout pour régler des problèmes ponctuels liés à la capacité des endroits un peu plus chauds », analyse-t-il. 

Le président d’Innergex pense par exemple à des secteurs au centre-ville de Montréal où des tours de bureau ou de condos pourraient être construites, ce qui augmenterait la densité. « Ces endroits pourraient avoir besoin de batteries pour gérer les périodes de pointe, c’est-à-dire quand les gens utilisent soudainement plus d’électricité », illustre-t-il.

Hydro-Québec a quant à lui décidé d’utiliser le système de stockage Evlo pour fournir en électricité le village de Parent, en Haute-Mauricie, lors de travaux sur une ligne de transport, qui s’échelonneront sur plusieurs années. « Tous les jours, nous allons recharger la batterie, et lorsqu’elle sera pleine, nous allons pouvoir débrancher la ligne, effectuer les travaux, puis la rebrancher lorsque la batterie sera vide », explique Jonathan Côté. Cela évitera d’avoir recours à une génératrice au gaz, plus polluante, ou de bâtir une ligne de contournement.

Le porte-parole de la société d’État affirme qu’il y aura de plus en plus de projets impliquant du stockage d’énergie au Québec. Il y aura également des contrats annoncés « dans les prochains mois » à l’extérieur de la province.

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