Braquer des projecteurs moins énergivores sur les étoiles du sport

Offert par Les Affaires

Publié le 20/01/2017 à 09:52

Braquer des projecteurs moins énergivores sur les étoiles du sport

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[Photo: 123rf]

Le match des étoiles de la Ligue nationale de hockey (LNH), qui se déroulera le 29 janvier prochain au Staples Center de Los Angeles, sera éclairé par des luminaires aux diodes électroluminescentes (DEL) conçus à Laval par la PME Lidlum. Cette technologie a d’abord été installée en 2012 au Centre Bell, qui a ainsi diminué de 65% sa consommation d’électricité destinée à mettre en lumière le jeu des Canadiens de Montréal.

En 2014, l’amphithéâtre californien s’est doté à son tour des luminaires créés par l’entreprise québécoise à travers un projet de Solotech. La patinoire des Kings est ainsi devenue la deuxième de la LNH à utiliser des lumières aux DEL pour cet éclairage nécessaire à la télédiffusion. Le Staples Center estime à 280 000 $ les économies annuelles générées grâce à cette technologie, selon ce qui est écrit dans le site web de l’amphithéâtre, qui accueille aussi les matchs à domicile des Clippers et des Lakers dans la National Basketball Association (NBA).

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Partenariat avec le Centre Bell

Lidlum a d’abord développé ce luminaire pour répondre aux besoins du Centre Bell, dont les appareils aux halogénures métalliques se rapprochaient de leur fin de vie utile au tournant de la décennie 2010.

En plus de rechercher un éclairage moins coûteux en frais de fonctionnement et d’entretien, l’amphithéâtre montréalais voulait s’ajuster aux nouvelles normes télévisuelles imposées par l’apparition de la haute définition. Les lumières devaient pouvoir être rallumées rapidement en cas de pannes momentanées, alors que les lampes en place devaient se refroidir une dizaine de minutes avant de fonctionner à nouveau. De plus, le Centre Bell souhaitait se débarrasser du clignotement perceptible lors de la télédiffusion de reprises en super ralenti. Le Groupe CH s’est tourné vers les lumières aux DEL. Il a entrepris des démarches pour développer une technologie sur mesure, mais a été freiné par certains défis techniques, dont celui de l’évacuation de chaleur. Les rares produits aux DEL sur le marché capable d’atteindre la puissance lumineuse recherchée étaient refroidis à l’eau, une solution impossible à transposer dans un aréna.

En 2011, le Groupe CH a fait appel à l’expertise de Jean-Louis Legault. Ce dernier avait travaillé sur l’affichage dynamique aux DEL des écrans haute définition du Centre Bell, alors qu’il dirigeait Daktronics Canada. Il était désormais président de la jeune entreprise lavalloise Led Innovation Design, fondée en 2009 et rebaptisée Lidlum en 2014. La PME se concentrait jusqu’ici dans l’éclairage de grands stationnements, d’édifices commerciaux et de serres. Elle prévoyait déjà se lancer dans les établissements sportifs, mais l’appel du Centre Bell a accéléré leur recherche et développement pour ce secteur.

Pour minimiser le plus possible les coûts d’entretiens, la PME écartait l’utilisation de ventilateurs. « Dans l’industrie, à ce moment-là, il n’y avait presque personne qui développait des produits aussi performant et puissant avec un refroidissement passif », se rappelle Jean-Louis Legault. Après plusieurs simulations et essais, la PME a finalement mis au point un dissipateur de chaleur en aluminium adéquat, combiné avec un contrôle plus efficace du courant dans les circuits électriques. Grâce à cette innovation, ses luminaires aux DEL émettaient une puissance lumineuse équivalente aux appareils aux halogénures métalliques à l’aide de 700 watts plutôt que 1650.

En 2012, un projet de 700 000$ a permis de remplacer les 104 appareils en place par 140 luminaires aux DEL. L’investissement a été amorti par à une subvention de 110 000$ fournie par Hydro-Québec. Le Centre Bell est passé d’une consommation annuelle de près de 1 373 000 kilowattheures à 478 000 kilowattheures pour cet éclairage et a ainsi dégagé des économies annuelles de 147 600$.

Des économies à court et à long terme

À long terme, ces lumières entraînent une diminution du coût d’entretien : leur durée de vie est évaluée à 54 000 heures, alors que les lampes aux halogénures métalliques, dans les conditions idéales, survivaient 3 000 heures. « Rarement on se rendait jusque-là, précise Patrick Auger, directeur exécutif, service au bâtiment pour le Groupe CH. Toutes les années, je changeais les lampes, sans compter que les mécanismes et les condensateurs brisaient régulièrement ». Ce renouvellement représentait environ 30 000$ en matériel, qu’il n’a plus à dépenser sur l’éclairage actuel. « Cela fait trois ans que je n’ai fait aucune réparation ni changement ».

Pour le Staples Center de Los Angeles, Lidlum a amélioré sa technologie afin d’atteindre une puissance lumineuse de 70 000 lumens, soit le double de celle des luminaires du Centre Bell. Selon M. Legault, le contrat californien a été remporté grâce à la possibilité, offerte par son produit, de varier la température de couleur entre 5600 kelvins - idéale pour la télédiffusion du hockey - et 4000 kelvins - appropriée pour celle du basketball. Le domaine sportif représente désormais environ le tiers des activités de la PME. Elle été mise à contribution dans les projets du complexe Tennis 13 et de la Place Bell, tous les deux à Laval. L’entreprise d’une dizaine d’employés est déjà certaine d’atteindre plus que le double de son chiffre d’affaires dans la prochaine année en raison d’un carnet de commandes au-dessus de 2 millions $.

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