L’aéroport de Hong Kong se bat contre les déchets

Publié le 27/10/2017 à 05:00

L’aéroport de Hong Kong se bat contre les déchets

Publié le 27/10/2017 à 05:00

 

L’une des villes les plus prospères au monde, Hong Kong, a aussi la réputation d’être la plus gaspilleuse, avec des volumes énormes de déchets et des décharges presque saturées.
Par Jonathan Chong 
Le secteur du transport aérien est en grande partie responsable du problème. L’aéroport de Hong Kong est l’un des plus fréquentés de la planète, avec une moyenne quotidienne de 200 000 passagers et jusqu’à 1 115 vols lors du nouvel an chinois. L’Association internationale  du transport aérien (IATA) estime que les passagers aériens ont généré 5,2 millions de tonnes de déchets dans le monde en 2016, la plupart ont été incinérés ou entassés dans des décharges. Un chiffre qui devrait doubler ces 15 prochaines années.
 
Aujourd’hui, l’Autorité aéroportuaire Hong Kong (AAHK) s’est fixée pour mission de rendre l’aéroport international de Hong Kong le plus vert au monde. 
 
En 2013, le gouvernement hongkongais a établi un plan de gestion des déchets s’étendant jusqu’en 2022. Dans la foulée, l’AAHK a commandé une étude sur ses propres pratiques de gestion des déchets et défini une stratégie de long terme. Elle s’est fixé pour objectif de réduire, réutiliser ou recycler 50 % des déchets générés dans l’aéroport, des pneus à l’huile de cuisson, d’ici à 2021.
 
L’AAHK a découvert que la majorité des déchets venaient des cabines des avions (plateaux repas à moitié entamés, toilettes), puis des services de restauration de l’aéroport, et enfin des poubelles et bacs de tri sélectif. Les trois cumulés représentent plus de 80 % des déchets récupérés à l’aéroport international de Hong Kong.
 
L’étude a permis d’identifier trois domaines où agir ainsi que des mesures à mettre en œuvre d’ici à 2021 : tout d’abord, la production de déchets doit être réduite à la source ; la gestion des sous-traitants de propreté doit ensuite être optimisée afin de renforcer la collecte et le tri de ce qui peut être recyclé ; enfin, des programmes d’information auprès des clients, restaurateurs, distributeurs et prestataires doivent faire changer l’état d’esprit vis-à-vis de la réduction et du tri des déchets. Une campagne de sensibilisation du public a été développée pour promouvoir les efforts de l’AAHK en la matière.
 
« L’autorité aéroportuaire récupère et recycle les déchets alimentaires depuis 2003 », déclare Mike Kilburn, directeur général intérimaire du développement durable de l’AAHK. « En 2011, le périmètre a été étendu pour inclure 17 partenaires commerciaux, dont des hôtels, des traiteurs de lignes aériennes, et 29 espaces de restauration ou lounges dans les terminaux ».
 
Les résultats sont impressionnants : en 2016/17, 2 130 tonnes de déchets alimentaires ont été transformés en farines de poisson, et 24 autres tonnes en compost pour nourrir les espaces fleuris de l’aéroport. Le programme de sensibilisation de l’AAHK prévoit également de donner à l’initiative Food Angel de la Bo Charity Foundation des colis de nourriture propre à la consommation.
 
L’AAHK a également examiné les berlines et bus aéroportuaires et prévu de remplacer progressivement la totalité de sa flotte par des véhicules électriques ou hybrides à faible consommation de carburant. Aujourd’hui, 84 % des voitures sur les pistes sont électriques, et elles le seront toutes d’ici à fin 2027, souligne Mike Kilburn.
 
Aux côtés des énormes avancées pour devenir un aéroport parmi les plus “verts”, l’AAHK a connu quelques revers. Selon le Hong Kong Airport Sustainability Report 2015/16, le taux de recyclage a chuté de 12,2 % en 2014/15 à 7,5 % en 2015/16. Un recul peut-être dû à la moindre valeur des déchets recyclés sur le marché, ou à des procédures partiellement exécutées par les employés et clients de l’aéroport.
 
En mars 2017, le gouvernement de Hong Kong a annoncé le lancement d’un système de taxation des déchets municipaux solides dès la deuxième moitié de 2019. Les détails de sa mise en œuvre seront finalisés après avoir recueilli les avis des industries et parties civiles concernées.
 
Le système de taxation aura un fort impact sur l’activité économique. L’AAHK conduit donc un pilote pour identifier d’autres opportunités d’améliorer le recyclage dans l’aéroport. « L’autorité doit déterminer la manière la plus rentable et efficace de déployer un tel système », ajoute Kilburn.
 
Il y a comme un air de changement à Hong Kong, et l’aéroport international de Hong Kong est clairement aux commandes.  

 

ÉCONOMIE CIRCULAIRE - L’une des villes les plus prospères au monde, Hong Kong, a aussi la réputation d’être la plus gaspilleuse, avec des volumes énormes de déchets et des décharges presque saturées.

Par Jonathan Chong 

Le secteur du transport aérien est en grande partie responsable du problème. L’aéroport de Hong Kong est l’un des plus fréquentés de la planète, avec une moyenne quotidienne de 200 000 passagers et jusqu’à 1 115 vols lors du nouvel an chinois. L’Association internationale  du transport aérien (IATA) estime que les passagers aériens ont généré 5,2 millions de tonnes de déchets dans le monde en 2016, la plupart ont été incinérés ou entassés dans des décharges. Un chiffre qui devrait doubler ces 15 prochaines années.

Aujourd’hui, l’Autorité aéroportuaire Hong Kong (AAHK) s’est fixée pour mission de rendre l’aéroport international de Hong Kong le plus vert au monde. 

En 2013, le gouvernement hongkongais a établi un plan de gestion des déchets s’étendant jusqu’en 2022. Dans la foulée, l’AAHK a commandé une étude sur ses propres pratiques de gestion des déchets et défini une stratégie de long terme. Elle s’est fixé pour objectif de réduire, réutiliser ou recycler 50 % des déchets générés dans l’aéroport, des pneus à l’huile de cuisson, d’ici à 2021.

L’AAHK a découvert que la majorité des déchets venaient des cabines des avions (plateaux repas à moitié entamés, toilettes), puis des services de restauration de l’aéroport, et enfin des poubelles et bacs de tri sélectif. Les trois cumulés représentent plus de 80 % des déchets récupérés à l’aéroport international de Hong Kong.

L’étude a permis d’identifier trois domaines où agir ainsi que des mesures à mettre en œuvre d’ici à 2021 : tout d’abord, la production de déchets doit être réduite à la source ; la gestion des sous-traitants de propreté doit ensuite être optimisée afin de renforcer la collecte et le tri de ce qui peut être recyclé ; enfin, des programmes d’information auprès des clients, restaurateurs, distributeurs et prestataires doivent faire changer l’état d’esprit vis-à-vis de la réduction et du tri des déchets. Une campagne de sensibilisation du public a été développée pour promouvoir les efforts de l’AAHK en la matière.

« L’autorité aéroportuaire récupère et recycle les déchets alimentaires depuis 2003 », déclare Mike Kilburn, directeur général intérimaire du développement durable de l’AAHK. « En 2011, le périmètre a été étendu pour inclure 17 partenaires commerciaux, dont des hôtels, des traiteurs de lignes aériennes, et 29 espaces de restauration ou lounges dans les terminaux ».

Les résultats sont impressionnants : en 2016/17, 2 130 tonnes de déchets alimentaires ont été transformés en farines de poisson, et 24 autres tonnes en compost pour nourrir les espaces fleuris de l’aéroport. Le programme de sensibilisation de l’AAHK prévoit également de donner à l’initiative Food Angel de la Bo Charity Foundation des colis de nourriture propre à la consommation.

L’AAHK a également examiné les berlines et bus aéroportuaires et prévu de remplacer progressivement la totalité de sa flotte par des véhicules électriques ou hybrides à faible consommation de carburant. Aujourd’hui, 84 % des voitures sur les pistes sont électriques, et elles le seront toutes d’ici à fin 2027, souligne Mike Kilburn.

Aux côtés des énormes avancées pour devenir un aéroport parmi les plus “verts”, l’AAHK a connu quelques revers. Selon le Hong Kong Airport Sustainability Report 2015/16, le taux de recyclage a chuté de 12,2 % en 2014/15 à 7,5 % en 2015/16. Un recul peut-être dû à la moindre valeur des déchets recyclés sur le marché, ou à des procédures partiellement exécutées par les employés et clients de l’aéroport.

En mars 2017, le gouvernement de Hong Kong a annoncé le lancement d’un système de taxation des déchets municipaux solides dès la deuxième moitié de 2019. Les détails de sa mise en œuvre seront finalisés après avoir recueilli les avis des industries et parties civiles concernées.

Le système de taxation aura un fort impact sur l’activité économique. L’AAHK conduit donc un pilote pour identifier d’autres opportunités d’améliorer le recyclage dans l’aéroport. « L’autorité doit déterminer la manière la plus rentable et efficace de déployer un tel système », ajoute Kilburn.

Il y a comme un air de changement à Hong Kong, et l’aéroport international de Hong Kong est clairement aux commandes.  

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