Innover avec les rebuts des autres

Publié le 27/10/2012 à 00:00, mis à jour le 25/10/2012 à 15:32

Innover avec les rebuts des autres

Publié le 27/10/2012 à 00:00, mis à jour le 25/10/2012 à 15:32

À Gaspé, des chercheurs du centre Merinov testent des appâts pour la pêche au homard fabriqués à partir de résidus de gypse et de poissons. Devant la diminution des appâts naturels, le centre s'est associé au Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI), au Cégep de la Gaspésie et des Îles, et à l'Association des pêcheurs propriétaires des Îles-de-la-Madeleine pour lancer, en 2009, ce programme de recherche. Et les résultats sont prometteurs.

«C'est le principe de l'écologie industrielle. Au lieu d'utiliser des matières premières, on favorise le recours aux matières secondaires, soit les matières résiduelles, afin de réduire la pression de l'industrie sur l'environnement», dit Hélène Gignac, directrice générale du CTTEI.

Pour limiter les effets de leurs activités, certaines entreprises mettent en place de véritables symbioses industrielles. Elles partagent des services (eau, déchets, etc.) ou s'échangent des matières, par exemple leurs résidus (vapeurs, boues). Les coproduits de l'une deviennent ainsi la matière première de l'autre.

Cette manière de faire, encore embryonnaire au Québec, gagne des adeptes. Certains réseaux fonctionnent déjà, principalement dans le secteur de la métallurgie. «On revalorise ainsi 90 % des résidus métallurgiques de la Montérégie», constate Hélène Gignac. ArcelorMittal, par exemple, utilise, comme matière première, de la ferraille fournie par un recycleur.

À Montréal-Est, bastion québécois de la pétrochimie, de telles synergies sont déjà bien rodées. Suncor fournit ainsi à ParaChem des gaz que celle-ci brûle dans ses chaudières. Les résidus de la première sont devenus une source d'énergie alternative pour la deuxième. Autre exemple : Chemtrade récupère le soufre généré par la raffinerie pour fabriquer un produit utilisé dans les engrais chimiques.

Projets en cours

Le CTTEI, associé au Cégep de Sorel-Tracy, région reconnue Technopole en écologie industrielle en juin 2012, aide plusieurs entreprises à appliquer ces principes.

Dans le parc industriel de Bécancour, 12 entreprises ont ainsi formé 39 synergies pour utiliser 134 matières différentes, en majorité des huiles et graisses, plastiques et caoutchoucs, métaux et boues de métal. La valeur de cette opération est estimée à 1,6 million de dollars par an, permettant un gain minimum de 2000 tonnes d'équivalent de Co2 par an.

Dans Lanaudière, 158 entreprises participent à un projet similaire. Au total, 300 synergies possibles ont été identifiées. Un exemple : de la poudre de peinture associée à du verre permet de fabriquer des comptoirs et du même coup d'économiser 12 000 $ par an en coûts d'enfouissement pour les trois entreprises engagées dans le processus.

«Le partage des ressources permet d'éviter l'achat de matières premières et les frais liés à l'enfouissement. Les coûts, notamment de transport, sont réduits ainsi que les émissions de GES», souligne Hélène Lauzon, présidente du Conseil patronal de l'environnement du Québec.

Le plus difficile reste toutefois de convaincre les entrepreneurs de changer de modèle. Le Conseil mène actuellement une tournée des régions industrielles afin de sensibiliser les PME. Les entreprises sont notamment incitées à inscrire leurs volumes de matières résiduelles à la Bourse des résidus industriels du Québec. Environ 200 entreprises ont déjà contribué au fichier.

Le CPEQ lance par ailleurs un projet-pilote dans les MRC de Brome-Missisquoi et de La Haute-Yamaska. Les entreprises intéressées verront leur processus de production et leur empreinte environnementale analysés afin de déterminer les maillages possibles. Le démarrage du projet est prévu en 2013.

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