Affronter les incertitudes commerciales mondiales

Offert par Les Affaires


Édition du 22 Septembre 2018

Affronter les incertitudes commerciales mondiales

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Édition du 22 Septembre 2018

Les décisions du président américain ­Donald ­Trump ont des impacts directs sur les entreprises canadiennes. L’incertitude liée à la renégociation de l’ALÉNA amène certaines d’entre elles à retarder leurs investissements. [Photo : 123RF]

Les entreprises québécoises sont soumises aux incertitudes géopolitiques et aux tensions commerciales mondiales. Parfois elles en profitent... d'autres fois, elles en paient le prix.

Au cours des dernières années, certaines ont profité du Brexit ou de la signature de l'Accord économique et commercial global (AECG) avec l'Union européenne en octobre 2016 pour procéder à des acquisitions, signer des partenariats ou entrer dans de nouveaux marchés.

La laiterie Chalifoux, par exemple, a récemment ouvert son capital à Alsace Lait, une laiterie française, dans la foulée de la signature de l'AECG. Après le Brexit, SNC-Lavalin a mis la main sur la firme britannique WS Atkins, et Uni-Select Canada a acquis The Parts Alliance.

Plus inquiétantes, la guerre des tarifs menée par les États-Unis et les difficiles renégociations de l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) tiennent les dirigeants d'entreprises canadiens en alerte... tout comme leurs avocats.

À la fin des années 1980, Richard G. Dearden, associé de Gowling WLG, agissait comme consultant auprès du gouvernement mexicain dans le cadre des négociations au sujet de l'ALÉNA. Il se désole de voir les Américains remettre cet accord en question et surtout de les voir mener une guerre commerciale qui affecte les entreprises canadiennes.

«Le système multilatéral de commerce mondial est menacé par l'administration Trump, croit l'avocat. Trump ne joue pas selon les règles de ce système. Il pose n'importe quel geste qui, selon lui, favorisera les États-Unis, mais le résultat ne sera pas de redonner sa grandeur à ce pays, mais de l'isoler.»

Le dédain de Donald Trump pour les accords multilatéraux et sa préférence pour les ententes bilatérales s'est manifesté dans les négociations au sujet de l'ALÉNA. Le président américain a d'abord conclut un accord avec le Mexique, avant de se retourner vers le Canada. Bien sûr, il souhaite obtenir du Canada les mêmes concessions que celles accordées par le Mexique, dont l'abandon du chapitre 19 sur le règlement des différends.

Les décisions de Donald Trump ont des impacts directs sur les entreprises canadiennes. «L'incertitude fait mal, confie Me Dearden. Certaines entreprises retardent leurs investissements au Canada, en attendant de voir comment se régleront les négociations au sujet de l'ALÉNA, si les tarifs sur l'acier et l'aluminium sont maintenus et si des tarifs sont imposés dans le domaine de l'automobile.»

La situation est d'autant plus complexe que le Canada riposte aux attaques de Trump, en imposant des surtaxes sur l'acier, l'aluminium et d'autres produits qu'importent des entreprises canadiennes. Me Dearden est témoin des efforts de certains clients du cabinet pour troquer leurs sources d'approvisionnement américaines pour des sources européennes. Cela provoque souvent des retards de plusieurs mois, pendant lesquelles les entreprises sont affectées financièrement. Les coûts de transport peuvent augmenter. Par ailleurs, certaines entreprises ont des ententes contractuelles les obligeant à acheter aux États-Unis.

Un contexte qui, selon Me Dearden, amène les avocats à «examiner toutes les avenues s'offrant à leurs clients, comme la possibilité d'éviter les surtaxes à l'importation».

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