Des milieux de travail aux couleurs de l'arc-en-ciel

Offert par Les Affaires


Édition du 29 Septembre 2018

Des milieux de travail aux couleurs de l'arc-en-ciel

Offert par Les Affaires


Édition du 29 Septembre 2018

[Photo: 123RF]

« Longtemps on a entendu dire que les domaines de la construction et du génie étaient des mondes fermés. Mais nous, on s’affiche, on les porte les couleurs ! », affirme Constantino Soulière, directeur solutions d’affaires, technologies de l’information de la firme Axor experts-conseils.

Précurseur en matière de diversité, elle a été la première du domaine de l’ingénierie et de la construction à afficher son ouverture à la diversité sexuelle et à s’impliquer dans la Chambre de commerce LGBT (lesbiennes, gais, bisexuels et transgenres) du Québec. 

Pour M. Soulière qui a suggéré l’idée de devenir membre de la Chambre, il y a quatre ans, c’est une façon d’élargir le réseau de la firme, mais surtout de mettre de l’avant « cette entreprise où il fait bon vivre », explique-t-il. 

Climat d'ouverture

« Non, nous n’avons pas de politique d’inclusion comme telle, mais tout le monde de la haute direction jusqu’aux employés s’implique », poursuit-il. Une ouverture qui permet de démystifier plusieurs sujets, comme l’homoparentalité ou l’homophobie. Et l’entreprise ne craint pas de s’afficher, en participant à différentes activités.

« C’est sûr qu’au début, la plupart des gens ne savaient pas ce que signifiait l’acronyme LGBT, mais il y a toujours eu un climat d’ouverture très favorable. » Ainsi, de grandes pancartes s’affichent pour dénoncer l’homophobie et des discussions, formelles ou pas, pour briser les préjugés sont au menu.

Un exemple à suivre puisque, chaque fois qu’une entreprise montre ses couleurs, elle a le pouvoir d’influencer ses concurrentes, estime Steve Foster, président de la Chambre de commerce LGBT du Québec. D’ailleurs, l’Association des firmes de génie-conseil a emboîté le pas, fin 2017 pour contrer la discrimination.

Ce fut également le cas, il y a dix ou quinze ans, avec les banques. Depuis ce temps, si le chemin parcouru est difficile à évaluer, plusieurs grandes entreprises ont mis sur pied des comités LGBT, en plus d’avoir ajouté des politiques explicites concernant la diversité et l’inclusion. « Toutefois, il reste beaucoup de travail à faire dans les PME par exemple », explique le président. 

Mais pour Steve Foster, la tendance est irréversible. « Dans un contexte de pénurie de la main-d’œuvre, il faut que l’environnement de travail permette aux employés de se développer. Si tu te trouves dans un climat non inclusif, tu ne resteras pas là longtemps. » Ainsi, toutes les mesures d’inclusion offrent une excellente solution pour attirer, retenir et stimuler l’engagement des employés.  

Quand la diversité mène à l’innovation

C’est d’ailleurs pour s’assurer d’attirer la crème des employés que la diversité sous toutes ses formes fait partie de l’ADN d’Accenture, firme mondiale de conseils et de technologie. « Ce que nous vendons, à travers 120 pays, c’est la matière grise de nos employés. Nous n’avons pas le choix d’aller chercher les meilleurs talents de tous les horizons, ce qui nous rend notre organisation non seulement plus forte et plus intelligente, mais aussi plus innovatrice », explique Ann Gaboriault, directrice principale du bureau montréalais de cette firme.  

« La diversité en entreprise, c’est un fait en 2018. Mais l’inclusion, c’est un choix », ajoute-t-elle. Ainsi, tout est mis en œuvre pour que les équipes de travail reflètent les réalités multiples des clients chez qui l’entreprise doit se rendre.

Pour ce faire, Accenture s’est fixé d’importants barèmes en matière de diversité, notamment que ses équipes comptent 50 % de femmes d’ici 2020. Déjà au Canada, on compte 42,8 % d’employés féminins, alors qu’une proportion de 45,1 % de travailleurs provient de minorités visibles. La firme travaille aussi activement sur l’intégration des personnes LGBT en emploi.

L’entreprise a d’ailleurs reçu un prix par la Chambre de commerce LGBT du Québec pour ce volet. 

Miser sur la sensibilisation

Une question parfois plus délicate, alors que certaines personnes préfèrent rester discrètes sur leur orientation sexuelle. C’est pourquoi Accenture travaille sur un climat favorisant l’inclusion.

C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle l’entreprise organise, chaque année, une formation pour ses hauts dirigeants d’une durée de seize heures. Ainsi, 120 cadres de tous les pays s’y rendent pour une formation uniquement dédiée à la cause. « L’idée, c’est d’informer ces hauts dirigeants pour qu’ils deviennent des acteurs de changement, de mettre en place un réseau d’alliés pour créer un climat où les gens vont se sentir confortables d’être eux-mêmes. » Ainsi, si les patrons qui le désirent sont formés, la compagnie compte aussi 5 % d’alliés, soit 20 000 personnes qui ont signé leur appui à la cause. 

Accenture mise donc sur la sensibilisation pour que cette diversité soit réellement incarnée. Car, il ne faut pas se le cacher, un des obstacles en matière de diversité, ce sont les préjugés souvent inconscients des gens face à certains groupes, indique Ann Gaboriault. D’où l’importance d’avoir des gens formés qui seront capables d’identifier leurs propres biais et ceux des autres.

 « C’est aussi complexe parce que, si nous avons fait beaucoup d’avancées à ce sujet au Canada, ailleurs dans le monde, c’est très différent », ajoute-t-elle. En effet, si chaque bureau au pays a implanté un groupe aux couleurs LGBT et compte deux leaders responsables du dossier, ce n’est pas possible dans certains endroits du globe alors que l’homosexualité est carrément illégale. « On a aussi plusieurs cas d’employés qu’on a transférés des pays plus accueillants, comme le Canada ou les États-Unis. C’est arrivé notamment à l’un de nos grands dirigeants de Toronto. Il y a sept ou huit ans, nous l’avons aidé, lui et son conjoint, à s’installer au Canada », raconte Ann Gaboriault.

Dans la même veine, un système de mentorat mondial a été instauré par l’entreprise. Chaque personne, selon son profil, peut partager son expérience avec des employés d’un autre pays. Par exemple, une maman en couple homoparentale du Québec pourrait discuter avec une femme des Philippines vivant la même situation.

Un service également utile pour les alliés qui veulent en savoir plus. « Car, on aura beau avoir les meilleurs programmes d’inclusion qui soit, s’ils ne sont pas utilisés, cela ne donne rien », précise la directrice. Comme l’important ce sont les humains, Accenture mise donc sur la création de liens entre les gens pour s’ouvrir aux différentes réalités et créer des échanges enrichissants. Tout un atout en entreprise !

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