CAE prévoit de futurs avions de formation électriques

Publié le 19/07/2022 à 13:55, mis à jour le 19/07/2022 à 18:45

CAE prévoit de futurs avions de formation électriques

Publié le 19/07/2022 à 13:55, mis à jour le 19/07/2022 à 18:45

Par La Presse Canadienne

(Photo: Archives La Presse Canadienne)

Le spécialiste montréalais de la formation des pilotes et des simulateurs CAE veut former les futurs pilotes dans des avions électriques.

L’entreprise montréalaise prévoit convertir les deux tiers de sa flotte de 200 avions d’entraînement Piper et d’élaborer un programme de formation pour les avions électriques. CAE a dévoilé ce partenariat avec Piper Aircraft, mardi, dans le cadre du Salon aéronautique de Farnborough, au Royaume-Uni.

«On va être le premier opérateur, explique la cheffe de la direction du développement durable chez CAE, Hélène Gagnon, en entrevue. Ça veut dire qu’il faut qu’on développe tout le curriculum de: “comment on fait l’entraînement sur un avion électrique”.»

Mme Gagnon n’était pas en mesure de dire à quel moment CAE atteindra sa cible de conversion du deux tiers des appareils Piper. Elle explique qu’il est difficile de fournir un échéancier précis avec le développement du nouveau programme et les étapes réglementaires à franchir.

«C’est d’ici quelques années, précise-t-elle. Est-ce que c’est un an, trois ans, cinq ans? On est dans cette fourchette-là. Ce n’est pas dans énormément de temps. On commence maintenant. On va voir une différence assez rapidement.»

Le développement de la formation au Québec, en collaboration avec l’École nationale de l’aéronautique, constitue un premier pas qui pourrait mener vers une électrification de la flotte des 28 000 appareils d’entraînement de Piper, ajoute Mme Gagnon. «On pense qu’il va y avoir un intérêt pour beaucoup d’autres académies de pilotage qui utilisent des avions Piper», prévoit-elle.

En plus de la réduction des émissions de gaz à effet de serre, le passage à l’électrique permettra de réduire la pollution sonore aux alentours des écoles, souligne-t-elle. «Quand tu as un avion électrique, c’est un peu comme une auto électrique. Tu ne l’entends pas. Ça va faire une grosse différence.»

Pour le moment, l’autonomie des appareils de Piper est suffisante pour la durée d’un cours, mais pas pour couvrir de longues distances, ce qui évoque le chemin qu’il reste à parcourir pour électrifier l’aviation commerciale.

«Il faut commercer quelque part, dit Mme Gagnon. L’électrification des appareils plus gros, c’est beaucoup plus loin. Les technologies ne sont pas encore assez matures.

«En commençant avec des petits appareils, c’est sûr qu’il va y avoir un impact. Je ne peux pas le quantifier, mais toute la recherche et développement qu’on fait, ça va servir à la maturation de l’industrie.»

Un Salon à l’aune du réchauffement climatique

L’annonce survient à un moment où les discussions sur la carboneutralité et la réduction des émissions de gaz à effet de serre monopolisent les échanges des grands acteurs de l’industrie réunis au Salon aéronautique de Farnborough. La canicule record qui sévit au même moment au Royaume-Uni, où le mercure avoisine les 40 degrés Celsius, ajoute une dimension symbolique à l’événement.

«Je peux vous assurer que lorsque vous êtes dehors sur une piste d’atterrissage et qu’il fait plus de 40 degrés, ça [la décarbonation de l’industrie] reste dans l’esprit de tout un chacun», commente le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, lors d’un point de presse téléphonique pour faire le bilan de la mission canadienne à Farnborough.

Le ministre avait déjà mentionné qu’il comptait faire du développement des technologies vertes un élément central de la promotion de l’industrie aérospatiale canadienne.

«Prochainement, on va être capable de faire de l’aluminium vert, de l’acier vert, énumérait-il lors d’une entrevue à La Presse Canadienne, lundi. On est en train de développer des technologies qui vont nous permettre de développer de nouveaux matériaux qui sont plus légers. Aussi, on est en train de développer les différentes alternatives dans les biocarburants, même voir l’hydrogène.»

M. Champagne estime que ses représentations auprès des grands acteurs de l’industrie, comme Airbus, Boeing, De Havilland et Mitsubishi, ont «résonné haut et fort». «Je quitte Farnborough avec beaucoup d’espoir parce que je sens que le message que le Canada porte, que le Québec a porté, est en ligne avec les objectifs de l’industrie.»

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