Les énergies propres : Le beurre et l'argent du beurre

Publié le 19/11/2014 à 05:55

Les énergies propres : Le beurre et l'argent du beurre

Publié le 19/11/2014 à 05:55

Par Matthieu Charest

Si l’essor effréné de l’économie chinoise profite de plus en plus largement à une classe moyenne en émergence, elle laisse toutefois des séquelles dans son sillage. Les industries et les consommateurs qui propulsent le dragon, engendrent une pollution croissante et des tonnes de déchets. Ces nuisances créent cependant de formidables occasions d’affaires pour le secteur des technologies propres, notamment pour les entreprises québécoises spécialisées dans la production d’énergie verte.

Consultez notre dossier : Des secteurs porteurs pour exporter en Chine

« La population est très concentrée, la ville est surchargée étant donné la forte migration, explique Huhua Cao, professeur titulaire de géographie urbaine à l’Université d’Ottawa, au sujet de Beijing. C’est très pollué, il y a beaucoup de voitures qui créent une congestion extraordinaire. Il y a un sérieux problème de développement durable. »

Un enjeu qui ne se limite pas à la capitale. « Plus de 200 villes auront une population supérieure à 500 000 habitants d’ici 2025, souligne le ministère de l’Économie, de l’Innovation, et des Exportations du Québec (MÉIE). Les besoins de la Chine pour faire face à l’urbanisation croissante sont majeurs [notamment en ce qui a trait] aux marchés du traitement des déchets. »

Pire encore, la situation continue de s’aggraver. La demande en énergie, dont les modes de production (notamment au charbon) contribuent fortement à la pollution, ne cesse d’augmenter. « La demande énergétique a augmenté 1,4 fois plus rapidement que le PIB », constate le Service des délégués commerciaux du Canada.

Mais la Chine, consciente du danger à long terme que pose la pollution croissante, investit massivement dans la production d’énergie verte. Un marché qui représentait 260 milliards de dollars en 2010, et qui devrait représenter 800 G$ en 2020, selon le gouvernement canadien, qui rappelle d’ailleurs que le gouvernement chinois prévoit faire passer la production de biocarburant de 2,2 millions de tonnes en 2010, à 12 M en 2020, et qui « accordera un accès prioritaire au réseau aux énergies renouvelables ».

Pas de doute, « les investissements publics pour la protection de l’environnement augmentent rapidement, soutient The Economist Intelligence Unit (EIU), qui rappelle cependant que ces sommes demeurent loin d’être suffisante pour répondre à la demande. »

Enerkem à la rescousse

C’est donc loin d’être un hasard si la québécoise Enerkem a participé à la dernière mission commerciale pilotée par le premier ministre Couillard en Chine. Elle y a d’ailleurs remporté un vif succès, ayant signé trois ententes de partenariats pour y construire trois usines de production de biocarburants à partir de matières résiduelles. Deux d’entre elles se retrouveront à Shanghai, et l’autre à Jinan, dans la province du Shandong.

« Il y a une très forte demande pour nos solutions, soutient Marie-Hélène Labrie, vice-présidente affaires gouvernementale et communications de l’entreprise. Nous répondons à deux enjeux importants là-bas : l’accumulation des déchets, et le manque d’énergie. »

Ce n’est pas d’hier que les Chinois s’intéressent à eux, « mais avant, on voulait se concentrer sur la construction de notre première grande usine [à Edmonton], explique la vice-présidente. Au fil du temps, nous avons développé des relations avec des groupes sélectionnés, plus restreints. Il faut des partenaires qui nous permettent d’instaurer une certaine synergie, et qui ont de bonnes assises financières. Ce sont souvent des partenaires étatiques. »

Ce sont donc trois partenaires triés sur le volet, d'autant plus que la stratégie d’Enerkem repose sur les coentreprises. Celles-ci, dans lesquelles la québécoise et les groupes chinois investiront, se verront accorder des licences d’utilisation de ses technologies.

En prime, l’économie québécoise va également profiter de cette première incursion de l’entreprise en dehors de l’Amérique du Nord. « Une partie des usines seront fabriquées ici, affirme-t-elle. Nous avons un réseau composé de plusieurs fournisseurs qui pourront concevoir des éléments clés. »

« Nous avons annoncé trois premières usines, ajoute-t-elle. Mais il y a beaucoup de potentiel pour en faire plus. » Déjà, ils expliquent pouvoir augmenter la capacité de ces trois usines, avant même qu’elles ne soient construites. « On commence avec un modèle standard, soit environ 38M de litres d’éthanol de deuxième génération par année. Mais on pourrait doubler la capacité en ajoutant un autre module », estime Mme Labrie.

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