Les manufacturiers québécois doivent être plus compétitifs

Publié le 19/10/2010 à 14:52, mis à jour le 29/10/2010 à 14:52

Les manufacturiers québécois doivent être plus compétitifs

Publié le 19/10/2010 à 14:52, mis à jour le 29/10/2010 à 14:52

Par François Normand

La récession a fait très mal aux fabricants québécois. Même si ce secteur représente un peu moins de 15 % de l'activité économique de la province, il a encaissé 30 % de tous les emplois perdus au Québec, de septembre 2008 à novembre 2009.

Cette saignée - 12 000 emplois ont disparu - donne une idée de l'ampleur de la crise qui s'est abattue sur ce secteur déjà fragilisé.

Pas de doute, les manufacturiers ont d'importants défis à relever cette année. Pour faire le point sur ces enjeux, nous avons interviewé Simon Prévost, président des Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ).

Les Affaires - Quel est le défi crucial pour votre industrie cette année ?

Simon Prévost - Augmenter notre productivité. Plusieurs facteurs ont un impact direct sur notre capacité de performer, comme la conjoncture économique et la force du dollar canadien par rapport au dollar américain. Les manufacturiers croient que le huard sera à parité avec le billet vert pendant quelques années. C'est un défi auquel nous avons déjà fait face en 2007, année où les restructurations ont commencé dans notre secteur.

L.A. - Quelle est votre stratégie pour augmenter votre productivité ?

S.P. - Cela passe par du meilleur capital, que ce soit en terme d'équipements ou de main-d'oeuvre. Bref, cela nécessite de l'investissement privé. En 2009, au Québec, les dépenses publiques ont pris le relais de l'investissement privé, qui a chuté de 54 %. De nouvelles routes, comme le prolongement de l'autoroute 30, pour contourner l'île de Montréal, aident à améliorer la productivité à long terme. En revanche, l'investissement public pour réparer des ponts qui tombent ne contribue pas à augmenter la productivité des entreprises.

L.A. - Les manufacturiers ne paient plus de taxe sur le capital depuis 2008. Que vous faut-il de plus pour investir dans le capital, d'autant que la force du huard réduit le coût des équipements achetés aux États-Unis ?

S.P. - C'est vrai qu'il n'y a plus de taxe sur le capital, mais si les entreprises n'ont pas d'argent pour acheter de la machinerie, nous ne sommes pas plus avancés. Il faudrait d'autres allègements fiscaux.

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