Cette start-up évite la saisie immobilière aux propriétaires endettés

Publié le 28/12/2016 à 10:10

Cette start-up évite la saisie immobilière aux propriétaires endettés

Publié le 28/12/2016 à 10:10

Par AFP

Quelque 15.000 biens immobiliers sont saisis chaque année en France, leurs propriétaires ayant plongé dans le surendettement après une maladie, un divorce ou une perte d'emploi. Une start-up permet à des investisseurs à la recherche d'un placement éthique de leur venir en aide. Une idée géniale qu'on aimerait voir faire des petits au Québec!

Créée fin 2010 à Montpellier par l'ancien banquier Patrick Drack et le promoteur Christian Lachaux, la société de portage immobilier StayHome sort de l'ornière des propriétaires qui ne peuvent plus contracter de crédit bancaire quand ils sont, par exemple, fichés à la Banque de France.

«Quelque 240.000 particuliers en surendettement, ont souscrit un crédit immobilier. Or au bout de 3 échéances impayées, la banque entame une procédure judiciaire», rapporte M. Drack à l'AFP. «Nous faisons rencontrer aux propriétaires en difficulté un investisseur qui rachète temporairement leur bien 70 à 80% de sa valeur afin de solder leurs dettes».

Evitant le traumatisme d'une saisie, le vendeur, devenu locataire de sa maison à un loyer 20% inférieur au marché, dispose de 5 ans pour la racheter au même prix.

StayHome perçoit une commission proche de celle d'un agent immobilier et l'investisseur se rémunère avec les loyers perçus pendant 1 an minimum, un placement offrant 6,5% d'intérêt.

L'interview ci-dessous vous en apprendra plus...


3 minutes pour convaincre 2016: Stayhome, une... by BFMBUSINESS

Parmi ces propriétaires endettés: Mme S. qui, en 2010, s'apprêtait à passer une retraite paisible dans le sud-ouest où elle avait acheté 165.000 euros une villa dans une résidence Senior.

«Nous avions une retraite confortable, avec 3.000 euros mensuels au total», raconte-t-elle.

Mais deux ans plus tard, le couple recueille un petit-fils de 18 ans traumatisé par une enfance difficile, sans emploi. «Nous ne supportions pas de le voir malheureux, alors nous avons été un peu trop généreux».

Contraint de lui louer un logement indépendant -la résidence refusant tout occupant de moins de 55 ans-, le couple débourse 1000 euros mensuels.

«Aucune solution»

Etranglés, les S. accumulent 40000 euros de dettes et se voient refuser toute aide par leur banquier, car ils sont inscrits au Fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP).

«On ne propose aucune solution aux personnes surendettées, même si elles ont les moyens de s'en sortir. On allait tout nous saisir», déplore Mme S.

Contacté, StayHome trouve un investisseur qui verse 68600 euros - de quoi apurer les dettes et "souffler un peu" pour le couple, qui paie 372 euros de loyer.

«Psychologiquement c'était dur, je me disais "Je n'ai plus rien". Mais je suis soulagée: je n'ai plus de dettes et je vis exactement comme avant», dit Mme S.

Si le portage immobilier ressemble à la vente dite «à réméré», il s'avère bien moins onéreux et risqué, car dans celle-ci, «tout est fait pour que le pauvre vendeur se casse la figure et que l'investisseur récupère sa baraque à moitié prix», estime Hervé Le Hanneur.

Cet ex-officier de la Marine nationale a investi dans le portage, ce «système super honnête, qui rend service à tout le monde», dit-il. Il a racheté pour 113.000 euros, une maison proche de Cognac (Charente) à un septuagénaire incapable de rembourser son emprunt «après avoir aménagé sa maison pour sa femme malade».

Puis le fils du retraité «a eu un gros pépin de santé à son tour». En l'aidant financièrement, le septuagénaire n'a plus été en mesure de régler son loyer de 619 euros.

Emu par ces difficultés, M. Le Hanneur ne perçoit pas de loyer jusqu'à ce que son locataire «puisse s'en sortir». Il récupèrera son dû lors de la vente de la maison, souhaitée par le retraité, «mais pas à la va-vite, sous la menace du banquier».

A ce jour, 85% des 160 opérations se sont soldées par un rachat du bien, la start-up veillant à la solvabilité des vendeurs.

Mais StayHome se veut tout aussi sélectif avec les investisseurs : «Ceux à la recherche de propriétaires qui ne pourront jamais racheter leur bien, on leur dit: "Pas chez nous"».

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