Vos collègues sont-ils prêts à vous trahir?

Publié le 06/03/2012 à 09:09, mis à jour le 07/03/2012 à 13:43

Vos collègues sont-ils prêts à vous trahir?

Publié le 06/03/2012 à 09:09, mis à jour le 07/03/2012 à 13:43

Par Olivier Schmouker

Peut-être croyez-vous encore que cela ne se vérifie pas dans la vraie vie. Que ce n’est là que le résultat d’une expérience bizarroïde menée auprès de quelques étudiants d’une lointaine université allemande. Qu’une autre étude dira exactement le contraire dans quelques mois, ou années. En ce cas, détrompez-vous au plus vite. Un mot me suffira à vous en convaincre, un mot qui ne date pas d'hier : collusion.

Oui, collusion. Autrement dit, ces fameuses ententes secrètes entre deux ou plusieurs parties au détriment d'une autre.

Un exemple, purement fictif, on s’entend : le propriétaire d’une maison doit faire des travaux chez lui ; il demande des devis à deux ou trois firmes différentes, en commettant l’erreur d’indiquer à l’une d’elles l’identité des autres ; celle-ci entre aussitôt en contact avec ses «compétiteurs», et tous s’entendent allègrement pour une combine très simple, à savoir que deux gonflent leurs prix démesurément tandis qu’un seul propose des prix moindres, mais gonflés tout de même (la différence par rapport au prix normal étant versée équitablement aux deux qui ont surgonflé leurs tarifs). Tout le monde est gagnant, sauf, bien sûr, le naïf propriétaire de la maison…

Quelles leçons tirer de tout cela pour qui se pique de management et de leadership? Une me saute aux yeux, et je vais me contenter de partager celle-ci avec vous : si l’harmonie ne règne pas franchement dans l’équipe que vous pilotez, vous avez peut-être là une piste d’explication de ce qui ne fonctionne pas, et même un moyen d’y remédier…

> Regardez si l’un des membres de l’équipe n’est pas écarté du groupe par les autres. Par l’un ou plusieurs des autres. Si c’est par l’un, il est grand temps d’intervenir, avant que les autres ne se liguent contre la tête de Turc, comme on l’a vu ci-dessus. Si c’est par plusieurs, il est carrément urgent d’agir.

> Écoutez ce qu’a à dire la victime. Puis, ce que le ou les autres ont, eux, à dire, même s’ils seront gênés d’en parler ouvertement. Vous noterez dès lors sans nul doute que la victime ne sait pas ce qu’on lui reproche (elle est, en effet, innocente, c’est ça le drame!), et que les autres, en revanche, en ont une idée assez précise.

> Ayez l’intelligence de comprendre que ce qui vient de se produire est quelque chose de… naturel. Même si cela vous dégoûte. Ne cherchez donc pas à condamner celui ou celle qui a lancé le mouvement de rejet (ça ne sert à rien, ça aurait tout aussi bien pu venir d’un ou d'une autre…).

> Cherchez plutôt à faire comprendre à tous que l’équipe n’atteindra jamais ses objectifs si elle n’est pas unie. Tous les talents sont nécessaires pour réussir, ceux de la victime comme ceux des autres.

> Au besoin, faites jouer le phénomène de collusion à votre avantage. Faites comprendre à tout le monde, par exemple, que la «tête de Turc» contre laquelle ils veulent se liguer ne doit pas être un membre de l’équipe, mais une équipe spécifique d’un de vos compétiteurs. Bref, détournez leur «naturelle cruauté» contre une cible externe, et pas interne.

Qu’en pensez-vous? Cela vous semble-t-il une piste intéressante à creuser?

En passant, Sénèque disait déjà dans La Vie heureuse : «Toute méchanceté a sa source dans la faiblesse»…

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