La PME qui arrêtait la pluie

Publié le 31/08/2011 à 16:28, mis à jour le 01/09/2011 à 14:31

La PME qui arrêtait la pluie

Publié le 31/08/2011 à 16:28, mis à jour le 01/09/2011 à 14:31

Pouvez-vous imaginer un film sans acteurs, sans décors et sans costumes ? Marc Bourbonnais, lui, le peut. "Techniquement, c'est possible. Mais ce serait encore trop coûteux", explique le président de Modus FX, une entreprise de Sainte-Thérèse spécialisée dans les effets visuels pour le cinéma.

Voici quelques exemples de ce que fait Modus pour le compte des plus grands studios d'Hollywood tels Fox, Warner Bros, Paramount et Summit.

Dans le film The American, le beau George Clooney a tourné une scène sous la pluie alors qu'il ne devait pas pleuvoir. Reprendre le tournage le lendemain aurait coûté cher et ne garantissait pas qu'il ne pleuvrait pas de nouveau. Le producteur a donc demandé à Modus d'effacer la pluie sur la séquence.

Dans Barney's Version, le film tiré du roman de l'écrivain montréalais Mordecai Richler, Modus a créé de toutes pièces un avion- citerne CL-415 de Bombardier, une solution plus économique que d'en louer un.

Plusieurs scènes de Source Code se déroulent devant un train en banlieue de Chicago. Les scènes ont en fait été tournées à l'île Sainte-Hélène, à Montréal, sans aucun train, celui-ci sortant des ateliers de Modus.

Le film d'époque Jane Eyre intègre une visite d'un château anglais ravagé par un incendie. Évidemment, il n'était pas question de mettre le feu à un château. Modus s'est servi d'un vrai château et l'a "maquillé".

Avec toutes ces technologies, parions que Julia Roberts aura encore l'air d'une jeune première dans 50 ans !

Un marché international

Les effets visuels font économiser des dollars aux producteurs et leur simplifient la vie. Ainsi, de plus en plus de séries américaines éliminent les coûts et les risques des tournages extérieurs en tournant les scènes devant un écran vert. Cette technique consiste à filmer les acteurs devant un mur ou un écran vert et d'extraire leur image pour les replacer dans l'environnement souhaité.

Marc Bourbonnais, 40 ans, et Yanick Wilisky, 39 ans, travaillaient dans l'industrie des effets visuels depuis une quinzaine d'années quand ils ont décidé de créer Modus FX, en 2007. "Nous cherchions de nouveaux défis et nous savions que l'offre pour des effets spéciaux de haut niveau à Montréal était insuffisante", affirme M. Bourbonnais.

Quand celui-ci a commencé dans ce milieu, quelques rares films classés "à effets spéciaux" en utilisaient. Aujourd'hui, presque tous les films y ont recours sans que les cinéphiles s'en doutent.

Le modèle d'entreprise de Modus, qui emploie 90 personnes, se fonde sur une production à fort volume. Même si la plupart de ses clients sont aux États-Unis, elle en a aussi en France, en Inde, en Chine et ailleurs. Son chiffre d'affaires atteindra quelque 6 ou 7 millions de dollars, en 2011. Patrick Bissonnette, chef de l'exploitation, et des investisseurs passifs sont également actionnaires de Modus.

"Quand ta réputation est faite, le processus de soumission est assez simple", explique M. Bourbonnais. Et la réputation peut se résumer en trois points : qualité et respect du budget et de la date de tombée. Un exemple : Modus travaille sur les effets vampiriques de la première partie de Twilight ! Breaking Dawn, qui sort en novembre. Avec un délai aussi serré, il n'y a pas de marge d'erreur.

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