Et si vous lâchiez prise comme un apnéiste?

Publié le 28/11/2011 à 09:29, mis à jour le 01/12/2011 à 13:53

Et si vous lâchiez prise comme un apnéiste?

Publié le 28/11/2011 à 09:29, mis à jour le 01/12/2011 à 13:53

Par Olivier Schmouker

La dimension psychologique de ce sport, on le voit bien, est primordiale : «L’apnée est un état d’esprit autour duquel gravitent différentes valeurs, comme la patience et le respect de l’élément. Ce n’est pas, contrairement à ce que l’on pourrait croire, la course à la performance à tout prix. Nous prenons le temps de progresser. Cela surprend parfois d’autres apnéistes. Bien sûr, pendant la compétition, on cherche à être le meilleur, mais il y a une manière de faire. Le chemin pour y parvenir est aussi important que la profondeur à atteindre», a dit Guillaume Néry.

«Plus que le temps, je tends vers la profondeur. À force d’expérience, de travail et de patience, on peut aller voir un peu plus loin à chaque fois. Battre des records, c’est sympa, mais ce qui est génial, c’est tout le cheminement, toute la recherche que l’on a mise en œuvre dans la quête de l’inconnu. La compétition, c’est un prétexte, pas la finalité», a-t-il ajouté.

Le mot clé, ici, est «finalité», d’après moi. En effet, à quoi bon bloquer la respiration de longues minutes durant pour aller toujours plus loin sous l’eau? Tout cela paraît a priori bien futile, après tout… «L’apnée, c’est un voyage intérieur que l’on peut parfois associer à un moment de méditation. On est centré sur ses sensations. Quand on descend, on sent l’eau qui défile, la pression qui écrase les poumons au fur et à mesure, on recherche à positionner au mieux notre corps avec l’élément. C’est une maîtrise et une connaissance de soi qui est assez poussées. Il ne sert à rien de vouloir se battre contre la pression. L’apnée ne doit pas être une lutte», a-t-il indiqué.

La clé d’une plongée en apnée réussie? «Il y a un maître mot en apnée : le relâchement, le lâcher prise, a-t-il confié à Libération. Il faut avoir ce détachement par rapport à la performance pour être avant la plongée en harmonie avec la mer, être concentré au maximum sur l’instant présent. Être libéré de toute cette pression. Mentalement, il faut prendre un certain recul avec les risques, tout en étant vigilant, et physiquement, arriver à être efficace en avançant sans consommer. Physique et mental fonctionnent ensemble. Mais si jamais l’un fait défaut à l’autre… Bref, c’est une alchimie, un équilibre à trouver.» CQFD.

Voilà… Ceux qui réussissent vraiment, qui réalisent des prouesses y parviennent justement parce qu’ils ne cherchent pas la performance. Ils agissent pour la beauté de la chose. En tout confiance. En toute sérénité. Et ce, même s’ils savent fort bien qu’ils pénètrent dans l’inconnu. Qu’ils tentent quelque chose que jamais personne auparavant n’a réussi à accomplir. Ils sont dans l’instant présent, concentrés sur ce qu’il ont à faire, sans penser à l’échec… ni même au succès! Leur cerveau est libéré de toute anxiété, et donc plus à même d’agir avec efficacité.

On pourrait résumer la petite philosophie de l’apnéiste aux 6 points suivants :

1. Faire le vide en soi. Imaginons que vous devez participer à une réunion très importante. Une dizaine de minutes avant qu’elle ne débute, dîtes-vous qu’il faut vous calmer et faire baisser votre pression artérielle et votre adrénaline. Cela peut se faire en restant assis quelques instants à votre bureau.

2. S’imprégner de son environnement immédiat. «À quelques minutes de plonger, on ne fait jamais complètement le vide, on reste ouvert aux autres, à l’extérieur. C’est essentiel», souligne Guillaume Néry. Pourquoi? Parce qu’il ne faut surtout pas chercher à se déconnecter de la réalité.

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