Un Québécois sur trois a aidé un proche à se nourrir depuis le début de la pandémie

Publié le 30/11/2020 à 16:42

Un Québécois sur trois a aidé un proche à se nourrir depuis le début de la pandémie

Publié le 30/11/2020 à 16:42

Par La Presse Canadienne
Une boîte de denrées non périssables.

(Photo: La Presse Canadienne)

Un Québécois sur trois a dû aider un proche à se nourrir au moins une fois depuis le début de la pandémie selon un sondage de Synopsis Recherche Marketing en collaboration avec l’agence 180Deux réalisé pour La guignolée des médias.

Le coup de sonde révèle que 31% des répondants ont dû aider un proche à se nourrir au moins une fois depuis le printemps, pourtant, seulement 20% des répondants affirment avoir été aidé pour s’alimenter. 

Un écart qui s’explique par un sentiment de honte et de gêne selon Youri Rivest, président de Synopsis et responsable de l’étude.

«Ça démontre qu’il y a une gêne psychosociale associée au fait d’être aidé à se nourrir».

Pour Marie−Ève Cotton, médecin psychiatre, l’insécurité alimentaire peut entraîner une série de réactions néfastes sur le plan de la santé mentale.

«Il n’y a pas de santé mentale possible sans une sécurité alimentaire de base. Plus encore, la honte liée à la faim entraîne souvent des effets psychologiques néfastes. Et chez les enfants, l’insécurité alimentaire peut compromettre leur développement intellectuel et émotionnel» a indiqué la psychiatre qui est également l’une des 20 porte−paroles de l’édition actuelle de La guignolée des médias.

 

Des stratégies pour faire face à la fin du mois

Le sondage révèle également que les Québécois portent une plus grande attention aux différentes manières d’économiser à l’épicerie.

Par exemple, 23% des personnes interrogées ont déclaré qu’elles profitaient plus souvent qu’avant «des spéciaux pour faire des réserves.»

Un Québécois sur cinq a déclaré consulter davantage les circulaires alors que 16% ont confié qu’ils planifiaient, plus qu’à l’habitude, de préparer des repas «en fonction des spéciaux des circulaires».

«Il y a une vraie insécurité financière qui se traduit par une insécurité alimentaire, alors les gens adoptent différentes stratégies pour arriver à la fin du mois et une de ces stratégies est de mieux structurer et planifier sa consommation et son alimentation», a indiqué Youri Rivest dans une entrevue avec La Presse Canadienne. 

La situation d’insécurité alimentaire préoccupe Geneviève Mercille, professeur au Département de nutrition de l’Université de Montréal.

«Avant la pandémie, on parlait de 11% de la population qui avait vécu une situation d’insécurité alimentaire, mais maintenant, ce qu’on voit dans différentes études, dont le sondage de Synopsis, c’est que plus de 20% des gens ont vécu une situation d’insécurité alimentaire», a indiqué Geneviève Mercille lors de la conférence de presse virtuelle organisée par La guignolée des médias lundi matin. 

Toujours selon le sondage mené en ligne auprès d’un échantillon de 1000 adultes, un Québécois sur cinq a dû se priver d’aliments de base et 18 % ont été forcés de renoncer à l’achat de médicaments en vente libre ou sous ordonnance en raison de l’insécurité financière. 

Dans un contexte de pandémie, aucune collecte dans les rues ne sera organisée cette année par La guignolée des médias qui invite les donateurs à contribuer sur guignolee.ca ou sur laruchequebec.com.

Les Québécois peuvent également faire des dons en argent et en denrées non périssables dans les Pharmacies Jean Coutu, les épiceries Maxi et Provigo, ainsi que dans les bureaux des courtiers immobiliers Via Capitale. 

Depuis sa création en 2001, La guignolée des médias affirme avoir récolté au−delà de 45 millions $ et des milliers de kilos de denrées au bénéfice de plus de 100 organismes et de comptoirs d’aide alimentaire de la province.

 

 

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