COVID-19: des vaccins seront fabriqués à Montréal, confirme Trudeau

Publié le 02/02/2021 à 11:25, mis à jour le 02/02/2021 à 11:47

COVID-19: des vaccins seront fabriqués à Montréal, confirme Trudeau

Publié le 02/02/2021 à 11:25, mis à jour le 02/02/2021 à 11:47

Par La Presse Canadienne

(Photo: 123RF)

Le premier ministre Justin Trudeau confirme qu’il a un accord avec Novavax pour produire un vaccin contre la COVID-19 dans une nouvelle installation de bioproduction du Conseil national de recherches du Canada (CNRC), à Montréal.

M. Trudeau a également annoncé mardi matin que VIDO-Intervac prévoit produire 40 millions de doses de vaccin par année, en citant l’appui financier offert par Ottawa à l’Université de Saskatchewan.

« En plus du travail à Montréal et à Saskatoon, grâce à un investissement fédéral de 25 millions $, la société Precision NanoSystems de Vancouver construira également une usine de fabrication capable de fabriquer jusqu’à 240 millions de doses de vaccin par année », a-t-il ajouté.

Bémols sur ce que le premier ministre présente comme une « bonne nouvelle »: le vaccin de Novavax ne sera probablement pas approuvé avant au moins deux mois au Canada, et l’installation du CNRC est toujours en construction et a été conçue pour ne produire qu’environ deux millions de doses par mois.

Le Canada a conclu un accord pour l’achat de 52 millions de doses de Novavax après son approbation par Santé Canada.

Les partis d’opposition n’ont pas attendu l’annonce du gouvernement pour critiquer son « retard ».

« Nous sommes contents d’apprendre que le Canada va enfin fabriquer des vaccins, ce que nous avons demandé il y a des mois. Mais pourquoi le gouvernement libéral a-t-il tant tardé à agir? », a écrit, dans un communiqué publié mardi matin, le chef conservateur Erin O’Toole.

« C’est une bonne nouvelle, c’est positif, j’appuie l’idée, mais ça arrive trop tard », a renchéri le chef néo-démocrate Jagmeet Singh qui a tenu un point de presse avant la sortie du premier ministre.

L’incapacité du Canada à produire des vaccins contre la COVID-19 sur son territoire a laissé le pays à la merci des gouvernements étrangers, qui pourraient à tout moment fermer la porte aux exportations de vaccins jusqu’à ce que leur propre population soit vaccinée.

Ce risque est devenu de plus en plus réel cette semaine à mesure que de nouveaux contrôles des exportations de vaccins en Europe s’installent, mettant en péril l’approvisionnement complet du Canada en vaccins contre la COVID-19.

Toutes les doses des vaccins actuellement approuvés produits par Pfizer-BioNTech et Moderna sont fabriquées en Europe.

 

Le vaccin de Novavax

Novavax, établi dans le Maryland, a postulé vendredi pour lancer le processus d’examen réglementaire de son vaccin expérimental, après avoir annoncé qu’un essai clinique au Royaume-Uni avait montré qu’il était efficace à plus de 89 % contre la COVID-19.

L’essai au Royaume-Uni a montré une efficacité significative à la fois contre le virus d’origine de la COVID-19 et le variant connu sous le nom de B.117 qui y a été identifié pour la première fois. Un plus petit essai de phase 2 réalisé en Afrique du Sud a montré que le vaccin était également efficace contre un variant qui a émergé là-bas, connu sous le nom de B. 1.351.

Les vaccins Pfizer-BioNTech et Moderna ont montré un potentiel contre les variants dans les tests de laboratoire. Ces variants se propageraient plus facilement et pourraient provoquer des symptômes plus graves. Cependant, les essais qui ont conduit à l’approbation de ces vaccins ont été achevés avant que les variants aient été identifiés.

Plus de la moitié des cas de COVID-19 identifiés dans l’essai britannique de Novavax avaient le variant B. 1.17 et 90 % des cas en Afrique du Sud avaient le variant B. 1.351.

Novavax est également au milieu d’un grand essai clinique aux États-Unis, mais une porte-parole a déclaré à La Presse canadienne que les résultats sur la sécurité du vaccin ne sont pas attendus avant au moins un mois.

Le ministère fédéral de l’Innovation, des Sciences et du Développement économique et le Conseil national de recherches du Canada sont en pourparlers avec tous les fabricants de vaccins de premier plan dans le monde depuis des mois, essayant de s’entendre avec au moins l’un d’entre eux pour qu’ils fabriquent certains de leurs vaccins dans la nouvelle installation, qui devrait être terminée cet été.

Aucun de ces pourparlers n’avait porté de fruits jusqu’à présent.

« J’ai reçu des commentaires positifs de certains fabricants de vaccins de premier plan au cours de ces discussions, et nous allons donc de l’avant pour développer la production nationale de vaccins au Canada », a déclaré le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, dans un communiqué à La Presse canadienne.

Le Conseil national de recherches a même été repoussé dans ses offres visant à aider tous les principaux fabricants de vaccins à faire des recherches sur l’intensification de leurs processus de production afin de fabriquer les précieuses doses aussi rapidement que possible.

Aucune de ces offres n’a été acceptée.

Les pourparlers avec Novavax ont échoué à la dernière minute l’automne dernier, juste avant l’annonce d’une entente initiale pour l’achat de 52 millions de doses du vaccin Novavax par le Canada.

Une chaîne de courriels, présentée au comité de la santé de la Chambre des communes dans le cadre d’un nouveau lot de documents sur la réponse du Canada à la pandémie, montre qu’une référence à l’entente a été supprimée du protocole d’entente avec Novavax la veille de la publication de l’accord.

Le Conseil national de recherches allait également fabriquer des doses du vaccin CanSino Biologic, dans le cadre d’un accord qui comprenait une mise à niveau de 44 millions $ de l’installation du CNRC sur l’avenue Royalmount, à Montréal.

Mais le partenariat du Canada avec CanSino s’est effondré presque aussi rapidement qu’il a commencé, lorsque la Chine a refusé d’autoriser l’exportation de doses du vaccin vers le Canada pour être utilisées dans un essai clinique au pays.

Le vaccin est fabriqué à l’aide d’une technologie qui a été développée au CNRC et qui a ensuite été autorisée pour une utilisation dans un vaccin contre Ebola par CanSino.

Après l’échec de cet accord, les libéraux de Justin Trudeau ont ajouté 123 millions $ pour que le CNRC agrandisse l’installation de Royalmount, en plus de construire un tout nouveau site de production à côté, capable de fabriquer deux millions de doses de vaccin par mois.

Il ne pourra pas produire les vaccins à ARN messager, comme ceux de Pfizer-BioNTech et Moderna, mais pourra fabriquer la plupart des autres types de vaccins. Une fois l’accord finalisé, Novavax devra transférer sa technologie au CNRC, qui pourra alors commencer à augmenter sa production.

Le gouvernement du Canada a versé 173 millions $ à la firme biopharmaceutique Medicago, de Québec, pour sa recherche sur un vaccin contre la COVID-19 et la construction d’une usine de production à Québec. Si ce vaccin s’avérait efficace, il serait d’abord fabriqué aux États-Unis, dans une usine de la Caroline du Nord, mais pourrait être ensuite produit au Québec.

Il n’y a présentement au Canada que deux usines de production de vaccins: Sanofi, à Toronto, et GlaxoSmithKline, au Québec, mais elles fournissent des produits pour contrer d’autres maladies que le coronavirus.

Les deux collaborent à un vaccin contre la COVID-19, qui a été retardé au moins jusqu’à l’automne après que les premiers résultats n’eurent pas été aussi bons que prévu. Mais leur plan, comme celui de Pfizer, Moderna, Novavax et Johnson and Johnson, n’implique pas la fabrication de ces vaccins au Canada.

Le Canada a déjà eu une solide industrie nationale de fabrication de vaccins. Les archives fédérales montrent qu’en 1973, le Canada ne dépendait des importations que pour environ le cinquième de ses besoins pharmaceutiques nationaux, y compris les vaccins et les médicaments thérapeutiques.

Mais l’industrie a commencé à ralentir dans les années 1980, plusieurs entreprises fermant leurs activités canadiennes, notamment AstraZeneca, Bristol Myers et Johnson and Johnson.

Aujourd’hui, le Canada dépend des importations pour au moins 85 % des vaccins et autres produits pharmaceutiques qu’il utilise.

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