COVID-19: un coup de massue pour les PME canadiennes

Publié le 17/03/2020 à 11:38

COVID-19: un coup de massue pour les PME canadiennes

Publié le 17/03/2020 à 11:38

Par Denis Lalonde
Un centre commercial vide

(Photo: 123RF)

Les impacts économiques de la COVID-19 se font déjà lourdement sentir au Canada, révèle un sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI).

Ainsi, 40% des 110 000 PME membres de la fédération disent avoir enregistré une baisse de plus de 25% de leurs revenus depuis le début de la crise.

Au Québec, 50,3% des PME disent avoir subi des baisses de revenus et 26% laissent entendre qu’elles ne pourraient pas survivre plus d’un mois à une baisse de leurs revenus de plus de 50%.

«Les premiers impacts économiques de l’épidémie de coronavirus sur les PME du Canada sont très lourds», déclare Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI.

Selon le sondage, les impacts économiques de l’épidémie de COVID-19 coûtent en moyenne environ 66 000 $ aux PME canadiennes et 53 000 $ aux PME québécoises. Les secteurs les plus touchés sont l’hébergement/la restauration, les arts et loisirs, la vente au détail et les services personnels.

Au Canada et au Québec, 44% des PME ont réduit les heures de leurs employés et 18 à 20% ont commencé à faire des mises à pied temporaires. 

Selon les plus récentes données de la FCEI, pas moins de 434 000 postes étaient vacants dans le secteur privé au Canada à la fin du 4e trimestre de 2019, dont 123 500 au Québec. Une situation qui ne changera pas une fois que la crise du coronavirus sera passée.

«La pénurie de main-d’œuvre, c’est l’élément que nos membres identifient comme étant celui qui limite le plus la croissance de leur entreprise. Encore aujourd’hui, peu importe qu’elle soit qualifiée ou peu ou pas qualifiée, c’est ce qui limite le plus les perspectives de croissance», explique Jasmin Guénette.

Dans ce contexte, les PME doivent s’assurer de garder un maximum d’employés pour ne pas avoir à réembaucher ceux qui auront été mis au chômage forcé.

 

La FCEI n’appuie pas sur le «bouton panique»

La FCEI a salué le plan d’Ottawa, annoncé la semaine dernière, de débloquer 10 milliards de dollars pour contrer les effets économiques liés à la propagation du coronavirus. Ces fonds appuient des mesures telles que l’élimination de la période de carence imposée aux travailleurs pour avoir droit à des prestations d’AE, l’accès facilité au programme de travail partagé et l’admissibilité au crédit pour les entreprises en difficulté. 

Le sondage révèle que les PME demandent aux gouvernements de prendre les mesures suivantes pour les aider:

 

  • Accorder des allègements fiscaux temporaires (impôt sur le revenu, taxes de vente, taxes sur la masse salariale, etc.) – 68 %
  • Annuler les hausses de taxes prévues (RPC/RRQ, taxes sur le carbone, etc.) – 66 %
  • Repousser les échéances des déclarations de revenus et de taxes, et annuler les pénalités en cas de retard dans les versements– 65 %
  • Octroyer des subventions salariales aux entreprises pour les aider à retenir leurs employés – 58 %

 

«Nous avons envoyé une lettre à Justin Trudeau et à tous les ministres membres de son comité spécial sur la question, pour les inviter à travailler de concert avec les provinces et les intervenants pour trouver des solutions et mettre en place des procédures pour aider financièrement les petites entreprises qui subiront des effets négatifs liés au coronavirus», explique M. Guénette.

Au Canada, 38% des PME disent avoir déjà subi des perturbations de leur chaîne d’approvisionnement, tandis qu’au Québec, on en recense 31%. «Il peut s’agir de retards de livraisons ou de produits qui restent coincés aux douanes parce que les inspections prennent plus de temps», dit M. Guénette.

Ce dernier rappelle qu’avant la pandémie, la grève au CN cet automne et les blocages ferroviaires en février avaient déjà mis une certaine pression sur la chaîne d’approvisionnement de beaucoup d’entreprises à travers le Canada. «Avec la COVID-19, ça en fait beaucoup sur les épaules des petites entreprises canadiennes», dit-il.

 

«Cash is king»

En période de crise, M. Guénette rappelle aux dirigeants de PME de préserver leurs liquidités au maximum.

«Il ne faut pas peser sur le bouton panique, mais bien analyser la situation. D’un point de vue de l’entrepreneur, il a un certain nombre de choses à faire. On encourage déjà le télétravail dans tous les cas où c’est possible. Par la suite, il faut regarder les polices d’assurance et les règles de l’assurance emploi», dit-il.

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